Chapitre 21 - Souvenirs de jadis

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Gïlraen dormait à poing fermés. Lenwë n'attendait que cela. Il n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit à peine entamée, ne pouvant s'empêcher de songer à ce grimoire. Dark continuait de lui susurrer de l'ouvrir, et d'en apprendre le contenu. Dès qu'elle se fut endormie, Lenwë ouvrit doucement le tiroir, avant de poser ses yeux sur les premières pages du livre. Son cœur se resserrait dès qu'il aperçut de nouveau ces runes drow parcourir les pages. Mais il n'avait rien perdu de sa capacité à les décrire. Il avait toujours prit à cœur d'entretenir cette partie de son histoire, il ne pensait que cela lui serait aussi utile un jour. Alors il commença à lire le livre, usant avec joie de sa nyctalopie, qui lui permettait de voir comme en plein jour, avec comme seule lumière la faible lueur d'Olïn et des lanternes encore allumées dans les rues. Il sentit alors Dark se glisser silencieusement à ses côtés semblant vouloir voir de ses propres yeux l'ouvrage. Ce dernier plongeait son regard d'ordinaire vide sur les pages, et Lenwë sentit comme un trouble l'envahir.

« Dark... ? Il y a un problème ?

Il voyait l'ombre apposer sa main sur les écrits, comme si il était appelé par ces derniers. L'appel de Lenwë le sortit de ses pensées, et l'ombre se retira, silencieusement, mais restant à ses côtés, flottant dans sa brume noirâtre.

J'ignore pourquoi...ce livre...Tournes les pages. Dépêches-toi. »

Cet empressement venant de Dark était fort inhabituel. Lenwë ne disait mot, mais il sentait l'angoisse monter. Alors il se rendait compte que ce livre était comme un journal. Un très vieux journal. Le livre semblait parler d'une époque très lointaine, où les drows étaient encore nombreux à vivre. Les premières pages étaient assez brouillon. Comme si l'auteur ne savait pas par où commencer, avant de finalement parler d'une relation, avec une entité féminine. D'un rencontre hasardeuse, qui finit par bousculer sa vie et bien plus. Alors, Lenwë aperçut le nom de Frehlïel apparaître. Il était happé, tout comme Dark, par le récit du livre. L'auteur, qui était forcément un drow, semblait s'être rangé du côté de la déesse qu'il ne décrivit que très peu, tant cela devait lui semblait évident, ou de très brève importance. Il se décrivait comme étant le premier Gardien des âmes, venant d'un temple qu'il dû construire. Le temple de Lotherith. Lenwë fit défiler les pages plus loin encore, se rendant compte que les dernières pages n'étaient pas remplies. Alors il s'aperçut qu'une écriture différente, et dans une autre langue, ornait les dernières pages. Il reconnut cette langue comme étant du filandrin ancien, la langue des magiciens. Cette langue, très vieille, n'avait été que très peu pratiquée lors de ses enseignements magiques. Mais les notions qu'il avait lui suffisaient pour décrire le message. Il se demandait qui avait bien pu écrire à l'intérieur et fronça les sourcils, alors que Dark semblait tout autant absorbé. Il parvint à traduire les mots.

« De l'épée noire et du sang rejaillira la force de la malédiction. Sur la terre par le mal à nouveau foulée, il faudra retrouver les fragments passés. À celui qui brandit cette sombre lame, à celui qui entends les murmures des brumes, la vie n'est qu'une flamme vacillante. Hors du corps sera jetée l'âme et la flamme. Gare à cette puissance, qui de se monde ne tient pas ses origines.

À travers les arcanes noires

Apprend, revenu d'entre les morts,

Les sorts qui dans le sombre miroir

Te mènerons vers ce terrible trésor.

Au grandes arcanes sombres

Tu te verras confronté.

À l'imperturbable pénombre,

Tu te verras alloué.

À celui qui porte son nom,

Le dernier elfe noir - RééditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant