Chapitre 7

735 22 0
                                    

Après avoir fait notre tour de l'ile, Peter et moi partions voir les sirènes pour savoir s'il y avait du nouveau au Pays Imaginaire. Certes les indiens connaissent l'île mieux que personne, mais les sirènes règnent sur la Mer Imaginaire. Elles savent globalement, tout ce qu'il se passe sur le navire de Crochet. Si jamais il prépare un mauvais coup, elles seront au courant.

Et c'est complètement excité que nous retournions à l'arbre. Les garçons et Wendy était déjà à table. Les enfants parlaient, criaient, riaient, s'amusaient, tandis que Wendy ne parlait pas, elle restait silencieuse sans toucher à son assiette les yeux dans les vagues. En entrant, le roi de l'île poussa son cri et annonça :

-Il y a un nouveau pirate à bord du Jolly Roger.

-Les sirènes ont dit qu'elle s'appelait Jennie les mains rouges, terminais-je.

-Une autre aventure, venaient, suivaient moi ! s'écria La Plume.

Les garçons se levèrent en criant. Un nouvel adversaire ne peut être qu'une bonne chose. Les pirates de Crochet, on aime beaucoup se battre contre eux, mais on les connait. On connait leurs armes, leur tactique, il n'y a plus aucun défi. Maintenant, il y'a un nouveau, avec peut-être une nouvelle manière de se battre. Mais surtout, il s'agit là d'une femme. Elle est pour moi !

-Elle doit être redoutable, frémirent les jumeaux.

-Redoutable ? Ce n'est qu'une conteuse d'histoire, ricana Peter en me lançant un sabre.

En effet, les sirènes l'auraient entendu raconter une histoire aux pirates, qui l'avaient écoutée dans un silence religieux.

-Qu'une conteuse d'histoire ?! répéta Wendy apparemment vexée.

On se tut et la fixa se lever. C'est vrai que Wendy aussi raconte des histoires.

-Jennie les mains rouges est peut-être experte dans l'art de manier l'épée. 

On explosa tous de rire. Je levai mon sabre et annonçai :

-Qu'elle soit experte ou non, je la découperai en rondelles, assurai-je en abattant ma lame sur la table.

Les garçons crièrent pour appuyer mes propos. 

-Alors en garde Elizabeth, car c'est moi Jennie les mains rouges, me menaça Wendy après avoir empoigné une épée.

J'écarquillai les yeux et regardai Peter. Il est beaucoup plus proche de Wendy que moi. Mais surtout, je sais à quel point il attend beaucoup de sa part, à quel point il tient et croit en elle. Il avait l'air abasourdit et ne disait rien.

-Notre mère ? souffla Bonzigue.

-Wendy ? s'offusqua John.

-Précisément John, votre sœur à était convié à rejoindre... la piraterie.

Peter s'avança vers elle, toujours dans le silence.

-Mais maman, Crochet et un démon, tenta Bonzigue.

-Et un malappris, compléta La Guigne.

-Bien au contraire, je trouve que le Capitaine Crochet est un homme de... sentiments, dit la « pirate » en insistant sur le dernier mot.

Cela dû réveiller une rage en Peter qui partit au quart de tour et attaqua Wendy. La jeune fille se défendit comme elle put mais se fit rapidement désarmer, la lame de Peter sous le menton.

-Papa et maman se dispute encore, gémit Bonzigue.

-Monsieur, vous êtes à la fois discourtois et sans envergure, reprocha-t-elle à l'intention du blond aux yeux vert.

-En quoi n'ai-je pas d'envergure ? grinça-t-il.

-Tu n'es qu'un enfant.

Son ton méprisant et hautain n'arrangeait rien à mon état de rage. Comment ose-t-elle critiquer notre choix. Si elle veut côtoyer des gens bien élevés, avec qui elle pourra parler de ses précieux sentiments, elle n'a qu'à retourner dans sa belle maison de Londres, auprès de ses parents et de tous ces adultes qui ne cherchent qu'à être bien vu par la société.

-Tu veux vraiment être pirate maman ? demanda Michael.

-Non. On va rentrer chez nous.

Tout le monde poussa un hoquet de surprise, mais c'est surtout la réaction de Peter que j'attendais. Il avait été prit d'un sursaut violent, baissant son épée, mais ne pipa toujours pas un seul mot.

-Chez nous ?!

-Quitter le pays imaginaire ?

Wendy contourna mon meilleur ami, toujours immobile, sans le regarder, pour s'agenouiller devant Michael.

-On doit partit, dit-elle. Nous avons oublié nos parents, il faut rentrer tout de suite, avant que nous soyons oubliés à notre tour.

-J'ai oublié mes parents, souffla John. Nous devons partir !

-Peter aide nous, nous n'aurons plus d'histoire ! Elizabeth ramène nous à la maison, supplièrent les enfants.

Le blond se retourna lentement les larmes aux yeux. Cette vision de lui me brisa le cœur un peu plus. Aussi loin que je me souvienne, Peter n'a jamais été triste, et encore moins au point d'en pleurer. Et il y a encore deux jours, ce n'était pas non plus mon cas. Wendy a vraiment bouleversé notre vie ici.

-Si vous le souhaitez, dit-il froidement.

-Si vous le souhaitez ? s'indigna La Guigne.

-Si vous le souhaitez !! cria Peter avant de s'envoler.

Je le suivis mais il avait déjà disparu.

Tous les enfants grandissent... sauf deux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant