Chapitre 4: Une Promesse Insensée

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"Il y a des moments rares dans l'existence où une porte s'ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n'attendiez pas. Celle de l'être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, vos ressentiments, votre colère, le torrent de boue qui coule dans votre tête. Et qui l'apaise. Celui qui vous tend un miroir dans le quel vous n'avez plus peur de vous regarder."

- Guilaume Muso -

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Le poids de tous ses sentiments l'assaillirent d'un coup quand il vit Derek face à lui, le regard empli d'une infinité de questions. Le loup faisait une promenade nocturne dans la forêt qu'il aimait tant et pour qui il vouait une haine indéfinissable. Il avait là tellement de bons souvenirs mais celui de sa famille et du feu détruisait tous les autres. Il marchait tranquillement quand il entendit au loin un cœur s'affoler, une respiration devenir haletante, et il sentit surtout la peur, la tristesse et la détresse pure. En approchant il reconnu tout de suite l'odeur de l'adolescent aux yeux whisky.

Le loup bloqua le coup que tenta de lui asséner le jeune homme et le vit s'effondrer à sa vue. Les questions fusèrent dans la tête de l'Alpha qui ne comprenait pas ce qui se passait.

Qu'est-ce qui avait bien pu mettre le brun dans cet état?

Lui qui était si fort, si téméraire, si courageux d'habitude, avait les joues trempées de larmes, des cernes qui creusaient méchamment son si doux visage et ses yeux manifestaient un désespoir si profondément encré en son âme.

Et c'est alors que Derek se reconnut. Il reconnut son lui d'il y a cinq ans, qui venait de perdre sa famille dans un brasier rougeoyant par le sang de feus ses proches. Il se revit adolescent, perdu, agonisant, honteux et désolé au milieu des arbres qui le couvraient de sa peine.

Le jeune Hale ne supporta pas la vue de Stiles dans cet état et fit ce qu'il aurait voulu qu'on lui fasse à l'époque. Il le prit dans ses bras. Une étreinte forte, qui par l'acte criait que le Stilinski n'était pas seul et qu'il comprenait son chagrin. Cela finit de faire tomber les remparts qu'avait bâtit le plus jeune au fil des semaines et il se laissa aller, là, dans les bras de son Alpha.

Il pleura sa solitude, hurla sa douleur. Il sanglota ses peurs, trembla ses tourments.

Un long moment passa durant lequel aucun des deux ne parla, et dans le silence de la forêt, seuls les pleurs résonnèrent. Puis, le plus jeune se calma peu à peu. Derek le garda cependant au creux de ses bras, plus longtemps que nécessaire, mais cela permit de vraiment l'apaiser.

L'adolescent, épuisé par toutes ces émotions, ne put murmurer qu'un "merci" avant d'essayer de se relever, seulement, il manqua de tomber. La fatigue de ces dernier jour sembla l'emporter sur ses jambes devenues si faibles. L'Alpha passa alors un bras sous son épaule et le mena à sa voiture. Étant donné que le brun était venu en courant, il décida de prendre la Jeep de Stiles pour les ramener tous les deux. Il ne pouvait laisser l'humain conduire dans cet état donc il prit la décision de prendre le volant. Il se saisit des clés dans la poche du jeune homme et se démarra.



Ils roulèrent un temps, Derek ne sachant s'il devait ramener l'adolescent chez son père ou le garder avec lui, puis, en lui jetant un coup d'œil, sa réponse fut toute trouvée. Le regard perdu dans l'immensité du néant, ses traits tirés et le cocktail de douleur qu'il dégageait le fit se rendre au loft.

Arrivé là-bas, il lui offrit avec un léger sourire un verre d'eau que le fils du shérif accepta sans un mot. Le liquide coulant dans sa gorge lui fit un bien fou, il ne s'était pas rendu compte à quel point elle était sèche. En fait, tout son corps lui faisait mal et il se sentait si faible, certainement parce qu'il ne s'occupait plus vraiment de lui depuis... les mots. Il ne mangeait plus. Buvait à peine. Dormait seulement quelques heures. Et son corps endoloris commençait à le lui faire sentir.

Derek prit place à ses côtés sur le canapé et, ne sachant quoi dire, contempla ses mains. L'adolescent voyait bien le malaise chez son ami et il se dit qu'il lui devait au moins un remerciement.

