Chapitre 16

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~ Lise ~

- Je déteste le lundi, râle Alice alors qu'on se dirige vers le réfectoire, elle, Nono et moi.

- On fini à quatorze heures, dit mon ami. On n'a pas à se plaindre.

Alice lui lance un regard noir, du fait qu'elle ne soit pas dans notre classe, nous n'avons pas le même emploi du temps. Cela lui donne d'ailleurs une nouvelle raison de râler. Chez ma meilleure amie, le lundi, c'est le jour des plaintes, et ça depuis que je la connais.

Les couloirs du lycée sont blindés à cette heure-là, tous les lycéens sont en route pour aller manger à la cantine, ou en ressortent. J'arrive tout de même à apercevoir les cheveux bouclés d'Austin dans la foule, ils ne passent pas inaperçus. Je m'apprête à lui faire un signe de main, mais je suis bouche bée quand je vois son visage. Il passe devant moi avec un sourire gêné, mais ne décroche pas un mot. Nono et Alice sont en pleine discussion et ne semble pas l'avoir remarqué.

- Allez trouver une table, je reviens.

Je pousse plusieurs personnes sur mon chemin en marmonnant des excuses.

- Austin ! Je l'appelle.

Il se retourne pour me faire face et je lui indique d'arrêter de marcher. Sinon je ne pourrais jamais le rattraper.

- Oui ? Demande-t-il quand j'arrive à son niveau.

- À ton avis.

- Tu parles de mon visage ?

- Bien évidemment !

Je l'attrape par la manche et nous sortons de cette foule de lycéens dans laquelle il est impossible d'avoir une discussion.

- Ce n'est rien, dit-il en soupirant.

- Tu es mon ami Austin, pas vrai ?

- Oui.

Mon cœur se resserre, je suis sûrement sa seule amie.

Il me fait de la peine le pauvre.

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Je retente une deuxième fois.

- Une petite blague entre potes.

Je ne suis pas bête, la petite blague entre potes n'avait rien d'une blague.

- C'est qui ?

- De ?

- Ces "fameux" potes, dis-je en imitant les guillemets.

Il n'a pas besoin de me répondre, d'autres le font pour lui.

- Belle gueule victime ! Crie l'un des joueurs de football.

C'est le genre de mecs qui se déplacent toujours en bande, car ils ont besoin les uns des autres pour porter leurs coucougnettes. Seuls, ils sont des petits chatons sans défense. En attendant, la sienne n'est pas mieux, de gueule. Son œil au beurre noir le rend encore plus laid que ce qu'il est déjà. Si c'est Austin qui a fait ça, il ne l'a pas raté.

- C'était lui hein ?

Je ne m'attends à aucune réponse de la part d'Austin, les personnes harcelées dénoncent rarement leur bourreau.

- Ok, j'ai compris.

Je me tourne et appelle l'enfoiré en maillot de football. Lui et ses potes se retournent, je m'approche du roux qui a l'œil au beurre noir. Apparemment, ce n'est pas le seul à s'être pris une raclée.

- Oui ? Dit-il avec un sourire en coin.

- Ça t'amuse de t'en prendre aux autres ? Tu penses que papa et maman seraient contents si leur fils adoré passait son temps libre à torturer un garçon simplement parce qu'il réfléchit mieux que toi ?

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