Chapitre 21

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Finalement, le garde les mena jusqu'à une belle porte en bois peint, avant de pompeusement les inviter à entrer. Eldria fut la première à passer le pas et découvrit une magnifique chambre ornée de riches décorations. Deux fenêtres illuminaient les murs d'un blanc immaculé. Au milieu de la pièce, un imposant lit à baldaquin faisait face à un majestueux canapé noir, tout en cuir. De l'autre côté de la pièce, une porte entrouverte menait à ce qui ressemblait à une salle de bain privative. Le curieux couple la suivit de près. Ils remercièrent chaleureusement le garde, qui referma ensuite la porte. Eldria était désormais seule avec ces deux personnes qu'elle ne connaissait pas et qui, au vue de leurs réactions, semblaient venir ici pour la première fois.

– C'est magnifique, lança la femme en observant la pièce tout en retirant ses gants.

– Tout à fait, lui répondit son mari en enlevant sa veste comme s'il venait de rentrer chez lui.

Aucun d'eux ne faisait pour l'instant attention à Eldria. Cette dernière, apeurée, s'était adossée à un mur dans un angle, espérant vainement qu'on allait l'oublier. Elle était dans une chambre à coucher, le lit ne laissait aucun doute là-dessus... Qu'allait-on lui demander de faire ? Finalement, après avoir retiré son chapeau et tâté le matelas du bout des doigts, la femme s'intéressa à elle. Contre toute attente, elle lui tendit la main de façon amicale :

– Enchanté Mademoiselle, je suis la Comtesse de Filis. Et voici mon mari, le Comte.

L'homme la salua d'un signe de tête. Eldria haussa un sourcil et hésita quelques instants. Le sourire que lui adressait cette femme ne semblait pas feint... Après une seconde, elle tendit la main à son tour, sans un mot. La Comtesse la lui serra délicatement.

– Je dois dire que vous êtes réellement sublime ma chère, reprit-elle. Vous devez rendre fou bon nombre d'hommes...

– Heu... émit timidement Eldria.

– Comment vous appelez-vous ?

Quelque peu rassurée par son attitude, elle consentit à répondre :

– Eldria.

– On doit vous le dire souvent, mais c'est un très joli prénom, qui sied parfaitement à votre minois d'ange.

Eldria lui lança un nouveau regard surpris.

– Heu, merci, dit-elle simplement, sans trop savoir comment elle devait réagir face à cet inattendu déluge de compliments.

La Comtesse la gratifia d'un nouveau sourire rayonnant. Puis soudainement, elle lança :

– Bien, peut-être devrions-nous commencer ?

– Tout à fait, approuva son mari.

Ne sachant pas où ces deux-là voulaient en venir, Eldria ne bougea pas d'un pouce. Ces gens paraissaient bien trop polis et propres sur eux pour tenter quoique ce soit sur elle. Et pourtant, ce qui commençait à se dérouler sous ses yeux la surprit... Le Comte et la Comtesse, sans aucune pudeur, avaient commencé à retirer leurs vêtements respectifs. L'homme défit d'abord son pantalon en soie, qu'il plia soigneusement et déposa sur une chaise non loin. Puis, il déboutonna tranquillement sa chemise et l'accrocha à un cintre près de la porte. Il était maintenant en caleçon, dévoilant tout de ses jambes et de son torse aux poils grisonnants. La Comtesse, de son côté, avait au même moment retiré sa robe et défait son corset, révélant un ventre ferme et laissant deviner une poitrine rebondie. Son corps à moitié dénudé ne laissait désormais plus à l'imagination que ce qui se cachait derrière ses sous-vêtements en dentelle. Eldria rougit avec profusion. Cela n'échappa pas à la Comtesse, qui ne s'en offusqua pas pour autant :

Eldria - T.1 - L'Enfer RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant