Epilogue

1K 29 18
                                    

La bataille s'arrêta nette. Tous regardaient Crochet poser sa lame sous le menton de l'éternel Peter Pan. Qu'avait-il bien pu se passer ? Peter Pan, toujours joyeux, rieur, avait les yeux vide de toute émotion. Pire, il avait en fait les yeux remplis, de désespoir...

Le blond se releva difficilement. Crochet aurait pu le tuer mais il préférait s'amuser un peu et le faire souffrir. Une fois sur ses deux pieds, Crochet poussa le garçon contre le mat, où il se cogna la tête violemment. Elizabeth poussa un cri de rage mais un pirate la retint. Crochet asséna un coup sur la tête de Peter qui tomba à genoux puis il le tira par les cheveux.

-Peter, ricana le Capitaine. Tu meurs, seul... et sans amour.

Il l'obligea à regarder Elizabeth et le pirate qui retenait la jeune fille l'obligea à regarder Peter. Les deux jeunes gens se regardaient dans les yeux, tous les deux le cœur brisé. L'homme sans main droite jeta violemment le blond au sol faisant crier les enfants autour.

Peter et Lizzie se regardaient toujours, les yeux dans les yeux. La jeune fille pleurait en silence, le jeune homme souriait. Il regardait Crochet, toujours avec son sourire, lever son crochet pour le tuer définitivement, voyant ses yeux myosotis virer à une effrayante couleur rouge sang. Mais c'était sans compter l'intervention de Lizzie. Elle savait qu'ils étaient finis, mais elle ne pouvait laisser leur histoire se terminer ainsi. Pas sans explication. Pas le cœur brisé. Alors elle donna un immense coup de boule au pirate qui la retenait pour attraper le bras du vieil homme. Ce dernier la jeta sur le sol à côté du garçon habillait de feuilles.

-Relève toi Peter ! hurla John.

-Taisez-vous tous ! Pour l'adieu d'Elizabeth, ordonna le Capitaine.

La jeune fille posa délicatement sa tête contre l'épaule de Peter et le regarda alors que lui, fixait le vide, sans aucune émotion dans son regard vert. Elle était déçue que leur dernier moment ensemble soit volé par les regards curieux et moqueurs des pirates, surtout pour ce qu'elle avait à dire. Mais tant pis. Elle avait au moins la chance de pouvoir lui ouvrir son cœur une dernière fois. Elle devait la saisir.

-Pardon, murmura-t-elle. Je n'aurai pas dû t'abandonner. Je n'aurais pas dû. Mais tu ne voyais pas mes sentiments. C'est trop dur de te voir tous les jours en sachant que tu ne ressens pas la même chose que je ressens envers toi. Peter. Ceci est à toi, je te l'ai donné, il t'appartient, et pour toujours.

Suite à ces paroles, elle se redressa et déposa ses lèvres sur celle de Peter. Les enfants et les pirates les regardaient bouche-bée. La jeune fille avait complètement oublié leur présence. Elle était dans son propre monde, sans personne, si ce n'est Peter et elle.

La brunette venait à peine de décoller ses lèvres de celles de Peter, qu'une aurore boréale violette se forma au-dessus du navire. Crochet attrapa Lizzie pas les cheveux et la tira tandis que Peter souriait. Pas un sourire impertinent ou malin non, un vrai sourire, heureux et sincère et une aura lumineuse se forma autour de lui.

-Gros temps en perspective, informa La Guigne.

-C'est puissant ces choses-là, compléta Bonzigue.

-Pan ? Morbleu, tu rougis, constata Crochet.

Les pirates l'encerclèrent et se penchèrent au-dessus de lui. Clochette partie sonner une cloche (lol) pour avertirent les enfants perdus de s'allonger au sol. Peter, lui, brillait de plus en plus.

-Par l'imparfait du subjonctif, souffla Crochet.

Peter poussa un énorme cri de joie, propulsant les pirates hors du navire puis il s'envola en tournoyant dans les aires, toujours aussi brillant. Jamais il ne s'était senti aussi heureux. Aussi léger. Il redescendit en piquet, poussant un cri. Il attrapa deux sabres et s'envola vers Crochet. Il lui jeta une des deux armes et se mit en position de combat.

-Nan ! C'est moi qui gagne ! pesta Crochet et volant vers lui.

-Tu es, vieux, le nargua Peter.

-Oh oui très vieux, dirent les jumeaux.

-Mais c'est moi qui gagne.

-Tu es, tout seul.

-Oh oui très tout seul, continuèrent les jumeaux.

Peter l'envoya valser au-dessus de l'eau. Mais Crochet commençais à avoir du mal à voler. Il asticotait des bras et des jambes au-dessus de la Mer Imaginaire, pestant sur les enfants, essayant de trouver des pensées heureuses.

Tic-Tac arriva alors en dessous de lui, la gueule grande ouverte, plus affamé que jamais.

-Tu es bon à jeter, termina Lizzie.

-Vieux seul bon à jeter ! chantèrent les enfants.

-Vieux seul... bon à jeter, confirma Crochet en croisant les bras sur sa poitrine et en se laissant tomber dans la gueule du crocodile. 

Les enfants crièrent alors leur joie.

-Feu de l'enfer et damnation, retentit la voix du pirate.

Tous se retournèrent vers le pont supérieur.

-Silence les nuisible, ou je vous attache l'ancre autour du coup, ria Peter avec le chapeau de Crochet sur la tête.

-On a gagné !!

-Victoire ! Crièrent les enfants.

-Matelots en avant toute.

-Aye aye Capitaine !!

Lizzie vola vers lui et embrassa le bout de son nez.

-Elizabeth, si tu veux grandir, je grandirai avec toi.

La jeune fille sourit, touchée qu'il mette son veux le plus cher de côté pour elle, répondit :

-Tu ne peux pas grandir, ria la brunette.

-Si. Jepeux faire n'importe quoi pour toi. Une, même de jeunesse éternelle, ne vautrien si tu n'es pas là. Je grandirai jusqu'à devenir un adulte, si c'est pourrester avec toi. Je... je t'aime Lizzie.

Comblée, la reine du Pays Imaginaire déposa ses lèvres chaudes et délicates sur celle du roi. Il répondit à son baiser et elle y mit fin pour lui murmurer :

-Alors aimons-nous pour l'éternité. L'idée même de grandir et de te quitter fut la plus stupide que j'ai pu faire dans ma vie. Et puis... on ne peut pas laisser notre île. Pas vrai ?! dit-elle malicieusement.

Le jeune blond sourit. La jeune fille prit le chapeau de Peter et le posa sur son crâne. Ils mirent tout deux leur doigt au bord de leur bouche et sifflèrent. La vallée des fées toute entière vola alors vers eux. Elles déposèrent de leurs poussières magiques sur le navire afin qu'il s'envole dans les airs. Il traversa ainsi l'étoile du matin et arriva dans le ciel de Londres. Caché par les nuages, ils voguèrent en toute sécurité jusqu'à cette maison, à l'angle de Bloomsbury. Wendy, John et Michael traversèrent la fenêtre de leur chambre dans laquelle dormait leur mère. Ils s'allongèrent dans leur lit, réveillant Madame Darling qui les prit dans ses bras, appelant leur père, pleurant et riant en même temps.

Tante Millicent apparut alors dans la chambre suivit des enfants perdus. Elle se figea net en voyant les trois enfants Darling puis poussa un cri qui fit sursauter les garçons de Peter et Lizzie avant de courir prendre ses neveux et nièces dans ses bras. Wendy se leva et présenta les garçons perdus à ses parents.

-Mon dieux les dépense, souffla Monsieur Darling.

-Et le voisinage, compléta Millicent.

-Au diable les dépense et le voisinage bienvenue chez vous les garçons ! s'écria George.

Michael sortit les bijoux du Jolly Roger qu'il avait confisqué à Monsieur Mouche de son chapeau. La Guigne apparut dans le couloir, triste d'être arrivé en retard et de ne pas avoir de famille. Mais Millicent décida de devenir sa maman. Ils étaient si heureux, ils ressemblaient à une vraie famille.

Peter et Elizabeth les regardaient par la fenêtre le sourire aux lèvres. Du haut du navire volant ils virent le parc dans lequel ils s'étaient percutés, rencontrés, et aimés. Ils étaient tristes de devoir quitter leurs garçons perdus mais comme a dit Peter, ils se reconstruiront une nouvelle famille. Peut-être avec des filles. Mais ils avaient tout le temps de penser à ça, ils avaient toute la vie devant eux.

Car tous les enfants grandissent, sauf deux.

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant