Chapitre 14 - La voix de Frehlïel

9 1 0
                                    


Lenwë prit plaisir à marcher à nouveau tranquillement dans les rues, sans avoir personne pour le surveiller, à une exception près. Gïlraen n'avait de cesse d'être sur ses talons, et s'émerveillait de voir de plus en plus d'échoppes dans les ruelles toujours plus animée. La fête semblait sur le point de commencer. Visiblement, elle commencerait pleinement le lendemain. Alors qu'ils passaient vers un marché, de nombreuses odeurs d'épices se mélangeaient dans l'air, mêlant les olives, les herbes aromatiques, les arômes venus des quatre coins du continent et même au-delà. De multiples fragrances de fleurs emplirent l'air de parfums exotiques et agréables. Des marchands faisaient étalage de somptueux habits. Des tenues de bal, entre autre. Gïlraen observait ces robes avec envie, mais n'ayant pas la moindre pièce sur elle, elle dû se résoudre à juste observer de loin. Lenwë avait l'impression qu'elle se forçait presque à s'amuser, afin d'oublier ses tourments. Alors qu'ils déambulaient tranquillement, Lenwë semblant lui laisser le temps de tout observer, il aperçut un groupement d'elfes au loin. Ces derniers l'aperçurent à leur tour, et s'empressèrent de s'éloigner de lui, grimaçant à sa vue. Lenwë était habitué, mais cela renforçait son sentiment de curiosité envers les paroles d'Alwë. Au fil de leur marche, le visage de Lenwë se faisait de plus en plus dur. Alors qu'il partait en quête de cette fleur violacée, il repensa à cette embuscade, et ne pouvait retenir une certaine inquiétude en voyant les gardes se multiplier sur les chemins de ronde. Et la foule semblait si peu inquiétée par tout cela, que cette contradiction le rendait mal à l'aise. Ils croisèrent alors la route d'autres elfes qui firent la même grimace avant de s'écarter exagérément. Gïlraen s'approcha alors de lui, le visage pensif.

« Pourquoi les elfes te haïssent-ils tant... ? Je ne pense pas que tu les connaisse ?

Non...Mais eux, me connaissent tous. Le drow chevalier de Miraa, qui provoqua un coup d'état, et dont la présence est un poison. Le drow que certain accusent de fomenter un autre scandale, ou de vouloir abréger la vie du souverain...J'entends toutes sortes de rumeurs.

C'est une minorité, j'espère ?

La plus grande partie de la population a en effet admis que je n'étais pas un danger...Malgré tout, je suis un étranger, quoiqu'on en dise.

Aucun autre elfe, à part Alwë, ne se montre amical ? Enfin...C'est ce que je dis, mais nous t'avions entendu crier lorsque tu étais avec lui. Cendarth s'était même fortement inquiété.

Ce n'était rien. Juste...une différence de point de vue. Sur les croyances...

Les croyances ? Tu veux parler de Frehlïel ?

Entre autre...Fit Lenwë en grinçant des dents. Je n'apprécie pas vraiment cette...déesse.

Pourtant, c'est elle qui découvrit la magie, et qui régit les règles de la vie ainsi que la lumière...

C'est aussi elle qui nous a bannis, attisé la haine envers mon peuple sans distinction, et qui fait en sorte qu'Agni nous brûle jusqu'à la mort...Je n'ai aucune raison valable de l'apprécier.

Gïlraen lui saisit le bras, après avoir observé autours d'elle, et le mena dans une ruelle désertée par la foule, qui se concentrait auprès des échoppes et marchands ambulants. Lenwëse retrouva dos à un mur, sans comprendre.

Le dernier elfe noir - RééditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant