Chapitre 44- Sauver Katherine Pierce P2

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PDV Elijah

En tant que Vampire originel, je possède une force hors du commun qui dépasse de loin les normes. Si l'on écarte l'impulsivité de mon frère, Niklaus, je ne crains rien ni personne.

La seule arme capable de me vaincre est un pieu en chêne blanc que nous avons en notre possession. Sur le papier, je suis loin d'être impuissant.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été le pilier de cette famille. Je me rappelle que mon frère Finn, décédé il y a quelques années, me reprochait de jouer ce qu'il considérait être son rôle.

Moi, je ne l'ai jamais entendu de cette oreille. Il avait beau être l'ainé, il n'avait pas les épaules pour ça et encore moins la confiance de nos autres frères et sœurs. Aux yeux de tous, il était simplement le toutou de notre mère qui se donnait un malin plaisir à lui rapporter nos moindres faits et gestes. Son air méprisant qu'il a toujours posé sur Niklaus était à se demander s'il n'avait pas eu vent de l'infidélité de notre mère bien avant nous tous.

Peut-être était-ce la raison qu'elle le couvait bien plus que nous autres.

Alors que pour nous, c'était parce qu'il était son préféré, je me demande si ce n'était pas une façon tordue de notre mère afin d'acheter son silence.

À travers les siècles, le désir de rédemption de mon frère Niklaus a été mon moteur. À donner un sens à ma vie d'immortel. Aujourd'hui, je sais que même si des montagnes sont plus hautes que d'autres, il est sur la bonne route.

Pas après pas, Caroline le guide.

Bien avant l'arrivée de mademoiselle Forbes, je n'ai jamais perdu espoir de retrouver ce petit frère si cher à mon cœur. Abandonner n'a jamais fait partie de ma personnalité et pourtant cette fois, je me sens totalement impuissant.

À la différence de la rédemption de Niklaus, la vie de la femme que j'aime possède une date d'échéance.

— Elijah, je ne veux pas mourir ! sanglote-t-elle dans mes bras.

— Je ne te laisserais pas mourir, Katherine, je t'en donne ma parole !

Faire des promesses que je ne suis pas en mesure de tenir ne me ressemble pas ! Pour moi, c'est un moyen de la rassurer. Elle sait que je suis un homme d'honneur.

— Le sang de mon frère se trouve déjà dans ton organisme. Tout ce qui reste à faire...

— C'est que je meurs ! finit-elle.

— Ton sang est un danger pour moi mais rien ne m'oblige à te mordre.

— Alors, brise-moi la nuque. Qu'on en finisse, Elijah.

Dans ma tête, je ne fais que songer à la possibilité que la cure neutralise le sang de vampire dans son corps. Si je lui opte la vie, et qu'elle ne revient pas, j'aurais tout simplement tué la femme que j'aime.

— Qu'est-ce que tu attends, Elijah ? Que les premières rides apparaissent sur mon visage ! me presse-t-elle.

Sa remarque m'arrache un sourire timide. Je me fiche bien que ma famille la méprise. Elle a beau avoir fait des choses épouvantables, qui sommes nous pour la juger ?

N'a-t-elle pas le droit, elle aussi, à un espoir de rédemption ?

Je me sens responsable d'elle, si elle ne m'avait pas donné le remède pour me prouver que je pouvais lui faire confiance, peut-être qu'Elena ne le lui aurait pas enfoncé dans la gorge. Aujourd'hui, elle ne serait pas dans cette situation.

Conservant mes doutes pour ma personne, je m'avance jusqu'à elle, caresse une mèche bouclée entre mes doigts puis dépose ma main sur sa nuque. J'attire sa bouche contre la mienne. Avec délicatesse, je l'embrasse par petites touches puis quémande sa langue. Elle me l'offre puis répond avec plus de profondeur à mon baiser. Elles se trouvent, s'enlacent. Après quelques minutes, je m'écarte, dépose un dernier baiser sur ses lèvres puis sur son front.

À ma façon, c'est un baiser d'adieu. Si malheureusement il s'avère qu'elle n'en revient pas, je sais que je ne m'en remettrais jamais.

Au vu de l'expression que je lis sur son visage, Katherine vient de prendre conscience de tout ce qui est en train de me hanter.

— Elijah...

Sa voix suppliante et à la fois interrogative me foudroie.

Une fois de plus, je pose ma main sur sa nuque et cherche à la rassurer.

— Es-tu prête ? je demande

— Avons-nous vraiment le choix ?

La réponse est non ! Le temps nous est compté. Tel un sablier, les grains ont commencé leur descente.

— Ferme les yeux, je chuchote.

N'en ratant pas une miette, j'observe ses iris marron chocolat se dissimuler derrière ses longs cils.

Mes doigts se serrent nerveusement sur sa nuque. Si mon cœur était encore capable de battre, il serait au bord de l'implosion.

Après avoir pris une bonne inspiration, je m'apprête à lui briser la nuque lorsque la fenêtre de mon bureau éclate sous mes yeux. Un loup gigantesque vient de passer à travers. De ses crocs exposés, il grogne d'un air menaçant.

— Sors vite d'ici ! je hurle

La taille imposante de l'animal me fait aussitôt replonger dans des souvenirs douloureux de mon enfance. Du décès de mon petit frère Henrik, tuer par l'un des leurs. Du désir de mon père d'en éradiquer l'espèce. La tête de L'Alpha avait été mise à prix. Pour la mort de mon frère, pour punir ma mère d'avoir fricoté avec lui et d'avoir engendré Klaus.

Une fois métamorphosé, Niklaus est le seul loup à posséder cette taille hors norme, mais plus je regarde celui en face de moi, plus j'observe ses crocs acérés qui dégoulinent de bave, plus je me demande s'il n'est pas encore plus grand.

Typiquement, les morsures de loups-garous ne peuvent pas m'être fatales, mais vu la taille imposante de l'animal, son venin me mettra hors jeu un certain temps.

Et du temps justement, je n'en ai pas ! 

Entre rêves et réalité  ( EN COURS DE CORRECTION )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant