Chapitre 2

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Flagley-le-Haut, centre-ville.

Les premières cloches de la journée retentirent dans le centre-ville de cette ville silencieuse, lorsque Hermione arriva à l'aide d'un portoloin que son ami lui avait confié. Elle épousseta sa robe de sorcière avant d'observer les alentours.

— Mais, où est-ce que je suis ? murmura-t-elle.

Elle mit son sac, doté d'un sortilège d'extension indétectable, sur son épaule et se mit en marche le long d'une grande rue déserte. Elle cherchait le fameux commerce "H. Black, Occlumens." Elle avait rendez-vous avec cet étrange homme dans une vingtaine de minutes, et elle n'avait pas toujours pas la moindre idée de l'endroit où elle devait aller.

Elle croisa une vieille femme, légèrement bossue avec le temps :

— Excusez-moi, Madame ?

— Oui, ma jeune enfant ? bégaya la personne âgée.

— Je cherche ce magasin, pouvez-vous m'indiquer le chemin ? demanda Hermione en montrant la carte qu'Harry lui avait donné.

— Bien sûr, c'est au bout de cette rue, à droite.

Elle montra de son doigt tremblant la direction à prendre.

— Merci, Madame. Portez-vous bien, la remercia la jeune femme avant de continuer son chemin.

Elle arriva face à la devanture, juste deux minutes avant l'heure du rendez-vous convenu. Elle n'aperçut pas de pancarte signalant si l'échoppe était ouverte ou fermée, alors elle se risqua à pousser la porte. Une stridente sonnerie se fit entendre au même moment, signe que quelqu'un pénétrait dans le magasin.

— Bonjour ? J'ai rendez-vous avec un certain Hypérion Black ?

N'entendant aucune réponse, elle referma la porte et déambula le long des allées. Elle vit toutes sortes d'objets de magie, ainsi que des poudres et potions diverses. Perdue dans l'exploration de la boutique, elle n'entendit pas une personne descendre des escaliers. Un grand homme l'observait, en croisant les bras, sans signaler sa présence. Il eut un rictus au bord des lèvres quand il reconnut la chevelure bouclée de sa cliente. Cela faisait bien des années qu'il ne l'avait pas vu, mais elle fourrait toujours son nez là où il ne fallait pas.

Elle n'entendit pas non plus quand ce même homme prononça la formule, à voix basse :

Legilimens, siffla-t-il en pointant la jeune femme de sa baguette.

Aussitôt, Hermione se sentit vaciller, et des souvenirs de son enfance lui vint en mémoire.


Une jeune fille de quatre ans courait dans le jardin de ses parents, derrière des papillons. Sur la terrasse, son père la regardait faire avec un sourire attendri.

— Attention Hermione, ne vas pas si vite, la mit-il en garde lorsqu'elle s'approchait trop de la clôture.

— Oui, papa, mais je suis une grande fille ! cria-t-elle en riant auprès de ses papillons.

Soudain, les papillons prirent leur envol plus haut, à tel point que l'enfant ne pouvait plus les attraper. Elle se mit alors à pleurer, et s'assit sur la pelouse.


Se revoyant vingt ans en arrière, Hermione secoua la tête et repoussa à la fois le souvenir et l'hôte parasite de son esprit. Prise d'une fureur sans nom, elle se retourna vers l'escalier où l'homme riait de bon cœur.

— Je ne te savais pas fan de papillons, Granger, dit-il avec un sourire narquois.

— Qu'est-ce que tu fiches là, et qu'est-ce que tu m'as fait ? répliqua-t-elle en sortant à son tour sa baguette.

L'homme passa sa main dans ses longs cheveux blonds, presque blanc comme la neige et descendit les dernières marches qui le séparait de sa cliente, sans pour autant répondre à la question.

— Je t'ai posé une question, Malefoy, insista Hermione en pointant cette fois son arme contre son ennemi de toujours. J'attends quelqu'un de très important, pour le ministère.

— Oh, de très important dis-tu ? se moqua Drago en détaillant son visage.

Il voyait toujours la même fougue dans le regard marron de la Née-Moldue, mais il semblait également y voir une certaine fragilité, qui n'existait pas il y a encore cinq ans, la dernière fois où il l'avait vu, quittant l'école de Poudlard.

— Je cherche un certain, Hypérion Black, qui pratique l'Occlumancie.

— Je le connais très bien.

— Ça suffit de jouer aux devinettes, s'impatienta-t-elle. À cause de toi et de ton petit tour de magie, je vais être en retard.

La voyant froncer les sourcils et serrer sa baguette entre ses mains, Drago se recula et remonta les escaliers.

— Si tu veux voir Hypérion, suis-moi. Il travaille à l'étage uniquement.

Suspicieuse, Hermione le suivit malgré tout au bout de quelques secondes d'hésitation. Elle rangea sa baguette, et monta les escaliers à sa suite.

Lorsqu'il était près d'elle, elle avait senti que son emprise n'était plus la même. Il avait changé, malgré son air narquois qu'il avait probablement depuis sa naissance. Sa peau était blanche, se confondant presque avec ses cheveux. Ces derniers avaient étonnamment poussé. Lui qui semblait prôner la perfection, il laissait maintenant ses cheveux blonds atteindre ses épaules et être légèrement ébouriffés et une barbe de quelques millimètres voyait également le jour, de la même couleur. Il fallait être assez proche de lui pour l'apercevoir.

Hermione secoua la tête, face à cette analyse que son cerveau était en train de faire de cet être qui l'avait maltraité pendant ses années scolaires. Arrivée en haut des escaliers, elle aperçut un couloir étroit desservant trois portes. Drago entra dans la deuxième.

Toujours sur ses gardes, elle le suivit et referma la porte derrière elle. Dans la pièce sombre, il n'y avait qu'une chaise au centre et un bureau au fond.

— Bon, cette mascarade a assez duré, dit-elle en croisant les bras.

— Assis-toi, ordonna-t-il, en s'asseyant à son tour sur le bord du bureau.

Elle obéit, malgré elle.

— Qu'est-ce que tu fais, Malefoy ?

— Ce qu'il s'est passé en bas, était ta première leçon.

Perplexe, elle se redressa d'un coup sec.

— Ma première leçon ? Tu n'es personne pour me donner des leçons.

— Si, bien au contraire. Je suis Hypérion Black, l'homme que tu cherches, et dont tu as besoin, répliqua-t-il avec un nouveau rictus.  

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