Le dernier elfe noir - Réédition

Chapitre 15 - Le chasseur

Lenwë n'avait pas tardé à rejoindre la basse-ville de Miraa. Marcher au rythme de la foule avait toujours don de l'énerver, lui qui marchait vite jusqu'à sa destination. L'euphorie des gens n'allait pas être stoppée par quelqu'un qui passait en les poussant légèrement. Au milieu des rires et des discussions joyeuses, il passait et marchait sans s'arrêter. Il finit par voir la boutique d'Arös, le serpent apothicaire. Il s'empressa d'entrer dans sa boutique, quittant le vacarme de la foule et soupirant dès qu'il eût fermé la porte. Il n'y avait personne. Après tout, qui aurait besoin d'acheter des potions de soins et autres remèdes la veille d'une fête ? Les murs étaient remplis d'étagères sur lesquelles trônaient diverses potions, de toutes tailles et couleurs. Des prix plus ou moins abordables étaient accrochés aux goulots. Une odeur saisissante et piquante lui agressa le nez et les yeux qu'il plissa, tant c'était gênant. Derrière le comptoir, il y avait un passage qui semblait mener au laboratoire, dont les murs étaient entièrement parcouru de tiroir renfermant des herbes et autres ingrédients en tout genre. Une fumée légère et odorante se frayait un chemin pour chercher une sortie vers l'extérieur, sans parvenir à en trouver. Une petite clochette était posée sur le comptoir, et Lenwë la saisit, avant de la secouer. Le tintement de la clochette semblait provoquer quelque chose. Un bruit de verre brutalement manipulé se fit entendre, suivit de pas lourds. Lenwë vit alors Arös arriver, alors qu'il semblait être en pleine manipulation. Le serpent jaugea alors son client, plissant ses menaçants yeux jaunes, sa langue sifflant fréquemment.

« Voiccccci donc l'elfe noir. Je vois que tu te ssssssens bien mieux qu'il y a peu.

Et je vous en remercie. Sans votre remède, malgré qu'il soit temporaire, je n'aurais peut être pas survécu. Je suis venu afin de vous porter un ingrédient nécessaire à la confection de l'antidote.

Lenwë lui montra alors la fleur, et Arös s'en saisit observant la plante avec un vif intérêt.

Il sssss'agit donc de cette fleur ? Un mage blanc est passsssssé, m'expliquant la marche à ssssuivre. Il m'avait dit que tu viendrais avec l'ingrédient manquant, et m'a dit cccce qu'il fallait en faire. Très bien. Je vais m'occuper de ta potion. Mais cccccela prendra quelques jours pour qu'elle ssssoit prête. Je vais m'y atteler de ce pas.

Je vous remercie.

Dois-je faire plus de dose de potions, afin de prévenir d'autres rencontres avec cccccces ennemis ?

J'apprécierais, oui...Je pense que cela sera nécessaire.

Très bien. Ssssi le roi dispose d'autres fleurs, j'irais les quérir. À présent, si vous voulez bien, je vais travailler. »

Arös disparut aussitôt dans le couloir, et Lenwë n'insista pas. Il quitta la boutique, qui sentait bien trop de choses à la fois pour espérer y reconnaître une quelconque odeur. Le tumulte incessant de la rue s'amplifiait, alors que l'heure de se sustenter approchait. Il parvint à retourner chez Cendarth, espérant que Gïlraen s'y trouverait. Il vit que son ami avait ouvert sa boutique, gérant des clients intéressés par ses créations. Ils semblaient encore réfléchir quant à leur acquisition lorsque Cendarth l'aperçut et le héla.

« Dark ! Tout s'est bien passé ?

Oui. Je devrais avoir le nécessaire d'ici quelques jours.

Mais...Où est Gïlraen ? Elle n'est pas avec toi ? S'étonna le jeune homme.