Chapitre 11

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-Lizzie !!!! crièrent les enfants perdus.

J'attendis l'impact avec l'eau, la mâchoire serrée, refusant de lui donner la satisfaction de m'entendre crier, mais il ne vint jamais. Je pouvais toujours entendre le bruit des vagues qui s'écrasaient contre la coque du navire, quelques gouttes atterries sur mes chevilles nues, mais rien. Puis le boulet accrochait à ma cheville disparut, ainsi que mes liens.

Les mains libres, je pus retirer le tissu qui me barrait la vue pour découvrir des cheveux blonds en bataille, un sourire malin et de beaux yeux vert. Je lui sautai au coup en le serrant fort contre moi. Que c'était bon de le voir.

-Vous l'avez entendu ? Tomber dans l'eau ? Parce que moi pas, demanda Mouche au-dessus de nos têtes.

-La bête l'a avalée tout rond, conclue le Capitaine. 

L'équipage entier se mit à rire, pensant en avoir fini avec moi. Peter posa un doigt sur ses lèvres me faisant comprendre de ne pas faire de bruits, afin qu'ils continuent d'y croire.

-Il n'en a pas eu assez Capitaine, dit un pirate.

-Alors on va lui en donner plus, ricana Crochet. Tous par la planche !!!

Les enfants crièrent suite à cet ordre, mais ils se firent couper par le capitaine, qui leur ordonnait de faire silence. C'est à ce moment précis, que le bruit du tic-tac retentit dans les airs faisant taire les pirates. Je ne compris pas tout de suite. A ma connaissance, les crocodiles, même ceux du Pays Imaginaire, ne peuvent voler. Et même si cela est un désavantage énorme pour le pirate, cela ne l'est pas moins pour nous.

C'est ce que je pensais, mais Peter avait un rictus au coin des lèvres. Celui-là, il manigance quelque chose.

L'ombre du crocodile apparut alors derrière la voile. Faisant toujours paniquer les pirates... et moi, je dois bien l'avouer.

-Grimpez tous dans les cordages, débusquez-le ! ordonna Crochet.

Les pirates s'exécutèrent, non sans trembler. Tous occupés à chercher la bête, ils ne nous remarquèrent pas voler pour atterrir devant les enfants. Ils poussèrent alors de petits cris de joie et rigolèrent, alertant notre ennemi. Avant que Crochet ne se retourne, Peter et moi nous cachions derrière le mat. Il se retourna et regarda les enfants qui lui sourirent comme si de rien était. Puis un pirate tomba à l'eau faisant se désintéresser Crochet de nos amis. Dès qu'il eut le dos tourner, je courus dans sa cabine tandis que Peter se cachait parmi les garçons perdus.

Je pris autant de sabre que possible, et sortant sur le pont, je découvris qu'en réalité, le crocodile volant était en fait une petite sculpture de bois en forme d'alligator, sur lequel était accroché un réveil, porté pas Clochette. Malin, très malin. Je connais bien là l'idée de mon meilleur ami. Je me précipitai pour donner les sabres aux enfants perdus et aux Darling.

Quand Crochet se retourna, il put nous faire face, à Peter et à moi, côte à côte les mains dans le dos, un sourire impertinent sur les lèvres.

-Donc, commença le pirate. Peter et Elizabeth... Tous ceci était votre œuvre.

On commença à se tourner autour. Le capitaine, le plus sérieusement du monde, alors que de notre côté, comme d'habitude, on s'amusait de la situation.

-Aye James Crochet. Tous ceci est notre œuvre, répéta Peter.

Le capitaine retira son couvre-chef et le jeta nonchalamment à la mer.

-Présomptueux et insolents enfants. Préparez-vous... à affronter votre destin.

-Avant prends ça, disions Peter et moi en attaquant.

On livra alors combat déclarant la bataille sur tout le navire. Les matelots allez nous tuer mais Crochet les arrêta.

-Non ! Laissez-les ! Ils sont à moi.

-Allez-y ! criais-je.

Les garçons et Wendy sortirent de la cabine, arme à la main en poussant des cris de guerre. Il semblerait que ce soit les adultes contre les enfants.

-Lizzie... laisse le moi, supplia Peter.

Je partis donc combattre le reste de l'équipage et prêter main forte à mes amis. Je comprends Peter, c'est lui qui a déclaré la guerre en lui coupant sa main droite, c'est à lui de la terminer.

PDV : Externe

Le combat avait démarré depuis quelques dizaines de minutes sur le pont. D'un côté, M. Mouche tenta de partir les bras chargés d'or et de bijoux mais il fut vite arrêté pas Michael. Mouche, lui donna tout et bégaya quelques excuses rapides et tremblantes avant de fuir par la planche. De l'autre, La Guigne traitait les pirates de tous les noms à chaque coup d'épée. De l'autre, Crochet envoya l'arme du garçon volant dans les airs mais il s'envola et la rattrapa, toujours en riant. Un pirate lui attrapa la cheville mais il en fallait plus pour Peter qui s'envola le faisant crier et tomber à l'eau. Clochette tira un homme de Crochet par-dessus bord mais le Capitaine du Jolly Roger l'attrapa et la secoua au-dessus de sa tête afin de s'imprégner de poussière de fée. Il décolla alors en poussant un cri de victoire. Peter et Crochet continuèrent alors leur combat entre les voiles. Mais le pirate manquait d'entrainement et avait du mal à suivre le jeune garçon.

-Tu aimes voler ?! On va voler ! s'écria le blond.

Ils partirent en course poursuite autour du navire. Bien sûr, le garçon vêtu de feuille s'amusait de voir son ennemi historique à la traine derrière lui.

-Pas mal... pour un vieil homme ! ria Peter.

-Je sais ce que tu es !

-Je suis le meilleur de tous les temps !

-Tu es une tragédie.

-Moi ?! Tragique ?!

Peter allait frapper mais Crochet utilisa le point faible du jeune homme le faisant s'arrêter immédiatement, son geste suspendu.

-Elle allait te quitter, Pan. Ta précieuse Lizzie. Elle te quittait. D'ailleurs pourquoi resterait-elle ? Qu'as-tu à lui offrir ?

Peter retenait au mieux ses larmes. Que faisait Crochet ? Ce n'est pas comme ça qu'on se bat en général !

-Tu n'es... qu'une esquisse.

Crochet l'attaqua sans prévenir mais il réussit à parer ses coups.

-Elle préfère grandir que de rester avec toi.

Il envoya valser Peter qui se cogna contre l'échelle de cordes.

-Jetons un regard furtif... dans le futur. Que vois-je ? La ravissante Elizabeth ? Elle est dans la chambre des enfants, la fenêtre est fermée.

-Je vais l'ouvrir ! cria Peter en l'attaquant.

-Mais à la fenêtre, il y a des barreaux.

-Je l'appellerai en hurlant.

-Elle ne t'entend pas.

-Nan !

-Elle ne te voit pas.

-Lizzie !

-Elle a oublié jusqu'à ton existence.

-Arrête s'il te plait ! Tais-toi !

Crochet lui donna alors un coup de pied dans son visage le faisant traverser la voile. Il s'amuse à le voire souffrir. Il se délecte de son expression abattue à chacune de ses paroles.

-Qu'est ce dont que j'aperçois ? Il y'en a un autre... à ta place. Et cet autre... ça s'appelle un mari.

Peter perdit alors ses pensées heureuses et s'effondra au sol.

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant