Chapitre 42- Soupçon

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Klaus

Assis sur un tabouret du Rousseau, je sirote mon bourbon tout en lançant des œillades à mon ancien protégé. La tête enfouie dans ses mains, ce n'est visiblement pas un bon jour et moi, je me délecte de voir son royaume s'effondrer.

— Tu ne sembles pas dans ton assiette, Marcel !

Il ne me répond pas et plonge ses lèvres dans son verre avant de croiser mon regard.

— En effet, puisqu'on m'a volé, crache-t-il.

Son attitude distante envers moi ne lui ressemble pas. Pourtant, il est impossible qu'il puisse savoir que ma famille et moi en sommes à l'origine. Tous les hommes de main qui étaient affectés à l'Église St Anne ont été abattus.

— Si tu me disais de quoi il retourne, je pourrais t'aider à retrouver cette chose qui semble avoir tant de valeurs à tes yeux. Tu sais à quel point je peux me montrer convaincant.

Marcel soupire, se mordille la lèvre de frustration. Il est quelque peu perdu, ignorant s'il peut vraiment me faire confiance ou non.

— Une sorcière ! lâche-t-il

J'ose un sourcil, faisant mine de ne pas savoir bien que cette dernière se trouve chez moi. Demain au plus tard, sa sœur Sophie viendra la chercher et toutes les deux quitteront la ville. Elles disparaitront. Loin de la Nouvelle Orléans. Loin de Marcel. Ce sera le moment où je partirais de mon côté avec Caroline.

— Depuis ton retour, tu me tannes pour que je te révèle mon moyen de pression que j'avais sur les sorcières. Il s'agissait de l'une des leurs. Davina. Elle me permettait de savoir lorsque les autres faisaient de la magie mais comme tu l'as compris, elle m'a été volée. Le coupable s'est donné beaucoup de mal vu qu'une partie de mes hommes ont été tués.

— Je vois !

Marcel m'étudie, ne me lâche pas un seul instant des yeux. Je le connais suffisamment pour savoir que ce n'est pas bon !

— Tu sais ce qu'il y a d'amusant ! C'est que l'un de mes gars est convaincu que tu y es pour quelque chose.

— Et qui a bien pu te mettre cette idée saugrenue dans la tête ?

Je me fais la promesse qu'il ne vivra pas une journée de plus.

— Peu importe son nom car tu sais quoi ? Au fond, je me demande s'il n'a pas raison ! crache-t-il d'un air courroucé. Avant que tu débarques dans ma ville, tout allait bien ! Désormais, c'est un champ de bataille. Je me fais voler mon moyen de pression contre les sorcières et mes meilleurs hommes disparaissent de jour en jour. Pour couronner le tout, un loup gigantesque se balade dans ma ville. Je ne crois pas aux coïncidences, Klaus. Tu veux que je ne te soupçonne pas. Que je te fasse confiance. Ramène-moi la tête de ce loup et peut-être qu'après, j'envisagerai de te croire.

Sans demander son reste, Marcel m'abandonne devant mon verre. Il a des doutes et même si je sais qu'il n'osera pas mettre un pied chez nous, ce n'est pas une bonne chose surtout que je m'apprête à quitter la ville et à laisser ma famille ici. Peu importe nos conflits, nos querelles interminables au fil des siècles, je ne pourrais pas partir en les sachant en danger.

Mais comment faire pour être sûr qu'ils ne risquent rien?

Dois-je répondre aux obligeances de Marcel et tuer ce loup gigantesque qui rôde dans le vieux carré?

J'ignore la raison de sa présence mais il est venu à Caroline et ne lui a fait aucun mal. Au contraire, il avait un message. Devrais-je lui être redevable ? Sans doute.

Entre rêves et réalité  ( EN COURS DE CORRECTION )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant