Elevation

Chapitre 14 : Coup traître

Sa voix grave me fit frissonner. C'était la première fois que je l'entendais. Je ne pouvais nier qu'elle me déstabilisait fortement, mais malheureusement pas au point d'oublier la situation dans laquelle je me trouvais. J'avais probablement signé mon arrêt de mort en pénétrant dans cette arène.

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- Et pourquoi ça n'a pas été évoqué pendant qu'on nous expliquait le déroulement de l'épreuve ? m'offusquai-je, ne me démontant pas face à l'intimidant Chasseur.

Il haussa les épaules.

- Elevation vous réserve quelques surprises, ironisa-t-il.

Je levai les yeux au ciel. Nous nous fixâmes ensuite pendant quelques secondes, tournant lentement l'un autour de l'autre, comme deux prédateurs se préparant à l'affrontement. Il m'observa de haut en bas, probablement pour évaluer mes faiblesses. Je faisais bien entendu de même. 

Chaque parcelle de mon corps était tendue, prête à répondre à la première attaque. Derek se tenait lui aussi en position de défense, attendant que je vienne à lui. Je retins un rire nerveux. La différence de gabarit entre nous deux en était presque ridicule. 

J'étais entraînée à me battre contre un homme bien portant, j'avais déjà battu Tray, mais il fallait avouer que Derek n'avait rien à lui envier. L'agilité, la rapidité, et éventuellement la chance étaient les seules choses de mon côté. 

Profitant de mon instant de réflexion, Derek ne perdit pas plus de temps et se lança rapidement vers moi. Je contractai tous mes muscles pour encaisser le coup et tentai tant bien que mal d'esquiver son poing. Il réussit tout de même à percuter mon épaule droite, et je grimaçai sous la violence de l'impact. Il pouvait me mettre au tapis avec trois coups bien visés, sans aucun doute. 

Je vis une brèche se créer juste avant qu'il ne se replace et jetai sans hésiter mon poing sur ses côtes. Même si j'avais mis toute ma force, je le fis à peine vaciller. En revanche, mes phalanges étaient douloureuses après avoir percuté son corps visiblement fait d'acier. 

Il tenta de me faire une balayette mais je l'évitai cette fois-ci avec agilité, lui rendant tout de suite un coup de genoux stratégique dans son entrejambe. Son visage se crispa, encaissant la douleur quasiment sans broncher. Tous les coups s'enchainaient à une vitesse impressionnante, mais je vivais le moment un peu au ralenti, analysant sans cesse ses moindres mouvements.

Je lançai mon pied de toutes mes forces sur son abdomen, mais il avait anticipé cette attaque, et   eut donc le temps d'attraper ma cheville. Je grognai, surprise. Il le releva pour me faire perdre l'équilibre, ce qui eut l'effet escompté. Je commençai à tomber en arrière, les yeux écarquillés. Je tombai sur mes mains, tandis qu'il retenait toujours ma jambe prisonnière. A présent en position de force, il tenta de me frapper au visage mais je roulai sur le côté à temps pour l'éviter. Malheureusement pour moi, il avait prédit cette esquive et m'écrasa la jambe. Je gémis de douleur. 

Quelque chose me traversa l'esprit, et je tentai d'éloigner cette pensée mais elle devenait de plus en plus persistante. Il avait beau être rapide, j'avais une impression curieuse, comme s'il ne mettait pas toute sa force. Ses coups étaient aiguisés et il ne me ratait pas, mais à plusieurs moments, il avait loupé l'occasion de me porter des coups fatals. Peut-être était-il fatigué de ses précédents combats dans le labyrinthe ? Ou était-ce délibéré ?

A présent sous lui, je levai brusquement le genoux de ma jambe intacte et atteint son estomac. Il grogna de douleur et je profitai de ce moment de faiblesse pour m'échapper de sa prise au sol. Je fauchai un bras, sur lequel il prenait appui, et me dégageai rapidement. Je me relevai difficilement tandis qu'il se tenait à genoux.