Chapitre 1

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-Aller Elizabeth, fait voir !!

-J'ai dit non.

La Guigne m'embête depuis tout à l'heure pour pouvoir voir dans ma longue-vue. Peter est parti depuis trois bonnes heures maintenant. Il n'a jamais été aussi long. On se trouve au centre de l'île à quelque kilomètre de l'arbre du pendu, et on observe le ciel, espérant le voir apparaitre. Quand soudain, j'aperçus du mouvement dans le ciel.

-Qu'est-ce que tu vois ? demanda Bonzigue.

-Je ne sais pas. Ça ressemble à un grand oiseau blanc. Je veux dire, ça vole, c'est blanc, et on dirait qu'il bat des ailes. Mais il ne ressemble pas vraiment à un oiseau non plus.

-Fais voir fais voir ! me supplièrent tous les garçons en même temps en se bousculant.

-Eh calmez-vous, quand Peter est pas là c'est moi qui commande. Et en plus c'est ma longue-vue.

-Même quand Peter est là c'est toi qui commandes, se plaignirent les jumeaux.

-Non c'est pas vrai, les contredis-je. On commande tous les deux.

-C'est pareil.

-Taisez-vous, ordonnais-je.

Je replaçai mon œil dans la longue-vue quand une vive lueur apparut de l'autre côté de celle-ci. Je lâchai l'objet et plaquai mes mains sur mon œil en criant :

-Aaaaaaaah au secours, je vois plus rien !! Ch'uis devenu aveugle !!!

J'entendis les garçons rirent et saluer à tour de rôle :

-Salut Clo. Où est Peter ?

-Salut Clo.

-Salut Clo.

-T'as eu des nouvelles pour Cendrillon ?

Je compris donc que la lueur qui m'avait aveuglée n'était autre que Clochette, une fée avec qui nous étions amis et qui nous suivait Peter et moi comme notre ombre (ironique vu que nos ombres sont de vrais farceuses). Je me calmai et elle vola vers moi pour me parler à l'oreille. Moi et Peter étions les seuls à comprendre le langage de ces petites créatures féeriques.

-Clo dit que l'oiseau blanc, s'appelle un... Wendy ?! appris-je aux garçons. Et Peter veut qu'on lui... quoi ?!!

Clochette s'éloigna et imita grâce à sa poussière magique, quelqu'un se prenant une flèche en plein cœur.

-... qu'on lui tire dessus ?! demandais-je abasourdit.

Les garçons ont l'air existés mais moi je ne le suis pas. Ça ne ressemble pas à Peter de tuer un animal sans raisons. Après, peut-être qu'il en a, mais je ne préfère pas le tuer avant de les connaître. D'un autre côté, cela ne ressemble pas vraiment à un animal ordinaire, peut-être est-il dangereux, même si cela m'étonnerait.

-Bon, nous avons nos ordres. Tuons l'oiseau Wendy ! s'écria La Guigne.

Ils crièrent et sortirent leurs arcs.

-Vous y êtes ? Visez...

Je les regardais impuissante, hésitant encore si je devais les arrêter ou non. Clo dessina une cible dans les airs faite en poussière de fée.

-Feu !

-Non attendez !! criais-je.

Trop tard, ils tirèrent et je priais pour que leurs flèches n'atteignent pas leur cible.

-Trois... deux... un... décomptèrent les garçons.

Malheureusement, nous vîmes l'oiseau s'arrêter et tomber en plein vol après qu'une flèche l'est touché de plein fouet, et s'effondra. Bonzigue s'écria :

-Je l'ai eu... Je l'ai eu !!

Ils coururent alors dans la direction où il avait atterri en poussant des cris de joie. Je m'envolai et les suivis en glissant dans l'air. On finit par arriver dans une clairière avant qu'on ne se stoppe net. Une jeune fille blonde en robe de nuit blanche d'environ mon âge, ou peut-être un peu moins, était allongée au centre avec la flèche plantait dans l'abdomen. Qui était-elle ? Et que venait-elle faire ici ? Ou plutôt, comment s'était-elle retrouvée ici ? Je suis sûr de ne jamais l'avoir vu. Et elle ne ressemble ni à une indienne, ni à une pirate, et encore moins à une fée ou une sirène.

-Ça... c'est pas un oiseau, constata La Guigne.

-C'est une dame, fini Le Frisé. 

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant