chapitre 5

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Deux mois s'étaient écoulés depuis la visite de Karim, mais hélas, Mira ne remarchait toujours pas. Par contre, elle arrivait maintenant à se débrouiller seule la plupart du temps. Elle en avait marre et décida alors de quitter l'hôpital. Elle avait pour projet de simplement réaménager sa maison de sorte à pouvoir y circuler sans gêne et d'engager une domestique pour les tâches trop compliquées.

Pendant tout ce mois, elle avait essayé de contacter Karim, mais celui-ci semblait s'être fait engloutir, dommage !

_ Cet appartement a été racheté !
_ Mais Mr. Mbo ! Je vis ici...
_ Vous ne m'avez pas payé de loyer depuis plus de trois mois, et vous vous êtes volatilisée.
_ J'ai été victime d'un accident.
_ J'en ai rien à faire ! Gardez vos explications pour vous. Votre loyer n'a pas été soldé, et la maison a été rachetée il n'y a pas longtemps. Vous pouvez récupérer vos affaires, mais vous n'avez droit qu'à deux jours pour ça !
_ Mais Mr. Mbo...
_ Ne m'énervez pas, Mira ! Lui dit-il d'un air supérieur.
_ Je n'ai nulle part où aller, Mbo. Je n'ai pas de parents...
_ Tout en ricanant, il la coupa et rajouta : la vie est difficile, demoiselle. Nous avons tous nos problèmes. Nous sommes tous humains et nous souffrons tous sur cette terre ! Certains ont le malheur de pleurer plus que d'autres, mais nous pleurons tous au moins une fois. J'ai une famille à nourrir moi et pas le temps pour la charité. Je pourrais vous aider, mais seulement si vous me payez. Si ce n'est pas possible en espèces, je prends aussi en nature.
Mira pensait enfin voir une porte s'ouvrir _ Sérieux ? Expliquez-moi.
_ Bah voyons. Une femme aussi belle que vous et célibataire en plus. Vous manquez d'affection, c'est sûr, et moi aussi. Je suis prêt à vous en donner. Passons ce week-end ensemble et je vous trouverais un autre appartement. Vous auriez droit à trois mois gratuits, et je fermerais les yeux sur tous ces mois impayés ! Qu'en pensez-vous ?
Elle le regarda et vit enfin cette tête de sadique sexuel qu'il dissimulait depuis longtemps. Le visage de Mira s'assombrit, et la colère prit le contrôle sur ses émotions.
_ J'ai l'âge de votre dernière fille, Mbo. Vous pourriez être mon père...
_ Je ne le suis pas !
_ Fermez la ! Sale vieux pervers. Vous êtes dégoûtant et me dégoûtez. C'est répugnant de pouvoir avoir ce genre d'idée. Vous êtes une horreur, une erreur de la nature. Comprenez que jamais cela n'arrivera. Gardez vos maudits appartements pour les gens de votre espèce. Je ne voudrais plus jamais avoir à faire avec vous et vos proches. Vieux chiens. Vous m'écœurez. Je pisserais sur votre tombe si Dieu me permet de voir votre fin. Et sachez qu'un jour vous me revodrez cela.
_ Quelle arrogance !
_ Crevez en enfer !!! Dit-elle en reculant puis crachat sur lui. Ce qui mit le vieil homme en colère et la jeune fille en danger.
Il se rapprocha d'elle dans l'idée de lui faire du mal. Son regard s'assombrit et il se mit à sourire de manière vicieuse.
_ Vous venez de faire une bêtise et vous allez le regretter.
Le regretter...
Mira ne sut quoi faire. Elle réfléchit à comment se sortir de cette embuscade. Elle pouvait foncer sur lui. Soit il se pousserait, et elle s'enfuirait, soit elle le roulerait dessus, soit il réussirait à l'arrêter et serait encore plus dans la merde. Cette option semblait risquée, mais est-ce qu'il en avait une autre...

Puis soudainement apparut Karim de nul part.
_ Bonsoir, gentille dame, adressa-t-il à Mira avec un sourire plus que charmeur. Je pense, Mbo, que vous n'oserez jamais poser vos

mains sur cette femme. Dites-moi que j'ai raison.
_ Monsieur Bilal, vous ici ? Vous n'étiez sensé revenir que dans deux semaines.
_ Ma bien-aimée est sortie plus tôt que prévu de l'hôpital. "Ma bien-aimée" ?!? Vous étiez sur le point de faire du mal à ma future femme ? Mr. Mbo, vous me connaissez rassurez-moi. Vous savez qui je suis, ai-je besoin de vous le rappeler ?
_ Non non... pardon... j'ignorais que vous vous connaissiez. Mademoiselle Mira, je suis désolé.
_ Ne prononcez plus jamais son nom. Il sonne mal dans votre bouche. Je ne prendrais plus la maison. Elle est sale apparemment. Vous viendrez vous-même me rembourser au plus tard dans quatre jours, chez moi ! Me suis-je bien fait comprendre ?
_ Monsieur Bilal...
_ Devrais-je me répéter ?
_ Je viendrais demain. Excusez-moi.
Qu'est-ce qui était en train de se passer ?
_ Qu'est-ce qui se passe Bilal ?
Karim prit la chaise roulante de Mira et l'emmena avec lui loin de là.
_ Je t'expliquerai Mira, reste calme et partons...
_ ...ok...

"Futur femme"...?

Mira Ébène Où les histoires vivent. Découvrez maintenant