Chapitre 15

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Le jour d'après je me lève avec la gorge en feu, et la vue brouillée. Lya toque à ma porte et m'amène une tasse de tisane tiède avec du miel qu'elle dépose sur la table de chevet à côté de moi, avant d'aller fermer les volets.

- Sinon vous risquez d'avoir très mal aux yeux, Mia, elle me souffle en souriant d'un air compatissant. Si ce n'est pas déjà le cas. Votre ami Sam est en bas et demande à vous voir, voulez-vous que je le fasse monter ?

Je lui souris en hochant la tête, me redressant sur mon lit, ma vision se tâchant de noir et ma tête me semble être prise dans un étau. Quand je peux voir à nouveau un peu clair, Lya a disparu, et le temps que je prenne ma tasse pour en boire une gorgée, Sam passe sa tête dans l'entrebâillement de la porte. En me voyant, il sourit, dévoilant ses dents blanches que je discerne à peine. Il vient s'asseoir sur le côté de mon lit et dépose une petite boîte blanche sur mes genoux.

- Ouvre là, il me dit d'une voix douce.

Je lui lance un regard curieux et soulève le couvercle délicatement de mes mains sèches.

- Merci, je murmure des larmes plein les yeux en reposant la boîte comportant de nouveaux écouteurs à côté de moi.

Je suis touchée par cette petite attention, et ne sais pas vraiment comment lui dire ce que je ressens exactement. Il se rappelait...Il a fait attention à ce que je lui ai dit, même si ça n'avait pas de sens. 

Il rit en m'assurant que ce n'est rien et pose sa main sur la mienne.

- Elles sont toutes sèches, il s'étonne. Tu as de la crème ?

D'un mouvement du menton je désigne le tube rose pastel traînant sur ma table de chevet. Il l'ouvre et enduit mes mains en les massant doucement.

-Comment tu vas ?

- Ca va, je suppose, je murmure pour épargner ma gorge.

- Et ta cheville ?

Je hausse les épaules en soulevant ma jambe momifiée.

- Tu as des nouvelles par rapport au lycée ?je chuchote dans l'espoir que mes petites magouilles n'aient pas été remarquées. 

- Ils ne savent toujours pas ce qui a causé l'incendie. C'est très étrange. Toutes les caméras ont brûlé de l'intérieur, avant même que le feu ne les atteigne, et toutes les vidéos de la journée ont été supprimées. Pendant l'incendie. La police pense qu'il s'agissait d'un attentat, mais ils attendent d'avoir plus de détails.

- Ils... suspectent quelqu'un ?

- Je ne sais pas. Ils ont posé des questions déjà, mais rien de plus.

Il repose mes mains sur mes genoux et me sourit.

- Je suis content que tu sois toujours en vie.

- Moi aussi, je ris, rapidement interrompue par la toux.

J'apprends qu'un nouveau bâtiment avait été construit pendant les deux dernières années et qu'il aurait dû servir à des bureaux administratifs, mais que dès la semaine prochaine, les étudiants auront cours dans ces locaux. Temporairement.

- Donc on est libre cette semaine. On peut faire ce que tu veux.

- Pas grand chose à vrai dire, je souris en désignant ma cheville. Mais on verra.

Remarquant que je frissonne, il jette un coup d'oeil autour de la pièce. 

- Tu as froid. Tu veux que je t'allume un feu? 

MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant