Chapitre 8

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"Je me demandais si... Si tu aurais voulu aller au restaurant avec moi ce soir..."

La Terre cessa de tourner, le vent de souffler, mon cœur de battre. Le téléphone me glissa des mains, heurtant le sol avec un bruit mat.

Je restai un instant comme ça, la main en l'air, avant de reprendre conscience.

"Oh merde !"

Je me baissai pour ramasser l'appareil.

"Harry ?

-Si tu ne veux pas, c'est pas grave...

-Bien sûr que si ! Je veux dire, oui, je veux bien."

Je m'enfonçais.

"J'étais juste... surprise.

- Je viens te chercher à ton hôtel alors ?

- Euh, oui ! On est au Mercure. Demande Aurélie Vidal.

- D'accord. 20 heures, ça te va ?

- Parfait ! A tout à l'heure alors ?

- A tout à l'heure", annonça-t-il de sa voix grave.

Je consultai ma montre. 16h49. Puis je pris une grande inspiration, m'apercevant que j'avais oublié de respirer.

Elena qui venait de poser son portable sur la table de nuit, me regardait étrangement.

"Quoi ?

- C'est pas comme si tu avais fait tomber ton portable au beau milieu d'une conversation téléphonique.. C'était Harry ?

- Oui... Et toi ? Louis ?

- Absolument. Il m'a proposé de manger avec lui chez Eleanor. N'est-il pas adorable, ce garçon ?

- C'est fantastique ! m'exclamai-je. Rencontre privée avec Mlle Eleanor Calder.  Dis donc, vous avez fait quoi quand j'étais évanouie ? m'enquis-je, soudain soupçonneuse.

- J'ai discuté un peu avec eux, deux minutes. Tu n'es pas restée inconsciente longtemps. Ils sont vraiment tous formidables, c'était un plaisir de parler avec eux... On a une de ces chances, tu te rends compte ?

-Comme tu dis, soupirai-je, rêveuse.

- Et Harry ? Je suppose qu'il ne t'a pas suggéré une partie de Scrabble... 

- Non, en effet. Il m'a demandé... tiens-toi bien, prends une chaise, tout ça... il m'a demandé d'aller au restaurant avec lui ce soir. D'où la chute subite de mon téléphone.

- Oh mon Dieu, Auri. Je suis tellement contente pour toi !

- Et moi pour toi !"

Elle me sauta dans les bras. Puis :

"Auri ?

- Oui ?

- On n'a rien à se mettre !

- Tu te rappelles combien ma mère m'a donné ? 

- Petite partie de shopping ? 

Definitely."

Nous prîmes un bus vers le centre. Là, une avenue avec des tas de boutiques s'offrait à nous. Londres, nous voilà !

La première vitrine révéla des vêtements magnifiques... £128, le chapeau. Nous convînmes de simplement regarder les devantures, pour retenir les tenues qui nous plaisaient et comparer les prix.

Nous passâmes devant une chapellerie, quatre magasins de chaussures dont un qui nous intéressait bien, dix-huit boutiques de vêtements, sept vendeurs de souvenirs et trois cafés-terrasses ; une vingtaine de minutes plus tard notre sélection était faite.

Quarante-huit heures pour aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant