Chapitre 10

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PDV : Elizabeth

Les pirates m'avaient accrochée au mat du navire et les garçons ainsi que Wendy étaient ligotés côte à côte devant moi. Les pirates arrivèrent rapidement avec la planche et la mirent en place. Cela devait sceller notre destin à mes amis et à moi. Crochet se dirigea vers moi pour caresser ma joue avec son air hautain. Il allait parler mais Mouche l'interrompit.

-Capitaine, regardez le ciel.

Il leva la tête. De gros nuages noirs se formaient au-dessus de nous.

-Et regardez l'océan.

Crochet s'approcha du bastingage et découvrit la mer agitée. Déchainée. Une seule explication à cela. Quelque chose était arrivé. Quelque chose de grave.

-Peter Pan doit être mort, conclue Mouche.

Les enfants perdus commencèrent à crier. Moi je ne voulais pas y croire. Pourquoi était-il mort ? Comment était-il mort. Et comment ces deux pirates pouvaient bien le savoir ? Puis un cri lointain retentit. Ce cri était celui de Peter, sans aucun doute. La réalité m'était présentée, elle m'était imposée. Je poussais donc un cri de douleur. Je suis sûr que même les indiens à l'autre bout de l'ile m'ont entendu. La dernière fois que je l'ai vu on se disputait. Il était tout pour moi. Absolument tout. Je n'aurais jamais l'occasion de m'excuser. Ni même de lui avouer mes sentiments. Arriverai-je à vivre en sachant qu'il n'est plus ? Qu'il ne sera plus jamais là pour veiller sur les garçons tombés de leur poussette. Qu'il ne sera plus le seul et unique à ne jamais grandir.

Arriverai-je à vivre avec sa mort sur ma conscience ?

-Que tout l'équipage se découvre, ordonna Crochet. Un moment de silence, pour notre ennemi tombé... Peter Pan.

Je criais, pleurais, me débâtais.

-Espèce de monstre !!!! hurlais-je.

-Nous appareillons à l'aube !!

Les pirates levèrent leurs chapeaux en signe de victoire. Et les voiles se déplièrent. Comment peut-on être aussi inhumain ? Tuer un enfant, sans aucun scrupule.

Puis, sans rien contrôler, comme une force qui venait de me prendre à la gorge, de me saisir le cœur, je murmurai :

-Je veux que les fées existent.

Tous me regardèrent étrangement. Et il y'a de quoi. Nous vivons au Pays Imaginaire, là où tout est possible. Là où les fées existent.

-Je veux que les fées existent j'y crois, j'y crois !! criais-je.

Les enfants me rejoignirent rapidement et les pirates s'éloignèrent de nous, comme s'il s'agissait là d'une maladie contagieuse. Pendant de longues minutes, nous continuions de crier ces paroles, rapidement rejoint par les pirates. Nous chantions tous comme un seul homme. Crochet sortit de sa cabine et nous regarda bizarrement. Le soleil revenait peu à peu, la neige cessait de tomber.

Au bout de quelques minutes, on s'arrêta, personne n'était capable d'expliquer ce qu'il s'était passé. Moi maintenant, je savais que Peter n'était pas mort. Je le sais. D'ailleurs je n'étais pas la seule à l'avoir compris :

-Il est vivaaaaaant !! tonna Crochet.

Le capitaine se dirigea vers les enfants et souleva Wendy.

-Raconte une dernière histoire avant de mourir, ordonna-t-il. L'histoire de Peter Pan. Il était une fois... commença-t-il.

-Il...il était une fois...

-Bon à rien ! Jennie les mains rouges va nous raconter une histoire ! annonça mouche.

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant