Chapitre 6

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Haneul referma lentement la porte d'entrée ne souhaitant pas réveiller Mayleen qui lui ferait probablement la peau pour avoir interrompu sa nuit. Elle se déchaussa et retira sa longue veste noir qu'elle accrocha alors sur le porte manteau presque vide.

La jeune femme se dirigea ensuite vers la salle de bain et alla prendre sa douche. En sortant, elle passa devant la porte de la chambre de Mayleen qui était légèrement ouverte, elle posa lentement sa main sur la poignet et recula d'un bond lorsque la porte s'ouvrit brusquement.

Elle entendit un cri et se calma en reconnaissant son frère qui alluma la lumière du couloir dévoilant alors ses longs cheveux noirs légèrement emmêlés. Le jeune homme plissa les yeux visiblement aveuglé par la lumière.

« Bon sang Haneul ! Qu'est-ce que tu fou ?

- Je sors de la douche et j'allais me coucher, j'ai vu ta porte ouverte, j'allais la fermer. » déclara simplement Haneul en haussant les épaules, elle commença à partir, tournant le dos à Mayleen.

« Tu as des nouvelles ? » fit alors le noiraud rapidement, une pointe d'excitation dans la voix. Sa sœur se tourna face à lui, une lueur de tristesse noyait ceux-ci.

« Non. Pas pour le moment. Ni de lui, ni de Mingyu. Ils sont comme-

- disparus... » firent-ils en unisson, leurs voix mourraient alors à la dernière syllabe dans un étouffement douloureux.

Ils se regardèrent quelques instants, demeurant silencieux. Qu'avaient-ils à dire de toute façon ? Même Mayleen commençait à perdre espoir. Il baissa la tête et ses yeux se mirent à briller dans le noir, sa sœur les voyait, elle apercevait facilement les larmes qui naissaient dans les yeux bruns de son frère et elle n'eut aucun mal alors, à voir les sillons humides qui se dessinèrent ensuite sur les joues de son frère qui grimaça. Il se sentait faible et il avait horreur de ça, il se sentait fragile, comme s'il était malade, comme s'il allait mourir. Il sentait bien cette piqûre qui lui prenait l'âme douloureusement dans une étreinte trop serrée, trop douloureuse.

Un hoquet lui échappa, la boule qui lui serrait la gorge lui coupait le souffle. Dès qu'il tentait de prendre une inspiration pour se calmer, il la sentait qui l'étouffait, de plus en plus. Et la douleur physique mélangée à ce qui lui tourmentait l'esprit finit alors de l'achever. Il tomba à genoux au sol, comme ces figures tragiques dans les pièces de théâtres. Il n'adopta pourtant pas leur posture, il garda ses mains devant lui qui serraient le bas de son tee-shirt. Les jointures de ses doigts étaient blanches, les larmes inondaient son visage d'ange. La souffrance était indescriptible.

Haneul le regarda, sans bouger. Il avait besoin de pleurer de tout son soul. Il devait pleurer jusqu'à ne plus pouvoir, les deux anges le savaient. Ils avaient toujours été comme ça, tout les deux. Ils devaient pleurer jusqu'à tomber de fatigue, jusqu'à ne plus pouvoir sortir la moindre larme, jusqu'à avoir les yeux brûlant. C'est ainsi qu'ils faisaient. Ils laissaient leurs peine les noyer, et après seulement ils se réconfortaient l'un et l'autre. Alors, elle attendit, la vue brouillée pour elle aussi.

Puis elle s'approcha à pas lent de son frère, elle s'abaissa pour être à sa hauteur et elle le serra contre lui.

« On va le retrouver Mayleen. On va retrouver Wonwoo. » Elle ne sut en disant cela, si elle y croyait sincèrement, si elle avait confiance en ce qu'elle disait. Elle ne sut pas non plus si c'était son frère ou elle qu'elle tentait de rassurer le plus.

Mayleen avait le visage dans son cou et Haneul le gardait contre elle, la main droite caressant les cheveux de son frère lentement.

Wonwoo fit le tour de la maison. Mingyu n'était pas là, alors il en profitait. Il avait essayé d'ouvrir une fenêtre pour s'enfuir mais Mingyu avait dit vrai, il y avait des hommes tout autour de la maison, dissimulés dans les maisons voisines, dans des voitures ou simplement debout adossé à un mur, un journal à la main, dans des tenues les plus anodines les unes que les autres.

Il regarda autour de lui lorsqu'il entra dans un salon immense mais presque vide en terme de meubles. Tout était sombre, les murs étaient noirs, il y avait un grand canapé en cuir installé devant une télé, une table toute aussi noire trônait entre les deux. Wonwoo aperçut des escaliers et se dirigea vers eux. Il soupira en sentant son ventre faire du bruit.

Cette maison était un véritable manoir. Il passa devant une fenêtre et regarda à l'extérieur, il écarquilla les yeux en voyant le building de l'agence Moora&Co qui était un immense building entièrement vitré qu'il apercevait de chez lui même s'il habitait à plusieurs mètres de là. Il était donc toujours à proximité. Son poul s'accéléra, il devait partir.

Il monta en quatrième vitesse les escaliers à la recherche d'un téléphone. Il regarda partout, dans chaque recoins. Il courrait un peu partout à la recherche de cet objet que tout le monde avait. Il trouva la cuisine et soupira. Quand ce n'était plus la cuisine qui le préoccupait il la trouvait enfin. Son ventre fit un nouveau bruit, il mit cependant son estomac de côté et se tourna en direction d'une deuxième porte qui semblait donner sur un autre salon.

Cette maison n'est même pas un manoir mais un vrai labyrinthe, dit-il à lui-même.

Il entra dans le deuxième salon, il était aussi sombre que l'autre, mais il n'y avait pas de télé, il y avait un énorme billard qui traînait au centre de la pièce, il y avait aussi un sofa installé contre l'un des murs près d'une baie vitrée qui donnait l'accès à une terrasse.

Il aperçut alors au mur un combiné accroché, il se précipita vers celui-ci et composa le numéro de téléphone d'urgence que chaque anges faisant partis des forces spéciales devait connaître.

Sa main droite trembla lorsqu'il posa le combiné contre son oreille.

« Idrix Koryn, membre des forces spéciales, je vous écoute. »

Wonwoo fût soulagé d'entendre une voix qu'il connaissait.

« Idrix, c'est Wonwoo.

- Wonwoo ! S'écria Idrix.

- Chut, je n'ai pas vraiment le temps, Mingyu est parti. Je suis dans une grande maison vers le building de la compagnie Moora. La maison est énorme, y'a des mecs un peu partout autour qui sont dissimulés et- »

il ne pût finit, le téléphone venait de lui être arraché des mains violemment. Il Mingyu qui le foudroyait du regard, le démon donna un coup violent dans le reste du téléphone fixé au mur, le détruisant.

Wonwoo le regardait, les yeux écarquillés de peur, il tenta de reculer loin du démon qui tourna la tête rapidement en sa direction. Il évita le billard et reculais rapidement, son rythme cardiaque pulsait dans ses oreilles et dans ses tempes, l'assourdissant presque. Sa peur devint plus folle encore lorsqu'il vit que les mains du démons étaient couvertes de sang.

« M-Mingyu, je- »

The Red Comma Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant