'C'est quoi une vie d'homme ? C'est le combat de l'ombre et de la lumière. C'est une lutte entre l'espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur'
- Aimé Césaire
Isas. Un nom oublié, enfoui dans l'obscurité depuis des années. Quelques souve...
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CETTE NUIT-LÀ, Takeshi se souvenait que le froid mordait la peau nue de ses bras. Ce jour-là, le père de famille avait pu rentrer plus tôt du travail, pourtant comme à son habitude, le héros s'était réfugié dans son bureau directement. Au loin, il pouvait entendre le rire de sa fille et celui de son oncle. Hiro était venu vivre quelque temps à la maison, le temps de ses « vacances » bien mérité selon lui. Personne n'avait remarqué sa présence, sa femme revenait un peu plus tard tandis que les deux autres occupants semblaient être plongés dans leurs jeux vidéos.
Il s'était installé sur sa chaise, son regard froid scrutait chaque feuille posée sur son bureau de bois tandis qu'il essayait de se souvenir de ce qu'il devait faire. Takeshi avait rédigé un bon nombre de rapports en l'avance ; d'autant que cette journée était plutôt paisible comparée à d'autre. Le héros devait aussi remercier son assistante, Flashlight qui l'avait grandement aidé avec toute cette paperasse. Comment allait-il s'occuper maintenant ?
Un côté de lui voulait rejoindre sa petite fille pour s'amuser avec elle cependant, son esprit lui disait de ne pas le faire. Takeshi éprouvait cette énorme douleur qui le consumait alors qu'il passait une main moite sur son visage. C'était un dilemme permanent pour lui, s'éloigner ou construire des liens avec son unique enfant. Sa tête commençait véritablement à lui faire mal, Isas se leva précipitamment de sa chaise pour pouvoir bouger un peu.
Il pouvait toujours aller s'entraîner, mais l'homme sentait que ses forces semblaient s'évaporer. Il ne restait plus qu'une seule solution pour pâlir à son mal de tête soudain : aller jouer du piano. Sa femme avait réussi à lui en acheter un peu de temps après leur déménagement, pourtant, Takeshi n'avait pas eu l'occasion de l'essayer. Peut-être qu'en cette nuit froide de printemps, il pouvait aller jouer un peu. Le père de famille se massa le poignet comme stressé avant de sortir de son cabinet. Les murs semblaient tapis d'une belle couleur beige tandis qu'un élégant tapis blanc décorait le sol, cela était aussi de la pâte de Shizuko. Enfin, pas totalement, cependant, il devait remercier sa femme pour l'avoir aidé.
Étonnamment, le cadre qui ornait son bureau, qui n'était entouré par aucune feuille. Ce cadre qu'il aurait pu protéger au péril de sa propre vie, c'était une photo de cette lumière qu'il cherchait constamment à éviter. Hatoko semblait sourire de toutes ses dents, ses traits fins d'enfants lui donnaient un air encore plus mignon alors qu'il lui manquait ses deux dents de devant. La petite fille était vêtue d'un gros pull blanc avec une jolie salopette rouge faisant contraste avec sa peau foncée.
Toutefois, lorsqu'il rencontra son regard anthracite, un frisson parcourut son dos. Ses yeux paraissaient identiques à la mère de son enfant, mais ils brillaient d'une tout autre manière. Hato possédait ce regard qui pouvait faire sourire n'importe qui, qui pourrait faire soulever des montagnes à n'importe qui. Isas les redécouvrait au moment où il les croisait et cela le rendait plus heureux que l'homme voulait l'admettre. Takeshi détourna son attention puis sortit définitivement de la salle, les poils de ses bras s'irisèrent sans doute à cause du froid alors qu'il se dirigeait vers une minuscule pièce derrière son salon.