Tous les enfants grandissent... sauf deux.

Chapitre 8

Wendy et les garçons étaient restés dans la salle principale et moi j'étais allongée sur mon lit réfléchissant à plein régime. J'entendis le roi de l'île revenir et je sorti le rejoindre.

-Peter, Elizabeth, commença Wendy. Il y a eu discussion générale. Si vous rentriez tous avec nous.

-On peut y'aller ?

-S'il vous plaît on peut aller avec eux !!

-Si vous le souhaitez, répondit une nouvelle fois Peter.

-Prenez vos affaires, sourit Wendy.

-Yeeeeeee !!!!!!!! crièrent les enfants perdus.

La jeune fille se dirigea vers nous.

-Vous aussi.

-Là-bas ils nous enverraient à l'école ? demanda le blond.

-Oui.

-Et ensuite... dans un bureau ? demandai-je à mon tour.

-J'imagine oui.

-Puis on deviendra adultes ? demandai-je.

La conteuse d'histoire hocha la tête.

-Jamais tu ne m'obligeras à devenir un homme, s'écria Peter en reculant, comme si elle était le danger.

Comme si elle était la personnification d'un adulte.

-Peter.

-Je veux, rester un garçon... et m'amuser... pour toujours.

-Ça c'est ce que tu prétends. Moi je pense que c'est votre plus grande tromperie ! le contredit Wendy.

Comment peut-elle le savoir ! Elle ne sait rien ! Nous n'avons jamais été attiré par ce monde réel, où on grandit. Nous y avons vécu, nous le visitons fréquemment, et pourtant, il ne nous a jamais attiré. Elle pense que grandir est une chose incroyable, qui nous apporte le bonheur, je ne pense pas comme elle. Peter parti dans notre chambre et les jumeaux me sautèrent dans les bras.

-On ne va plus jamais se revoir ?!

-Mais si, je viendrais vous voir, c'est promis.

-Tu peux nous chanter une chanson une dernière fois ?

-Bien sûr.

Je m'assis sur mon siège avec les Jumeaux sur mes genoux, les enfants perdus s'assirent devant moi. Je commençai alors à chanter « l'arbre du pendu », une chanson que j'avais écrite lorsque nous avons découvert l'arbre, et l'avons trouvé parfait pour vivre. 

Peter était sur notre lit en train de jouer de la flûte de pan. J'adore l'entendre jouer. Tous les garçons et Wendy venaient lui donner des cadeaux et dire au revoir, mais il ne les écoutait pas, feignant d'être concentré sur son instrument. Je fini pas entrer dans la chambre.

-Je vais les ramener dans l'autre monde, annonçai-je.

-Ne tarde pas trop.

-Je ne reviendrai pas.

Il se leva d'un bon et me fixa. Son regard était une nouvelle fois, brisé, mais aussi surpris, et semblait ne pas vouloir y croire.

-Quoi ? Mais pourquoi ?!

-Tu as changé Peter, elle t'a changé.

-Non. Lizzie tu ne peux pas partir, supplia-t-il en pleure.

-Tu es triste parce que c'est moi qui pars ? Ou parce que tu vas te retrouver tout seul.

-Être seul n'est pas un problème. C'est toi le problème. Je ne veux pas que tu partes. Tu es tous ce que j'ai. Quand Wendy partira tout redeviendra comme avant.

-Il est la problème Peter. Tout redeviendra comme avant parce que je suis la seule fille. Que se passera-t-il quand tu en amèneras d'autre ? Encore une fois je me retrouverai seule.

-Non, personne ne pourra jamais te remplacer, tu es ma meilleure amie.

-Ta meilleur amie ? Tu ne comprends pas. Quand tu comprendras ce que je ressens vraiment tu me rejetteras.

-Je ne pourrai jamais te rejeter.

-Si, tu me rejetteras ! Tu me rejetteras parce que mes sentiments te feront peur et quand tu as peur tu fuis ! Je te connais mieux que personne, Peter Pan ! Tu as fait la même chose avec Wendy.

-Avec Wendy ce n'est pas pareil ! Je t'en supplie ne m'abandonnes pas. Quand on s'est rencontré tu m'as dit que tu ne voulais pas grandir.

-Mais c'était il y a tellement longtemps Peter.

-Je te connais moi aussi, Elizabeth. Et je sais que tu ne veux toujours pas grandir. On ira chercher d'autre enfants tombés de leur poussette, on reformera notre famille. Je t'en prie Lizzie reste.

-Désolée Peter.

Je lui donnai alors mon poignard.

-Mais... c'est le couteau que je t'ai offert, tu ne peux pas me le rendre. Tu dois le garder. Pour ne pas m'oublier.

-Peter, si je dois aller à l'école, grandir, avoir un métier, un mari, des enfants. Si je dois avancer dans la vie je dois t'oublier.

Il prit mon couteau et le jeta de rage dans la pièce.

-Va-t'en.

-Peter...

-Va-t'en !!! Pars !!! Et ne reviens jamais !!! Je te déteste !!!

Je sortis de la chambre et me laissai glisser contre le mur. J'entendis Peter se laisser tomber au sol en hurlant de douleur. Pourquoi il a fallu que des années et des années d'amitié se termine comme ça ? Que tout l'avenir à deux qu'on s'était promis, se termine à cause de cette jeune fille, qui prétends vouloir vivre des aventures, alors que la seule chose qu'elle veut c'est de vivre sa vie de femme.

Je ne voulais pas que la dernière image que j'ai de lui soit celle où il me crie dessus de partir et qu'il me déteste. Il a raison, je ne veux toujours pas grandir, mais il m'a fait trop de mal. Je mis mon visage sur mes genoux et me mit à pleurer. Wendy à détruit notre vie. Elle a détruit notre amitié. Elle m'a fait me rendre compte qu'en réalité, je suis amoureuse de mon meilleur ami. Et elle m'a fait me rendre compte, que n'importe quelle autre fille peut faire changer Peter, et il peut totalement m'oublier. Elle a déjà détruit la relation entre Peter et Clochette, elle a réussi aussi avec moi.

Après m'être difficilement calmée, je sorti de ma maison. Mais la scène qui se présenta face à moi, n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Les garçons, ainsi que Wendy, étaient attachés et bâillonnés, entourés pas les pirates. J'allai crier mais je me pris un gros coup sur le crâne tellement puissant qu'il me fit perdre connaissance.