Chapitre 4

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L'attitude de mon camarade m'avait assez contrariée pour me faire perdre le plaisir que je prenais habituellement à m'apprêter pour les grandes occasions.

J'y avais mis les moyens, et pourtant même dans ma jolie robe fleurie bien repassé, je tirerai la gueule. Lorsque mon père m'avait vu en rentrant du travail, assise dans le canapé dans une posture toute mollassonne, à attendre vingt-heure trente, il m'avait dit :

« Tu fais quoi là ? Même les gars qui sortent de gardes-à-vue prolongées on l'air moins déconfits que ça ! Avait-il fait sur le ton de la blague. T'as raté un contrôle, ou bien, tu cogites encore sur la peine de mort ? »

« Deux » je lui avais répondu en faisant un signe de la main.

Ma mère m'avait fait une remarque similaire en rentrant, les bras chargés de bouteilles d'alcool hors de prix, en me parlant des portraits qu'elle avait fait de patients atteints de maladies incurables pour son projet de fin d'études.

Comme-ci l'une et l'autre des comparaisons prêtait à la rigolade.

Ma sœur et mon frère allaient passer la soirée chez leurs amis, et si je prétextais avoir mal au ventre, je pouvais encore avoir la maison pour moi toute seule.

Avec une soirée films ou bien séries, je pourrais décompresser comme il le faut avant le championnat.

Mais j'ai rapidement été rattrapée par la voix enthousiaste de la voisine, Mitsuki Bakugo qui ressemblait trait pour trait à son fils, trop heureuse de pouvoir me joindre à ses invités.

Quelques quarts d'heures plus tard, nous étions tous attablés autour d'un festin digne de ceux du nouvel an.

Et l'épouse Bakugo me tenait la main depuis que nous avions entamé la fin du repas. Elle m'avait assise à sa gauche et ma mère sa droite, et à nous trois, nous tenions la moitié de la table alors que les garçons tenaient l'autre moitié. Étonnement, je pouvais constater que monsieur Bakugo s'entendait très bien avec mon père, malgré son tempérament discret à l'opposé total de celui de sa femme.

Depuis le début du repas il ne faisait que s'esclaffer de rire, mon père aboyant des blagues à tout-va, en riant aux éclats à celles du père de mon camarade, qui lui était laissé sur le banc de touche.

Mon père, avait au détour d'une conversation tourné ses larges épaules vers moi, penché sur sa droite, comme avec l'intention de mettre Monsieur Bakugo dans la confidence. Assez fort pour que je ne puisse pas louper une miette de ce qu'il allait dire, il scande « tu vois ! Masaru, la mienne, c'est le troisième livre qu'elle lit sur la désobéissance civil ce mois-ci. Explique-t-il. J'attends juste le moment où je retrouverais sa thèse, épaisse comme l'annuaire de la ville de Tokyo, justifiant les actes illégaux légitimes sur mon bureau, il souffla. Tout ça pour dire qu'on a tous nos périodes rebelles, conclu-t-il ».

J'étais bouché bée, qu'il s'applique autant à me mettre la honte à moi alors, que ce n'était pas mon anniversaire qu'on fêtait.

« Oh Mitsuki ! Je t'ai déjà dit que ma petite Obi-chan est fan de volley ? Dit soudain ma mère, me faisant détacher le regard de mon père.

- Non !? C'est vrai ? Demande madame Bakugo en resserrent tendrement ses doigts sur ma main.

J'entends Katsuki pousser un soupir à ma gauche.

- Oui, j'en faisais en collège, je lui explique. J'étais défenseur.

- Oh ! Et elle a un ami, avec qui elle jouait plus jeune. Il joue dans l'équipe de Sendai, ajoute ma mère avec fierté.

- C'est une équipe de première division ! S'enthousiasme la blonde. On les retrouve systématiquement en final nationale depuis presque six ans, ajoute-t-elle.

Victoire TotaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant