Chapitre 3

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Les jours sont passés, et petit à petit un nouvel équilibre s'est installé dans mon esprit.

J'avais pensé que dans la semaine, les séquelles d'un traumatisme se seraient déclarés. Mais étonnement, je me suis surprise à ne pas sursauter malgré la forte impression d'être en hyper vigilance constante.

Ma sœur m'avait déjà fait remarquer, à plusieurs reprise, que je faisais attention à plein de petits détails anodins—et avait même ajouté : « Ça t'épuise pas à force, de faire gaffe à tous ces petits trucs de merde ? ».

Si ça m'épuisait, alors je ne m'en rendais pas compte. C'est même cette seconde nature qui faisait dire à mon père que je ferais un excellent patrouilleur, et sa fierté faisait la mienne. Parce que les comportements suspects, attiraient mon regard comme des aimants. Et plus le temps passait, plus j'avais l'impression de pouvoir les anticiper dans l'espace public.

Dans notre salle de classe, de là où se trouve mon pupitre, au plus proche de la fenêtre, je pouvais voir les élèves passer les grilles du lycée. Et par simple curiosité personnelle, j'en remarquais certains, notamment ceux qui arrivaient à l'école seul et repartaient seul. Bien sûr, il y en avait beaucoup, mais ils ne se ressemblaient pas tous.

J'en avais distingué trois catégories, ou plutôt tendances : ceux qui marchaient seuls et que je voyais seul dans les couloirs aussi, ceux qui se retrouvent, malgré eux, seuls même parmi un groupe, et ceux qui se complaisent dans la solitude, marchant seuls ou en groupe. Il y avait les sous-catégories, et ça ne m'aurait pas ennuyé de me les énumérer, mais le flux de mes pensées fut interrompu lorsque Izuku Midoriya m'interpelle de sa voix ingénue.

« Désolé de te déranger, Himejima, mais tu m'avais demandé de te montrer les notes que j'avais prises sur toi... Enfin sur ton alter, explique-t-il, comme-ci il me présentait un rapport officiel.

- Ah cool ! Je réponds me levant, me retrouvant à sa hauteur, j'espère paraître assez impliquée et sympathique pour ne pas faire naître de malaise. Sans vouloir te mettre la pression, j'étais impatiente de voir ça !

- Ah, c'est vrai ? Me demande-t-il maintenant gêné. Je ne pensais pas que ça t'intéresserait autant... Enfin pour de vrai, m'avoue-t-il avant de déposer son carnet ouvert entre mes mains.

Ma lecture des quelques lignes et schémas fut distraite par la sensation de la couverture brûlée à la texture rugueuse sous mes doigts.

Un sourire se forme sur mes lèvres, et malgré moi, au fur et à mesure que mes yeux descendent le long de la page.

« Alter : invulnérabilité

Procure une résistance aux impacts portés sur l'intégralité du corps. Un alter de défense idéal pour parer les coups, et on remarque aussi une capacité à absorber, maîtriser, réduir redistribuer les forces. Ainsi, peu importe la puissance de l'adversaire, l'utilisatrice peut amortir le choc instantanément, au point de le faire complètement s'évaporer (Remarque : même dans le cas des coups très puissant, aucun son ne marque l'impact)... »

S'ensuit une série de schémas annotés sur mon costume : chaussures qui maintienent l'articulation de la cheville ( vulnérabilité ?), une paire de gants ( articulations du poignet ? Pourquoi pas les coudes et les genoux ? ), un justaucorps plutôt échancré en matière synthétique ( à voir les propriétés, vulnérabilités ?).

Et en dessous, une série de questionnements qui cherchent un point faible, et je lève un sourcil en voyant les mots « privation d'oxygène ». Bien que Midoriya avait vue juste, je n'avais pas pu empêcher mon cœur de balbutier à l'idée que quelqu'un avait sérieusement cogité sur la manière de me mettre K.O., voir même me tuer.

Victoire TotaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant