Chapitre 16

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Sam a tenu sa promesse. Lorsqu'il est revenu, nous avons passé énormément de temps à discuter de tout et de rien, et il a été très doux et généreux envers moi. Bon, je dois l'avouer, j'ai pris soin d'allumer la cheminée avant qu'il n'arrive à chaque fois. Je n'avais pas envie d'être plus confuse que je ne le suis déjà. Il s'est installé sur le bord de mon lit, et nous avons gardé nos distances, comme si de rien n'était, comme si la veille ne s'était jamais passée.

Ma cheville va bien mieux. Cela fait seulement quatre jours depuis l'incident, et je dois bien avouer que si je n'étais pas issue d'une famille de sorcières, je n'aurais jamais pu sortir de mon lit avant une bonne semaine. Si hier je boitais encore un peu, aujourd'hui il n'en est rien.

Assise sur le bord de mon lit après m'être réveillée, je me penche et soulève le bandage qui m'entoure la cheville. La peau qui était en sang mardi dernier ressemble maintenant à une simple cicatrice rose clair.

Je passe la main au-dessus en murmurant l'incantation de guérison que ma mère avait trouvé dans un des ouvrages de la bibliothèque mercredi. Je dois avouer que les incantations ont beau être particulièrement énervantes à apprendre, lorsqu'on ne sait pas utiliser ses pouvoirs pour arriver au même résultat, elles peuvent s'avérer très utiles.

Lorsque je retire ma main, ma cicatrice est une teinte plus claire, et je pense que dans deux jours, cette mésaventure ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Cependant, je dois faire attention lorsque Sam et Jenny viennent dormir ce soir, parce qu'après tout, c'est très étrange de guérir aussi vite que je l'ai fait pour des humains. Je suppose que je devrai éviter le sujet, au pire, dire que ma mère connaissait une recette miracle secrète ou quelque chose du genre.

En attendant, je me lève et me dirige vers mon armoire. J'ouvre les deux portes en bois massif et mon regard survole les étagères et les cintres. J'aurais bien porté une robe aujourd'hui, mais un pantalon serait sans aucun doute une meilleure idée pour cacher ma cheville. Finalement, je m'empare de mon pantalon taille haute en tissu noir et d'un t-shirt oversize rouge sang. Avec ça, je serai à l'aise et personne ne  doutera de rien.

Une fois que j'ai fini de nouer mon t-shirt sur le devant, quelqu'un toque à ma porte. Je vais ouvrir et me retrouve face à face avec ma mère. Je lui saute dans les bras, heureuse de la voir pour la première fois depuis deux jours.

- Pourquoi tu n'es pas au travail? je lui demande le visage enfoui dans son épaule.

- Je me suis dit que je pouvais bien prendre cette matinée avec ma fille après avoir travaillé sans arrêt pendant deux jours. Qu'en dis-tu?

- C'est une excellente idée!

Elle me sourit et commence à descendre les escaliers.

- Viens, le petit déjeuner est prêt.

Après avoir mangé, nous avons décidé d'aller à la Grande Bibliothèque du Ministère, l'unique bibliothèque de sorcellerie qui existe en France aujourd'hui, car j'ai réussi à la convaincre que de parcourir les allées et de feuilleter les ouvrages me donnerait davantage d'idées pour explorer mes pouvoirs, et donc pour apprendre des sorts nouveaux lors de notre séance du samedi —de demain à vrai dire. Malgré le nombre impressionnant de grimoires que nous possédons dans la bibliothèque, je dois avouer que je ne suis intéressée par aucun sort qu'ils proposent. 

Alors que Lya vaquait à ses occupations dans la cuisine, nous sommes donc allées dans le salon, et après un nuage de poudre de perlimpinpin, nous nous sommes retrouvées projetées dans l'entrée de la librairie, en même temps que l'une des collègues dont ma mère est la plus proche. En fait, c'est celle avec qui elle travaille.

MiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant