Chapitre 10

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C'était officiel, dès la semaine prochaine, je ferais officiellement partie des recrues de l'école de police de Musutafu.

Et pendant que mes camarades du U.A. participaient au championnat sportif, je faisais déjà la rencontre de Rin Kinoshita.

« Eh bien ! Keijin m'envoie déjà sa fille », dit l'homme auquel je donne, sans hésiter, une soixantaine d'années, d'un ton plaintif. Il n'a plus aucun cheveu sur le haut de son crâne, mais ceux qui lui restent sur les côtés semblent précieusement entretenu. Une fine moustache redessine le haut de sa large bouche, et son menton est étrangement proéminent.

Il me regarde.

Je le regarde.

Et ses yeux vifs me rappellent ceux des racailles du Old Republic.

« Je serais ton référent durant tes semaines ici, je te dirais quoi faire et où, il se peut que tu participes très vite à des interventions, je te donnerais les ordres et saches qu'ici personne ne peut me contredire, débit-il comme un discourt qu'il avait tenu des centaines de fois.

« Entendu », j'ai répondu.

- Si tu as des questions, n'hésite pas à les poser à n'importe qui dans ce bâtiment, et si on refuse de te répondre, donne ton nom et le mien, certains sont durs de la feuille dans cette école, ajout-il.

- D'accord » j'ai répondu.

Mon père m'avait appelé la veille pour me dire de ne pas me débiner devant son vieil ami, qu'il était intimidant mais bienveillant. Mais jusque-là je n'avais pas encore été impressionnée par Monsieur Kinoshita, loin de là. Il m'avait d'abord paru bien sympathique. Et c'est lorsqu'il s'est levé du confortable siège en cuir de son bureau, que je me suis rendue compte qu'il n'était en réalité pas plus grand que moi. C'est à cet instant que j'ai commencé à me poser de sérieuses questions.

Lorsque nous avons traversé les couloirs, j'ai vu que le personnel administratif, qui semblait désœuvré à mon arrivée, soudainement s'activer au passage Monsieur Kinoshita. Comme pris d'une fièvre du travail, courant dans tous les sens, de la paperasse plein les mains.

Surprise, je demande à Monsieur Kinoshita si tout va bien. Et il me répond d'un ton serein :

« Bien sûr, ça peut paraître surprenant au début, mais ils sont toujours comme ça », fait-il « Très énergiques dès le matin » a-t-il fait en agitant vivement les bras.

Alors qu'une jeune femme rase les murs à toute vitesse, se dandinant sur ses talons hauts, Monsieur Kinoshita l'interpelle.

« Doucement mademoiselle Yamamoto, ça serait malheureux que vous vous cassiez une patte.

- À vos ordres Chef !! » Répond-elle vigoureusement.

Pourtant, l'anxiété se lit sur son visage.

Nous nous sommes ensuite arrêtés devant une porte entrouverte de laquelle s'échappent des esclaffements.

Monsieur Kinoshita frappe à la porte, et instantanément, tout le raffut cesse.

Des bruits de tables et de chaises traînées précipitamment sur le carrelage ont eu le temps de nous parvenir, avant que mon référent n'ouvre la porte.

« Eh bien les jeunes, j'espère que je ne vous dérange pas », a-t-il fait d'un ton si sec qu'un frisson est remonté le long de mon échine.

« Non Chef ! » Ont-ils tous scandé en cœur.

« Braves gaillards » fait monsieur Kinoshita.

Mais la peur se lit aussi sur les visages de—je l'appris par la suite— mes nouveaux camarades. Car nous passions tous les examens d'entrée à l'école de police de Musutafu aujourd'hui. « Ce n'est qu'une formalité, à côté de ce qu'on vous fait faire à U.A. » m'avait dit mon référent.

Victoire TotaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant