Mia

Chapitre 7

- Salut ! me lance Sam le lundi suivant lorsque j'arrive devant le portail du lycée.

- Salut...

- Tu vas bien ?

- Ca va et toi ?

- Oui. On y va ?

- On n'attend pas Jenny ?

- Elle ne vient pas aujourd'hui. Elle est malade.

Je le suis à travers les couloirs du lycée, les yeux rivés sur ses cheveux épais.

- Tu as passé un bon week-end ?

- C'était super ! et toi ?

- Ca passe. Qu'est ce que vous avez fait de beau ?

Il a l'air d'être au courant pour mon séjour chez Jenny.

- Pas grand' chose à vrai dire.

Je marque une pause, esquisse un sourire et continue :

- On a regardé des films, mangé de la glace, et... ah oui ! elle m'a cousu une robe pour le bal d'hiver.

- Tu y as été invitée par quelqu'un ?

Son regard s'est soudain voilé, et je souris, remarquant qu'effectivement, il avait probablement un petit faible pour moi.

- Non. A vrai dire, avant qu'elle ne me la couse, je ne savais même pas que le lycée proposait ce genre de soirées.

Il me rendit mon sourire et me prit par la main.

- En avant pour le cours d'anglais, ma chère !

Je souris, étonnée par ce geste inattendu, et le suivis jusqu'à la salle de cours.

Ca fait une semaine que Jenny n'est pas venue en cours. Depuis lundi dernier, Sam s'est beaucoup rapproché de moi. Je ne sais pas vraiment comment le prendre, je ne sais pas si cela me rend heureuse ou me fait peur. J'apprécie vraiment la manière dont il se comporte avec moi. Il est tellement respectueux et attentionné... si on reste amis comme on l'est maintenant, ça me convient parfaitement. J'ai tellement peur que si l'on se rapproche trop vite, et que si je tombe amoureuse, cela ferait exploser les barrières que je tente de construire autour de mon identité. J'ai peur que mes sentiments menacent ma sécurité, mais surtout celle de ma mère.

En rentrant après une longue journée d'école, nous sommes tous les deux épuisés et silencieux. Nous nous arrêtons devant le manoir, et Sam se tourne vers moi.

- Qu'est ce que tu comptes faire ce soir ?

Une lueur dont je ne saurais indiquer la provenance venait d'illuminer son regard, chassant toute trace de fatigue

- Dormir. Et toi ?

- Aussi, il me répond en riant. Mais je veux dire là, tout de suite.

- Ah ! Euh... Je ne sais pas... je pensais peut...

- Peut être qu'on peut faire quelque chose ensemble, non ?il m'interrompt, les yeux pleins de malice.

Ne m'attendant pas à ce genre de proposition, je ne sais pas trop quoi répondre et marmonnait vaguement un :

- Pourquoi pas...

Il fait mine de réfléchir et se tourne vers moi en souriant :

- Tu as un vélo ?

Je lui fais signe que non et il insiste :

- C'est pas grave. Comme ça ne fait pas longtemps que tu es en ville, je vais te faire faire un tour. Ca te va ?