Chapitre 12 - Ordres et consignes

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Lenwë dormait toujours profondément lorsque Gïlraen se réveilla. La journée était déjà bien entamée, et elle aperçut un plateau avec des fruits posé sur son chevet. Cendarth était déjà passé. Et à entendre le vacarme à l'extérieur, la cité était en émoi. Cendarth avait certainement rouvert sa boutique, et devait très certainement faire affaire avec ses clients. Elle se saisit d'une pomme et commença à la manger, observant alors par la fenêtre. Les rues étaient encore plus bondées que d'habitude, d'après elle. Un air de fête semblait flotter sur la cité. Elle avait souvenir qu'il avait été fait mention des fêtes du printemps, et se demandait ce que cela pouvait bien être. Elle n'avait guère de souvenir de la ville en général, et en déduisit qu'elle n'avait que très peu souvent mit les pied à Miraa. Malgré tout, elle était curieuse, et commençait à se faire des hypothèses sur ce qu'elle pouvait y voir. Elle entendit alors bouger, du côté de Lenwë et se retourna. Il se réveilla doucement, clignant mollement des yeux, trahissant un épuisement particulièrement lourd.

« Bonjour, Lenwë. Tu vas mieux ? Commença-t-elle d'un sourire.

Je suis toujours en vie...alors oui...Mais je sens que je ne suis pas encore remis...

Il serait inutile de prétendre le contraire. Tes yeux sont aussi ternes que ceux de Dark. On dirait que tu ne ressens rien...

J'apprécie d'entendre le fond de tes pensées, morveuse ! Gronda une voix depuis les ombres.

Gïlraen sursauta en entendant la voix de Dark et vit l'ombre de Lenwë s'agiter, et elle comprit que cela l'avait énervée.

Tu ne te montres pas ? Demanda-t-elle timidement. Ce n'est que la nuit que tu peux le faire ?

Non. Je peux le faire quand je le souhaite mais la journée, je risque d'être aperçu, ici. Si c'est pour voir tout le monde réagir comme tu l'as fais, c'est inutile. Mais je ne peux plus me matérialiser, tant maintenir cet idiot en vie me consomme mes forces !

Navré, Dark...Mais je compte sur toi...Lança Lenwë, morose.

Comme si je voulais disparaître aussi facilement, et de cette façon...Je vais quand même remercier la gamine pour le bracelet...Il m'a offert un soutien supplémentaire qui m'a été fort utile pour me reposer un peu.

Ravie de voir que cela t'as aidé », répondit Gïlraen, peu sûre d'elle.

La voix se tut. Dark semblait toujours en lutte contre le poison, et Lenwë essaya de se redresser, voyant qu'il y avait une plume, de l'encre et des feuilles à portée de main. Il entreprit alors d'écrire son rapport, et s'appliqua autant que possible. Mais ses mains engourdies peinaient à écrire correctement. Gïlraen se proposa pour rédiger à sa place, lui demandant de lui dicter ce qu'il souhaitait coucher sur le papier. Lenwë accepta, à contrecœur. Se voir autant dépendant des autres l'agaçait, mais il ne pouvait nier le besoin d'aide qu'il éprouvait. Alors il lui dictait ce qu'il fallait écrire, Gïlraen retranscrivant le tout, installée sur le petit chevet. Cendarth finit par venir à eux en fin de matinée, alors qu'ils terminaient le rapport, Lenwë s'assoupissant à nouveau. Cendarth ne put retenir un soupir en voyant que Lenwë n'avait pas perdu de temps. Mais peut être était-ce plus raisonnable. Il n'était cependant pas seul, et était accompagné de Jyll. Ce dernier avait toujours cet air affreusement calme, avec lequel il était impossible de savoir quelles étaient ses pensées. Il se dirigea vers l'elfe, secouant doucement son épaule, et apercevant ce collier qui n'était pas là les premières fois. Lenwë somnolait plus qu'il ne dormait, et ouvrit péniblement les yeux.

Le dernier elfe noir - RééditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant