chapitre 7

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Ce matin, pas besoin de réveil.

Mira n'avait fermé l'œil de la nuit. Elle se doutait de quelque chose mais n'en était pas sûre. Il fallait qu'elle en soit sûre!

Se faire blesser par quelqu'un qu'on aime est douloureux et offusquant parce qu'on ne s'y attend pas. Par contre, se laisser blesser en sachant qu'on se fera blesser juste parce qu'on aime est simplement stupide.

Elle se leva, prit une douche, se fit belle, et alla prendre son petit déjeuner.

_Mr. Karim est déjà sorti, madame.
_ Sans prévenir?
_ Il ne voulait pas vous réveiller. Il m'a demandé de vous dire qu'il vous embrassait et qu'il rentrerait tard malheureusement, et surtout qu'il vous aime.
_ Hum, je vois, pas de soucis... Pas encore et pourtant...
_ Après manger, que voulez-vous faire?
_ Je vais manger d'abord. Puis j'irai lire. On verra après.
_ Pas de soucis, madame Bilal.
_ Mademoiselle Ébène!! Nous ne sommes pas mariés!!
_ Je vous prie de m'excuser... miss Ébène.

Mira se retrouvait seule autour de cette grande table. La table n'était pas le problème. À l'orphelinat, ils mangeaient à une grande table. Le problème était qu'elle ne s'était jamais retrouvée seule à une telle table.

Elle avait tout pour elle, et l'idée de ne pas pouvoir tout finir l'embêtait.

"Dans la vie, rien n'est acquis. Si tu as de quoi manger à ta faim, Alhamdoulilah. Si ce que tu as dépasse tes attentes, partage! Jeter quelque chose en sachant qu'elle pourrait être partagée est aussi grave que commettre un crime", disait leur doyenne.

Elle fit appel aux personnels présents et leur dit de se joindre à elle. Ce qu'ils firent après 5 minutes d'hésitation.

Dans la joie, on ne distinguait plus personne.

Tout le monde rigolait, mangeait, et ne s'inquiétait pour personne.

C'était génial aussi bien pour le personnel que pour Mira, qui semblait avoir retrouvé son sourire.

_Je serai dans la chambre, et je vous prie de ne pas déranger. Je prendrai mon repas aussi à l'intérieur. Si besoin, je ferai appel, mais ne me dérangez pas.
_ "Entendu, miss Ébène!"

Enfermée dans sa chambre, elle sortit de son porte-bagages les documents qu'elle avait récupérés furtivement dans le bureau de Karim pendant le petit déjeuner collectif.

Les lire et tout analyser la prit la journée entière. Si elle avait des doutes, là, elle en était certaine!

Elle commençait à avoir des sentiments. Ses émotions l'envahissaient. Mais elle devait tout faire pour garder le contrôle. Dans sa chambre, ce soir-là, allongée sur son lit, elle se jurait d'être plus présente dans la vie et l'élection de Karim. L'homme qui faisait d'elle sa première dame ne devait le regretter.

Elle ne prit ni le déjeuner ni le dîner. Elle pensait tellement qu'elle perdit l'appétit.

Elle fit une photocopie du dossier, de l'emploi du temps de Karim, et remit tout à sa place avant son retour.

(Demain. Rendez-vous à l'hôpital pour une visite et une distribution de cadeaux aux enfants.)

"Je suis Mira Ébène, et vous le saurez tous un jour."

Mira Ébène Où les histoires vivent. Découvrez maintenant