Entre rêves et réalité ( EN COURS DE CORRECTION )

Chapitre 55- Amants maudits P1

Klaus

La nuit est tombée sur la Nouvelle Orléans.

Silencieux, j'observe Caroline sur le balcon. Alors que je pensais qu'elle admirait les festivités du vieux Carré, je me suis rendu compte qu'en réalité, elle regardait le ciel.

Voir ses yeux se colorer de cette nuance ambrée semblable à la mienne la rend fascinante. C'est étrange de faire face à une autre personne qui soit en mesure d'utiliser mes capacités.

À chaque fois, qu'elle se sert de notre lien pour puiser dans mes ressources, je le ressens. C'est comme si une partie de mon pouvoir m'échappait pour se nicher ailleurs. Caroline est bien plus vulnérable que nous alors si elle est en mesure de prendre la force nécessaire chez moi quitte à m'affaiblir, je ne veux pas qu'elle hésite.

— Tu t'amuses bien !

Au timbre de ma voix, elle sursaute comme si elle était prise en faute.

— J'aime regarder à travers tes yeux ! C'est aussi la seule manière pour moi de le voir, avoue-t-elle avant de retourner à sa contemplation.

Elle fait allusion au loup étoilé. Depuis que nous sommes rentrés et que j'ai été forcé de laisser mon alter ego me contrôler, elle se trouve sur un petit nuage.

— Ne te justifie pas, mon ange, je lui dis en la rejoignant sur le balcon. Tu n'as pas à le faire. Pas avec moi, j'ajoute en posant ma main sur la sienne.

Je sais pertinemment que je ne suis pas l'homme le plus démonstratif en matière de sentiments.

Au vu de son sourire dessiné sur son visage, je sais que ce simple petit geste la touche.

— Ton hurlement était... Pour être honnête, je n'ai jamais rien entendu de pareil. J'ai adoré ! Mais en même temps, je n'en attendais pas moins du mâle dominant.

Sa réplique m'arrache un rire malgré moi. 

C'est intrigant pour moi de la voir autant s'intéresser à cette facette, ce côté loup, cette chose que mon père de substitution appelait « bête ». Et le pire c'est que malgré toute cette haine, cette souffrance pour l'homme qui m'a élevé et qui est en aucun cas mon géniteur, je n'arrive à voir cette chose enfouie en moi différemment que lui la voyait.

Durant des siècles, j'ai cherché à rompre la malédiction que ma mère m'avait jetée, je devais la briser, libérer ce côté bridé. Caroline voit en mon loup mon salut, comme la partie qui m'apaise et qui me fait éprouver davantage de sentiments. J'en doute. Cependant, je ne peux nier que ma vie a pris un chemin totalement différent.

Je ne serais jamais un homme bon, c'est impossible mais je dois admettre que je ne suis plus non plus celui que j'étais autrefois. Je ne suis plus cet homme obsédé par sa malédiction.

Caroline m'a connu comme étant son ennemi mais elle ne m'a jamais vu avant. J'étais une créature sortie tout droit de l'enfer.

J'étais sans cœur, sans jugement, sans pitié, sans remords et le pire c'est qu'à aucun moment je n'ai fait taire mes émotions.

Ce côté loup réveillé m'a-t-il fait emprunter le chemin d'un homme différent, prêt pour autre chose ? Où est-ce seulement un hasard ?

Aurais-je été capable de lâcher prise, d'écarter mon obsession sur ma malédiction pour succomber à l'amour ?

Je ne suis en aucun cas sûr de ses réponses mais elle a peut-être raison, il m'a donné d'autres perspectives.