« Une nouvelle page qui se tournera bientôt »
🌊 Iliana 🌊
Mes sandales claquent nerveusement sur le trottoir, au rythme de mes pas. À l'heure qu'il est, je dois approximativement frôler la centaine. Des allers-retours incessants sous un soleil de plomb, mi-avril ne pardonnant jamais en Californie. Je secoue nerveusement la grande enveloppe proche de mon visage, inspire et expire successivement, battant l'air de plus belle en quête de rafraichissement.
— Bon Iliana. On ne va pas y passer la journée, grogne mon frère depuis le banc.
Je prends une minute de répit pour l'observer. Après quelques réflexions, je reprends ma danse à nouveau.
— Si tu ne le fais pas, je m'en charge moi ! s'exclame le râleur depuis son siège.
— Laisse-la, elle réfléchit, s'interpose Aiden, une main sur l'épaule de son ami.
Je lui souris, avant de grignoter le bord de mon pouce gauche. Mes yeux réalisent des mouvements continus entre l'enveloppe et l'imposante boîte aux lettres qui trône devant moi.
— Comment ça, « elle réfléchit » ? fulmine mon frère. Elle a tout jeté sans rien penser il y a deux minutes, et voilà qu'il faut plus de dix minutes pour glisser la misérable enveloppe qu'il reste ? Mis à part nous faire son cinéma, je ne vois pas la raison de ce cirque...
Je me mords la lèvre, ignorant sa remarquant cinglante. Mes doigts écartent quelques mèches de mon front, légèrement collées à cause de cette chaleur idyllique. Les passants marchent sur mes pas, sans se soucier de moi, à mon plus grand soulagement. Cette invisibilité retrouvée me fait du bien.
— Il te reste quoi pour que tu sois figée de la sorte ? s'énerve une énième fois Austin, en se levant cette fois.
D'un pas, il s'avance, et me saisit les deux épaules, avant de me secouer vigoureusement.
— Stanford, lâché-je en m'écartant.
— Tu rigoles ? Iliana tu nous bassines avec cette université depuis des mois ! Je me demande même si ce n'est pas la toute première chose que tu m'aies dite ! S'il y a bien aucune hésitation à avoir, c'est bien sur ce sujet-là !
— C'est son avenir Austin, tu veux bien la fermer deux secondes et la laisser prendre son temps ? le réprimande une nouvelle fois Aiden.
Je ris doucement, avant de saisir l'enveloppe à deux mains et de me poster devant la boîte. Je la glisse dans l'entrebâillement, sans pour autant la lâcher.
— Mais son avenir est tout tracé, qu'on en finisse ! gémit Austin en se mettant à l'ombre.
Avec un petit sourire en coin, et une profonde pensée pour ma maman, je laisse mon dossier rejoindre des centaines d'autres. La finalisation réalisée, je me tourne vers mon copain, sourire aux lèvres et regard pétillant.
VOUS LISEZ
Le sable reste toujours blanc
Romance« Ce parfum de nos années mortes Ce qui peut frapper à ta porte Infinité de destins On en pose un et qu'est-ce qu'on en retient ? » En une chanson, tout peut changer. En une vague, n'importe qui peut sombrer. En une année, une vie peut basculer. «...