Calendrier de l'Avent Harry Potter [2020]

Case 3 : Lettre au Père-Noël #2

Teddy avait le regard perdu dans le ciel nocturne, revenant sans cesse à cette forme ronde et blanche, revenant sans cesse à la lune. Revenant sans cesse à son père. 

Il en voulait un peu à sa grand-mère de toujours lui rappeler que ses parents n'étaient plus là. Il en voulait un peu à son parrain de toujours lui parler des Maraudeurs, et de Nymphadora Tonks, et de tout ce qui les concernait tous les deux, de près ou de loin. Il ne les connaissait pas. Ne voulait pas les connaître. Et pourtant... 

19 décembre 2006

Cher Père-Noël, 

Harry m'a parlé de mes parents. De mes vrais parents. Je croyais que c'était lui, mon papa, et qu'il me laissait à mamie parce qu'il est trop jeune pour s'occuper de moi. Je croyais qu'il voulait passer du temps avec Ginny. Mais en fait, c'est pire. Il ne m'aime pas comme ça. Je suis juste son filleul, je ne serai jamais plus que ça. 

Je veux pas qu'il m'oublie, maintenant qu'il a James et Albus, et que les disputes avec Ginny occupent son quotidien. Je m'en fiche des autres. Je m'en fiche de savoir que papa était professeur de défense contre les forces du mal, et que maman mettait les méchants en prison, et qu'ils ont combattu ensemble Voldemort, sont tombés amoureux et sont morts pour me protéger et pour un monde meilleur. Je m'en fiche de ça. 

À l'école, les enfants ont tous leur deux parents. Ils se moquent de moi. Harry a essayé de calmer les choses mais c'est pire depuis. Ils disent que je suis une balance sans parents. Harry dit qu'il comprend mais lui au moins il pouvait s'accrocher au fait que c'était à cause d'Oncle Dudley qu'on se moquait de lui. Moi, je suis juste un bon à rien. 

Juste pour ça je voudrais bien deux parents. Et puis Harry m'a dit que maman pouvait se métamorphoser comme moi. J'aurais bien voulu qu'elle soit là pour le voir, quand même. Et puis j'ai toujours aimé la lune... Je me demande s'ils sont fiers de moi, là-haut.

J'aurais préféré qu'on ne m'en parle jamais. J'aurais préféré ne jamais savoir. Maintenant, ils me manquent. Si seulement je pouvais les voir, un instant, et les prendre dans mes bras, peut-être que ça irait mieux. 

Dis, Papa Noël, est-ce que c'est à ta portée ?  

Teddy Lupin

Et cette nuit-là, quand Teddy s'endormit auprès de la fenêtre, le Marchand de Sable brûla la lettre d'un geste, touché par cet enfant seul et triste, parce les larmes n'avaient pas fini de sécher sur ses joues, parce que ses poings étaient crispés autour de ses manches, même dans son sommeil. Parce que ce petit être ne voulait qu'un câlin, juste un.