-" Merci Derek... pour tout."

Sa voix cassée par les sanglots et les pleurs, toucha plus que de raison le cœur du loup et celui-ci ne put s'empêcher de demander ce qu'il mourrait d'envie de savoir.

-" Stiles, si tu ne veux pas me répondre c'est pas grave, je comprendrai mais... qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas?"

Le silence fendit l'air. L'adolescent ne voulait pas se confier et il accepta son choix sans arguer. Mais Derek sursauta quand, après un certain temps, Stiles bougea pour sortir des papiers de sa poche qu'il lui tendit, il garda cependant celui de Donovan pour lui, le loup ne devait pas savoir. Derek lui lança un regard interrogatif auquel le cadet répondit dans un murmure:

-" J'y ai trouvé ça."

Derek se saisit des feuilles et déplia la première. Il se glaça en y voyant le dessin de la mort de son bêta Aiden. Dans un geste brusque, il regarda le second croquis. Il sentit son ventre se retourner. C'était affreux.... Puis il se tourna vers l'humain qui combattait les larmes qui désespéraient de tomber.

-" Stiles... qui a fait ça? Et pourquoi?"

-" Si seulement je le savais..." souffla celui-ci.

Le plus jeune réfléchis. Il voulait tout dire à Derek, il voulait parler, se libérer de ce poids qui l'écrasait un peu plus chaque jours. Peut-être que le maître chanteur n'en saurait rien? Il prit une grande inspiration et se lança.

-" Depuis une semaine je reçois des mots d'un inconnu. Il arrive toujours à les glisser dans des endroits personnels sans que je ne le vois. Il sait des choses sur moi, des choses que personne d'autre que moi ne connait. Il a réussi à s'introduire chez moi et m'a menacé de... de blesser mes proches si j'en parlais. Et hier j'ai reçu des coordonnées géographiques qui m'ont amenées là où tu m'as trouvé et il y avait ça." finit-il en montrant les dessins.

Durant son discours, les larmes passèrent la barrières de ses yeux, ne tenant plus de dévaler ses joues rosies. Il les essuya du revers de la main mais cela ne les empêcha pas de revenir. Derek, lui, resta figé face aux déclarations de son ami.

Comment quelqu'un pouvait faire cela? Et à Stiles en plus, lui qui ne ferait pas de mal à une mouche.

-" En tout cas tu es un vrai héro d'avoir affronté ça tout seul jusqu'à aujourd'hui, mais désormais tu as besoin d'un acolyte."

-" Non Derek, je suis loin d'être un héro..."

-" Tu sais, un héro ne se mesure pas à la taille de sa force mais à la taille de son cœur."

Le sourire triste qui voila son visage fit comprendre à Derek à quel point Stiles était en détresse. Il se devait d'agir. Il ne pouvait le laisser se noyer de la sorte. Non.

-" Tu as une idée de qui ça peut être?"

-" Il y a bien ce nouveau, un certain Thomas Allen, il me fait vraiment flipper..."

-" Okay, Stiles, on va faire quelque chose. Demain, à la fin des cours, je veux que tu ramènes ce Thomas derrière le terrain de lacrosse et je lui ferais comprendre d'arrêter son jeu macabre. Ça marche?"

-" Je ne sais pas...Et si ça l'énervait encore plus et que mon père en subissait les représailles?"

-" Ne t'inquiète pas pour ça. Crois-moi, si c'est lui, il n'osera même plus ne serait-ce que te regarder." répliqua le loup, son regard brûlant d'une férocité qui fit frissonner Stiles.

Celui-ci sembla hésiter, peser le pour et le contre, puis, après un temps de réflexion finit par répondre:

-" D'accord mais s'il arrive quoi que se soit, c'est moi qui te trancherais la gorge."

Un doux sourire étira les lèvres de son Alpha, Stiles plaisantait et cela prouvait qu'il était encore temps de l'aider et, sur l'honneur de la famille Hale, il jurait de le faire, quoi qu'il lui en coûte.

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Salut tout le monde! Derek entre dans la partie ! Enfin!

Alors, pour vous, qui se cache derrière ces mots? N'hésitez pas à me faire part de vos théories, les plus farfelues qu'elles soient!

Mine at the Lunar eclipse - STEREK (en Pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant