Chapitre 6

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Je me réveillai seule ce matin, Peter devait déjà être debout, la place près de moi était froide. Je me regardais dans le miroir et eus un sursaut. Mes yeux étaient rouges et gonflés, mes peintures indiennes de la veille avaient coulées et les plumes de couleurs que j'ai l'habitude de tresser dans mes cheveux, que je n'avais pas retirer la veille, étaient tout emmêlées dans ma chevelure. Je me rinçai le visage pour enlever les couleurs qui y étaient restées, et retirer mes plumes avant de coiffer mes cheveux pleins de nœuds. C'est déjà mieux. Pour mon air fatigué, je ne pouvais malheureusement rien faire, et décidai de rejoindre la salle principale. 

Les enfants prenaient leurs petit déjeuner. Peter était en bout de table sur sa grande chaise et la mienne me tendais les bras. Les jumeaux, comme à leurs habitudes, me firent un bisou sur chaque jour en même temps. Je levai la tête et Peter me fit un faible sourire que je lui rendis.

-Pourquoi vous ne m'avez pas réveillée ? demandais-je.

-Tu avais l'air fatiguée alors je leur ai dit de te laisser dormir, répondit Peter.

-Il ne fallait pas.

J'avalai mon déjeuner en silence, ce qui est assez rare et Peter fit de même. Eh bah, il va neiger. Une fois terminé, Peter me pris la main et m'emmena dehors.

-Hier, quand je suis rentré, tu dormais et tu avais les yeux tout gonflés et les joues trempées. Tu... tu as pleuré ?

Que pouvais-je bien lui répondre. Oui j'ai pleuré, c'était impossible de le cacher. Et si je le nie, il comprendra certainement que quelque chose ne va pas.

-Oui je... j'ai... j'ai fait un cauchemar.

-Ooh je suis désolé je n'étais pas là. J'aurai dû te réconforter.

-Ne t'en fait pas. Et puis il faut que j'apprenne à me calmer toute seule. Tu ne seras pas toujours là.

-Si. Elizabeth. J'ai toujours été là. Pour toi je serai toujours là.

-La preuve que non. Hier tu n'étais pas là Peter.

-Ça ne se reproduira plus. Maintenant je serai toujours à t'es côtés. Comme avant.

-Et Wendy ?

-Tu passeras toujours en première.

Je souris et lui embrassai la joue. Il disait ça pour l'instant mais je sais que la petite conteuse d'histoire est importante pour lui. Depuis qu'elle est là il change. Elle lui retourne le cerveau.

~

Aujourd'hui, on avait décidé de faire un cache-cache. D'après notre règle, il devait durer jusqu'au coucher du soleil, et l'utilisation de la magie est interdite, sinon c'est trop simple. C'est Peter qui nous cherche, et il est très fort à ce jeu. Enfin, fort pour chercher, mais moi je suis la meilleure pour me cacher. Lui et moi connaissons l'île comme notre poche. Mais surtout, nous nous connaissons l'un est l'autre, mieux que quiconque. Se cacher de l'autre est toujours un défi. 

Je partis me cacher dans le plus haut arbre de le l'île tout en haut des montagnes. Il neigeait là-haut, mais il ne faisait pas froid et d'ici, je peux voir tout ce qu'il se passe sur l'ile grâce à ma longue-vue. Les sirènes étaient dans leur lagunes, les pirates lavaient le pont de leur vaisseau, les indiens s'entrainaient au tir à l'arc ou chassaient et Peter survolait le pays imaginaire afin de nous trouver. Il avait déjà trouvé tout le monde sauf moi alors qu'il ne restait que quelque secondes avant que le soleil ne se couche. Il allait disparaitre quand deux bras m'attrapèrent par la taille et me soulevèrent dans les aires.

-Trouvée, ria Peter.

-Le soleil s'est couché avant, me plaignis-je.

-Non tu sais très bien que j'ai gagné.

-C'est faux ! Tu m'énerve !

-Je sais. Mais je reste le meilleur.

-Si tu le dis.

Il me lâcha et on s'envola vers l'arbre du pendu.

-Tu as trouvé qui en premier ?

-Michael. Il s'était caché dans un buisson mais il n'avait pas vu que son ours dépassait des feuillages.

On ria tous les deux.

-Alors, avant ou après le coucher de soleil ? demanda La Plume.

-J'ai gagné, dit Peter fière de lui.

-Je suis sûr que le soleil était couché.

-Non, il ne l'était pas !

-La prochaine fois on gagnera, assura Le Frisé.

-Je ne pense pas. La prochaine fois c'est moi qui cherche. Et je vais tous vous trouver, ricanai-je.

Pendant que les garçons préparaient le repas imaginaire, Peter décida d'aller faire le tour de l'île avec moi. Il affirmait que ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas retrouvé tous les deux, et que ça lui manquait. Qu'il m'ait avoué ça, m'avait fait un bien fou. On se racontait toutes les bêtises qu'on avait faites, tous les coups qu'on avait fait aux pirates. Et on se rappela notre rencontre.

Flashback :

PDV : Externe

Ce soir d'hiver, au milieu du XIXème siècle, la neige et le froid ont recouvert la ville de Londres. Ce soir-là, deux belles et grandes maisons, à l'opposée l'une de l'autre, sont témoins de la déchirure éclatant au sein de leur famille respective. Ces deux familles, n'avaient aucun lien l'une avec l'autre, et pourtant un point commun ; un enfant d'une quinzaine d'année vivait dans chacune de ces demeures. Une belle jeune fille brune aux yeux gris clair du nom d'Elizabeth, et un beau jeune homme blond aux yeux vert du nom de Peter. Tous deux ne voulaient pas grandir, ils voulaient s'amuser et rire pour l'éternité. Tel était le lien puissant qui les unissait.

Ce soir, les deux couples discutèrent en même temps de l'avenir de leurs enfants sans savoir que ces derniers les écoutaient, cachés dans le couloir menant au salon. Les parents d'Elizabeth voulaient la marier à un riche homme. Ils savaient qu'elle était très belle, et avaient déjà reçu beaucoup de demandes. Ils avaient l'embarra du choix. Les parents de Peter, eux, prévoyaient de le marier à une belle femme, issu d'une famille respectable, qui pourrait lui assurer une descendance. Ils étaient eux aussi très confiants, ils voyaient toutes les têtes qui se tournaient sur le passage de leur fils.

Les deux adolescents prirent peur, en comprenant que leur destin était déjà celé, qu'ils étaient condamnés à une vie ennuyante, pleine de responsabilités. Ils décidèrent alors, sans se poser beaucoup de question, de s'enfuir de leur maison. Ils coururent dans le noir et le froid de cette nuit de janvier. Ils coururent tous deux, chacun de leurs côtés de la ville mais finirent pas arriver tous les deux au jardin de Kensington. Peter avait escaladé la grille sud du parc et Elizabeth la grille nord. Ils grimpèrent avec agilité car tous deux avaient l'habitude de grimper aux arbres. Dans la pénombre, seulement éclairé pas la lune, ils se cognèrent et tombèrent à la renverse. Ils se relevèrent trempés, mais riant pourtant aux éclats. Peter donna sa robe de chambre à Elizabeth qui le remercia d'un bisou sur la joue.

Ils parlèrent tous deux de leur vie respective et de leur dégout à l'entente du mot grandir. Ils prièrent alors ensemble pour que quelque chose se passe, qu'un signe leur soit envoyé quand une luciole arriva vers eux. Mais il n'y a pas de luciole en hiver pourtant. Cette petite créature volante et lumineuse émettant un petit tintement lorsqu'elle vole n'était autre qu'une fée. Une fée du nom de Clochette. Elle leur avoua qu'elle pouvait les emmener dans un pays lointain et fabuleux où tous les jours le soleil brillait, un pays rempli de créatures magiques, d'indiens et de pirates, un pays où naissent les rêves et le temps n'est jamais planifié. Mais surtout... un pays où l'on ne peut pas grandir. Les deux jeunes gens acceptèrent, sans aucune hésitation.

Clochette voleta au-dessus de leur tête, les saupoudrant de poussière d'atmosphère et leur conseilla de penser à de belles choses. Ils sourirent, se prirent la main et imaginèrent leur avenir, celui qu'ils avaient choisi, un avenir où ils seraient tous les deux. Et alors, ils s'envolèrent dans le ciel et passèrent la deuxième étoile de droite, tout droit jusqu'au matin, sans remords, sans aucun regard en arrière.

Cette île leur tendait les bras. Ils se sentirent immédiatement à leur place, ils connaissaient déjà chaque recoin de cet endroit, comme s'ils y avaient passé toute leur vie. Alors que cette vie pleine d'aventure, ne faisait que commencer. 

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant