Calendrier de l'Avent Harry Potter [2020]

Case 14 : Repas de famille

Avant toute chose, sachez que cet OS ne prend pas place dans le même univers que ce recueil ! Ici, Scorpius et Albus ne sont qu'amis, tandis que Rose et Scorpius... Encore une fois, je ne garantis pas la qualité, je suis un peu fatiguée en ce moment. Quoi qu'il en soit, bonne lecture !

TW : alcool (mention)

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Evidemment que ça avait été une idée de Scorpius. Rose l'aimait, vraiment, mais il pouvait parfois se montrer un peu trop optimiste. 

Arthur, déguisé en Père-Noël, et Lucius, fidèle à lui-même, ne se quittaient pas du regard. La tension était palpable. Tous disaient que la haine entre les deux familles remontait à plusieurs siècles, mais Rose avait parlé avec quelques portraits et en avait tiré certaines conclusions qu'il valait mieux qu'elle garde pour elle. Ou qu'elle oublie, tout simplement, parce qu'imaginer son propre grand-père et son grand-père par alliance se battre avec autre chose que leurs poings... La brunette sentait poindre la migraine. 

À côté de la tension brûlante entre les deux vieux, il y avait le désert de glace entre Ron et Drago. Rien ne semblait pouvoir dérider l'un ou l'autre, tant ils étaient occupés à jouer à celui qui montrerait le mieux son dégoût pour l'autre. Parfois, le blond faisait vaguement mention de limaces, tandis que le roux ripostait par l'argument de la fouine, quoi que ça puisse être — la nouvelle génération n'avait jamais pleinement compris tout l'historique entre leurs parents, et même s'ils connaissaient certaines anecdotes, d'autres avaient été passées sous silence. 

Même Narcissa et Molly, sur lesquelles Rose avait compté pour dérider l'atmosphère, se regardaient en chien de faïence depuis la doyenne du clan Weasley s'était trompé de couteau pour le poisson. 

Seuls Scorpius et Hermione parlaient normalement, parlant potions et métamorphose, discutant des récentes découvertes sur les traditions ancestrales des Elfes antiques, riant parfois. Mais Rose n'était pas dupe, et voyait bien que la situation pesait à Scorpius, et que sa mère revivait des choses qu'elle n'aurait jamais dû vivre en premier lieu, et surtout pas à dix-sept ans. 

Ce n'est qu'au moment du dessert que les choses changèrent. Avec la fin du repas venaient les alcools plus forts, et les langues se délièrent. Lucius et Arthur se disputaient franchement, tandis que Narcissa tentait vainement de les faire taire à coups de petits commentaires secs. Molly était soi-disant partie à la recherche des cuisines en emportant les assiettes et les couverts, mais Rose se doutait bien qu'elle devait savoir quelque chose des anciennes relations de son mari. 

Le plus étrange était le changement drastique d'atmosphère entre Ron et Drago. Du désert glacé, on était passé à l'ambiance ouatée des soirées alcoolisées moldues : bras dessus, bras dessous, ou du moins la variante que permettait le plan de table, les deux hommes et anciens ennemis échangeaient des paroles plus ou moins cohérentes — et plutôt moins que plus. 

— P'tain W'zley, t'rends p'compte d'l'enfer qu'tu m'as fait viv' pendant toutes c'z'années... 

— Parles pour toi, Malefoy !  Avec ton... ton fric et... et... ton argent. 

Si Ron avait une meilleure diction, son vocabulaire semblait s'amenuiser au fur et à mesure que les verres se vidaient. Narcissa était soi-disant partie à la recherche de Molly pour éviter qu'elle ne dérange les Elfes — Rose pensait surtout qu'elle avait fini elle aussi par comprendre que ce n'était pas qu'une histoire de rivalités familiales. Hermione, quant à elle, regardait Ron et Drago avec un petit sourire mi-amusé, mi-consterné. 

— Eh, t'plains pas ! protesta le blond avec un temps de retard. T'avais... T'avais P'tter ! Po...tter. Potter. Harry Potter. J'voulais... mon ami. Et... il a un beau cul aussi. Ta soeur... Gi... ne... Gineva... Genirv... Ginny ! m'a volé... m'fantazm'. Vot' famill' d'voleurs !

Et les deux de se regarder, interdits. Et les deux d'exploser de rire en même temps, loin du rire d'aristocrate que Rose avait toujours connu de son beau-père, et loin du rire profond et rocailleux qu'elle avait toujours connu de son père. On aurait dit deux poissons hors de l'eau, et pourtant ils n'avaient jamais paru aussi à l'aise qu'à cet instant, ivres et fous. À côté, Arthur et Lucius en étaient venus aux mains ; le bonnet rouge avait volé à travers la pièce. Au loin, on entendait des cris outragés d'Elfes, et les voix étouffées des deux grands-mères.

— Merlin, Rose, qu'est-ce que j'ai fait ? murmura Scorpius, arrachant un rire à sa fiancée. 

Effectivement, Scorpius avait probablement engendré un monstre, en organisant ce repas de Noël.