I never meant to hurt you

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On prit la route, nous deux à l'avant, Murphy et Emori à l'arrière. L'ambiance était tendue, nous ne nous disions pas un mot. Mon esprit fusait dans tous les sens...ce que tu avais fait dans le bunker... On avait vécu énormément d'épreuves tous les deux, trop d'épreuves...

Certes, tu avais pointé une arme sur moi et je t'en voulais énormément pour avoir voulu laisser ma soeur dehors. Mais, tu m'avais épargné. Tu avais choisi de risquer la survie de l'humanité, la survie de notre peuple, pour me laisser la vie sauve. Pourquoi? Étais-je aussi important à tes yeux que tu l'étais aux miens? Tu avais tué Finn, que tu semblais aimer, pour sauver notre peuple, tu l'avais tué de nos propres mains. D'après ce que j'en ai appris, tu avais choisi de rentrer à Arkadia le matin où Lexa est morte. Tu avais choisi de rentrer où c'était le chaos alors que tu avais une place en sécurité à Polis, près de la femme que tu avais dit aimer...pour aider ton peuple. Tu avais également choisi de laisser ta mère se pendre devant tes yeux plutôt que de donner raison à ALIE. Ta mère, la femme qui t'a donné la vie.

Mais dans ce bunker, alors que tu pointais ton arme sur moi pour m'empêcher d'ouvrir la porte et ainsi garantir à notre peuple une vie en sécurité, tu n'as pas pu tirer. Tu n'as pas pu me sacrifier. Ça me tourmentait tellement l'esprit. Tant de questions. Tu aurais également pu juste me blesser assez pour que je sois hors d'état de nuire. Mais tu ne l'as pas fait non plus. Tu savais que je ne supporterais pas l'idée d'avoir laissé ma soeur à la surface, que ça me tuerait à petit feu. Tu m'as épargné, totalement. Tu m'as laissé ouvrir cette porte avec toutes les désastreuses conséquences qui attendaient derrière. Tu as tout risqué, pour moi. Pourquoi ? Il n'y avait qu'une seule et unique raison possible...

Il fallait que je fasse quelque chose pour arrêter d'y penser, je devais me concentrer sur la route, sur la mission. C'était plus facile de t'en vouloir. En fait non, je n'ai jamais pu tenir bien longtemps, il m'était impossible de rester en colère contre toi, surtout en prenant conscience du sacrifice intérieur que tu avais fait. Quand on aime comme je t'aime, on peut pardonner autant de fois que necessaire. Le coeur n'a pas de mémoire quand il s'agit de sa raison de battre.

Je devais prendre la parole, briser ce froid, te confronter, essayer d'en savoir plus...

« Pourquoi tu es venue sur cette mission Clarke? » te demandais-je froidement en regardant droit devant moi.

« Raven est mon amie. »

« Hier ça ne te dérangeait pas de laisser tes amis mourir dehors, ma soeur aussi, Kane aussi. » Je ne te regardais pas.. Je devais te dire ce que je ressentais, je devais savoir si c'était vraiment ce que tu voulais même si je connaissais déjà la réponse. Je ne voulais pas te faire souffrir davantage, mais je ne pouvais pas m'empêcher de te confronter. Il fallait crever l'abcès, pour que l'on puisse passer à autre chose. Je détestais tellement quand c'était froid entre nous. J'étais épuisé. Le chaud et le froid. Un pas en avant et deux pas en arrière. Voilà à quoi ressemblait notre quotidien et je le supportais de moins en moins.

« Je n'étais pas sereine avec ça et tu le sais. »

On se parlait sans se regarder... je savais bien que je ne réussirais pas à t'en vouloir une minute de plus si je plongeai mes yeux dans les tiens, y lisant toute ta souffrance...Tu voulais dire quelque chose, je le voyais. Tes yeux étaient humides mais rien ne coulait. Il y avait quelque chose que tu ne me disais pas. Et je le savais car j'étais habitué à jouer le même jeu.

Puis tu ajoutas la voix brisée par les larmes que tu retenais depuis déjà trop longtemps: « Bellamy je n'ai jamais voulu te blesser. » Tu étais sincère. Je le savais. Je l'avais vu dans ton regard dévasté lorsque tu as baissé ton arme. À vrai dire c'était la première fois que je voyais autant de regret et de souffrance dans ton regard...pourtant ce sont deux émotions que j'avais l'habitude de partager avec toi. C'était normal de se sentir mal tu sais, ça n'a rien a voir avec de la faiblesse. Tu t'en es relevé plusieurs fois d'ailleurs et aujourd'hui tu es plus forte. L'amour est une force mais il peut aussi faire très mal et devenir une faiblesse. Tu l'a appris à tes dépends, tout comme moi. Et pourtant je ne voudrais supprimer ce sentiment pour rien au monde car c'est le plus beau qu'il soit.

When the heart speaks ...VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant