Chapitre 4

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PDV : Peter

Le soir même, les indiens organisèrent une fête pour le retour de leur princesse. Lizzie, moi, Wendy et ses frères ainsi que les garçons perdus y étions, évidemment, invités. Nous avons toujours eu une très bonne relation avec les indiens, mais en plus, nous venons de sauver Lily La Tigresse. La chamane du village fredonnait un chant traditionnel dans sa langue, contant les aventures d'un guerrier blessait pendant une bataille, mais qui a finalement gerris. A la fin de sa chanson, elle tendit le nounours de Michael réparé (oui parce que pendant la bataille un pirate lui avait coupé la tête). Le petit garçon se dirigea alors vers sa peluche et la prit dans ses bras. Après cela, la cérémonie se termina et on partit tous chanter et danser autour du feu. Je m'éloignai dans la forêt en faisant signe à Wendy de me suivre.

-Peter ? je la fis tomber dans les hautes feuilles, là où j'étais caché.

On marcha alors à quatre pattes, dissimulés par les grandes plantes. On arriva alors à la vallée des fées. Je pris sa main et m'envolai avec elle à l'arbre mère. On pouvait voir sous les grosses racines, le roi et la reine des fées entrain de danser, dans un ballet gracieux et lumineux. Je vis de l'émerveillement dans les yeux de Wendy. Quand elle tourna la tête vers moi, je regardai précipitamment les fées, ne voulant pas qu'elle me voit entrain de l'observer. 

Voir ce spectacle me donna une idée, mais je n'osai pas. Mais après avoir hésitait pendant plusieurs minute, je me relevai et me tint droit comme un piquet avec les mains dans le dos. Lorsqu'elle se posta devant moi, je m'inclinai. Elle m'imita, un large sourire aux lèvres et je lui présentai ma main. Elle y glissa la sienne et posa sa main libre sur mon épaule. On commença alors à voler dans les airs entourés pas toutes les petites fées créant une atmosphère magique. Je la fis tourner et la réceptionnai. On finit par s'élever au-dessus de la cime des arbres ou une grosse pleine lune nous servait de lanterne. La jeune fille approcha ses lèvres des miennes mais au dernier moment, l'image d'Elizabeth apparut dans ma tête et j'eus un mouvement de recul.

-Wendy, c'est seulement pour faire semblant, hein ? demandai-je.

Elle perdit son sourire, peut-être vexée d'avoir été stoppée en plein vol.

-Que... toi et moi...

-Oh... oui.

Elle baissa la tête et commença à redescendre doucement.

-Wendy. Parce que... j'aurais l'air tellement vieux si j'étais un vrai père.

-Peter... quels sont tes vrais... sentiments ?

-Sentiments ?

-Qu'est-ce que tu ressens ? La joie ? La tristesse ? La jalousie ?

Je n'aime pas cette conversation. Pourquoi parler de sentiments ? Je n'ai jamais parlé de ça à personne. Même pas avec Lizzie. On ne parlait que nos jeux préférés, de nos batailles avec Crochet.

-Jalousie ? Clochette.

-Colère ?

-Colère ?

Un craquement se fit entendre dans mon dos. Sur mes gardes depuis qu'on avait atterris, je dégainai immédiatement mon couteau et me retournai.

-Crochet, murmurais-je.

-L'amour ?

Pris de cours, je me retournai lentement vers elle. Pourquoi me parler de ça ? Que cherche-t-elle ? Nous sommes amis ? Et je n'ai jamais parlé de ça avec mes amis. Ni même avec personne, aussi loin que je me souvienne. Je savais de quoi il s'agissait pourtant. Mais je n'y avais jamais, rien que penser.

-L'amour ? demandai-je.

-L'amour, confirma-t-elle.

Je rangeais mon couteau.

-Jamais entendus parler.

-Je crois que si Peter. Tu l'as ressenti au moins une fois. Pour quelque chose... ou quelqu'un.

Je me penchai vers elle et chuchotai à son oreille :

-Jamais. Même le sang du mot me répugne.

-Peter...

Elle allait poser sa main sur ma joue mais je pris peur et reculai. Mais que cherche-t-elle à faire ? Avec ses sentiments, et son amour.

-Pourquoi est-ce que tu gâches tout ?! On s'amusait bien ! Je t'ai appris à te battre et à voler ! Qu'est-ce que tu veux trouver de plus ?! m'énervais-je.

-Mais il y a tellement plus.

-Comme quoi ?! Qu'est-ce qu'on peut trouver d'autre ?

-Je l'ignore encore. Je crois qu'il faut être plus grand pour comprendre vraiment.

-Nan je refuse d'être plus grand tu ne peux pas me forcer !! Je vais te bannir comme Clochette !

-Je ne me laisserai pas bannir !!

-Alors ne reste pas là. Rentre chez toi et grandis ! Et emportes tes sentiments avec toi.

Je m'envolai alors loin de la jeune fille, pendant qu'elle criait mon nom.

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant