17. Melting Pot

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En média "Cosmo" de Soprano

Les jours qui suivent, nous trouvons une certaine routine avec Manoé. Nous nous réveillons dans les bras l’un de l’autre. Après une séance câlins qui restent gentillets car je ne lui ai toujours pas autorisé l’accès à ma petite culotte, nous descendons prendre le petit déjeuner. Ensuite, il se prépare et part faire ses petits jobs de jardinier car avec la fin de l’hiver et l’approche du printemps, il est très sollicité. On ne se revoit qu’en fin d’après-midi car depuis ses dix-huit printemps, il a commencé les cours pour le permis moto. Moi je profite de ce temps pour me rendre sur la tombe de Loly, flâner ou passer du temps avec mes amis par téléphone ou dans notre brasserie préférée. 

Enfin bref, notre vie, en deux jours à peine, a pris des allures de celle d’un couple bien rôdé.

Seule ombre au tableau, cette impression qui me colle à la peau que notre relation, même si elle en a vachement l’air, n’a pas encore tout à fait la chanson de sa parfaite légitimité. 

Je sais que je tatillonne pas mal mais je ne veux pas que d’une moitié de mon châtain : je le veux tout entier ; Le petit ami génial qu’il est lors de nos têtes à tête  et cette part de lui, moins lumineuse, en présence de ses amis que je n’ai pas encore acquise et qui me fait de l’oeil. 

C’est peut être la raison pour laquelle je n’arrive pas à m’abandonner complètement à ses caresses. Même s’il finit un peu frustré, il ne me le fait pas remarquer et me laisse tout le temps nécessaire. Je sais ce que ça lui coûte, mais je n’y peux rien. Il est souvent plus difficile de se défaire de ses chaînes mentales.

Ce vendredi matin n’échappe pas à la règle et ma main stoppe automatiquement la sienne qui vient d’emprisonner mon sein droit. Le centre nerveux de mon entrejambe palpite d’excitation mais ma tête bloque encore sur son aveu d’hier soir quand je lui ai demandé qui était prévu au pique-nique. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me dise que si ces amis savent que mes amis et moi, nous serons de la partie, il ne leur a pas précisé qu’on était ensemble. 

Ça me blesse un peu qu’il n’arrive pas à parler ouvertement de nous aux personnes qui lui sont le plus proches. Mais je me rassure en me disant que c’est justement le but de cette sortie : l’officialisation de notre couple devant nos amis respectifs. 

Il est prévu que la mère de Suzelle nous dépose avec Fanny à 13h à la forêt de Saint Germain en Laye. Stan nous y rejoindra en scooter. Du côté de Manoé, le frère de Sébastien, Alexandre, les véhiculera avec Anne-Sophie et Carla. Quentin, lui viendra avec sa grande soeur, Eva, le copain de celle-ci et deux autres amis. Si j’ai bien compris, ce sont tous des anciens du lycée et la petite bande se connaît depuis pas mal d’années. 

J’espère que ma fine équipe et moi, nous n’allons pas faire tâche parmi eux !

Je n’arrive pas à me chasser de la tête le regard dédaigneux de Carla. Je sais qu’elle ne me porte pas dans son coeur. Je crains qu’elle n’en profite pour me mettre mal à l’aise. Je peux compter sur Suzelle et surtout Fanny pour la rembarrer à la moindre tentative, mais j’appréhende de la voir se coller à Manoé et tout faire pour attiser ma jalousie. 

Pour ne pas ressembler à une souillon mais sans vouloir trop en faire, je fouille encore et encore dans ma penderie, une fois que Manoé s’en va à son auto-école. Ça m’attriste un peu de savoir que d’ici demain, notre routine prendra fin avec le retour de sa mère et la reprise des cours à la fin du week-end.

Dépitée car aucune tenue ne trouve grâce à mes yeux, je me rabats sur mon téléphone et lance ma playlist “Soprano” pour me rebooster. 

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