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Woody

Je repose ma bière en regardant David s'en aller. Je me lève et me dirige vers Will.

- C'est quoi ce bordel? Depuis quand on fait crédit?

- Écoute Pré, je fais une exception pour elle.

- Et pourquoi?

- Est-ce que tu l'as bien regardée? Son père est un alcoolique. Il a des dettes partout. C'est elle qui se charge chaque fin de mois de nous payer. Elle taffe au White Horse pour rembourser les dettes qu'elle doit là-bas.

- Combien il doit ici?

Je le regarde sortir une feuille.

- 166$

- Putain, tu rigoles! Will! Merde ! On fait pas crédit, pas plus de 100$. Tu le sais.

- Oui pré, mais son père quand il n'a pas sa dose, est infernale. Elle règle tout le dernier jours du mois. A chaque fois. Elle ne me l'a jamais fait à l'envers.

- S'il y a une merde, je te prends pour responsable. La prochaine fois qu'elle se pointe, je veux la voir.

- D'accord.

Merde, si on se met à faire crédit maintenant, on coule le bar! Je retourne m'asseoir avec Reed et Nate.

- Vous avez laissé vos femmes à la maison?

- C'est surtout elles, qui nous ont foutu dehors, annonce Reed.

Je souris. Reed et Harley viennent d'emménager ensemble. Après quelques mois en couple, s'était une évidence pour eux.

- Vous connaissez David?

- Tristement connu, me dit Reed.

- Sa femme s'est barrée en lui laissant leur gamine, puis il a sombré dans l'alcool. C'est tout ce que je sais.

- Et sa fille?

- Juste quand elle vient le chercher au bar. Sinon, jamais vue autre part.

- D'accord.

Je pose mon verre vide et quitte le bar après les avoir salué. Je monte sur ma bécane et me rends chez moi. Pas de femme, pas d'enfant. Personne qui m'attend à la maison après une journée. Je pose mon casque dans l'entrée, retire ma veste en cuir, puis mes chaussures, pars m'installer dans mon canapé et allume la télé. Sachant pertinemment que le sommeil ne viendra pas. Je ne dors plus depuis que j'ai effectué ma dernière mission dans l'armée il y a 10 ans et quand le sommeil fini par m'emporter, les cauchemars me rappellent à l'ordre. Je n'ai jamais eu de femme, de régulière. Lui faire subir des nuits remplies de cris, de hurlements, elle s'enfuirait. Je préfère être seul que de faire souffrir quelqu'un. Bien sûr, je ne voyais pas ma vie comme ça. J'aurais aimé avoir des enfants, mais à bientôt 50 balais, je ferai mieux d'oublier. Je zappe jusqu'à que le soleil se lève, quitte mon sofa et me prépare un café. Je file ensuite sous la douche, en ressors frais. Je m'habille, bois mon café et quitte ma maison sans âme.
Les rues sont encore calmes, le soleil est à peine levé. J'arrive au Club et me dirige vers mon bureau entre les brebis encore à poil, les prospects endormis à même le sol. Leur nuit a dû être mouvementée. J'entre dans mon bureau et en fais le tour. A peine installé, que Carly entre.

- Frapper à la porte, tu sais pas faire?

- Excuse-moi Pré. Mais j'aimerais arrêter au refuge.

- Pourquoi?

- Reed et Harley.

- Ce n'est pas une raison.

- Si, pour moi. Tu n'aurais pas un autre job pour moi?

- Là tout de suite, non. Tu ne veux pas aller au restaurant, ni au bar. Tu ne veux pas rester ici t'occuper des gosses. Alors qu'est-ce que tu veux? Je ne vais pas t'enlever du refuge parce que tu n'as toujours pas digéré qu'ils soient ensemble. Et je ne compte pas te payer à rien faire. Donc tu restes au refuge.

- Mais tu pourrais me payer à faire autre chose.

- Comme?

- Comme passer du temps avec toi, on ne t'a jamais vu accompagné. Je pourrais être ta première dame.

- Carly, t'es vraiment sérieuse? Si tu avais été une pute je le saurais. Je ne veux pas de femme dans ma vie.

- Mais Woody...

- Carly sors avant de t'enfoncer encore plus.

Carly finit par sortir. Je préfère retourner me battre que de me mettre avec elle. Je me plonge dans les factures du Club depuis quelques temps, je suis abonné à rester cloîtré dans cette pièce, à régler les problèmes, qu'à réparer des voitures.

Les jours se sont écoulés à une vitesse folle. J'ai remis les mains dans un moteur. Je suis assis sur ma bécane près de la rivière, quand j'entends une moto arriver dans mon dos. Je me redresse. Montega, président des mexicains se poste en face de moi.

- Woody.

- Montega. Comment tu vas?

- Comme on peut, dit-il en souriant.

- Pareil, dis-je à mon tour. Des nouvelles des White Brothers?

- Tous morts. Une rumeur circulait, mais rien de vrai. Vous n'avez plus à vous inquiéter de possibles représailles.

- Très bien. Comment vont les affaires?

- Plutôt bonnes. On a repris le marché des Brothers. Mais les Bastards nous en veulent un peu. C'est un Club qui monte, il faudrait peut-être leur apprendre le respect.

- Je vais mettre le geek sur le coup, une petite soirée poker pour faire connaissance?

- Bonne idée. Quand?

- Lundi soir? C'est le jour le plus calme.

- Ça me va. Tu les invites.

- Bien entendu. Mais toi, tu ramènes ta meilleure boîte de cigares.

- Marché conclu.

Joe remonte sur sa moto et je le regarde s'en aller. Je tire sur ma clope, voulant rester un peu plus ici, profiter du calme. Peut-être que ce week-end, je me ferai une petite balade. J'écrase mon mégot et le ramasse. Je monte ensuite sur ma moto et mets mon casque une fois arrivé en ville. On a eu assez de problèmes avec les flics et l'histoire avec les White Brothers n'est toujours pas réglée. Malgré nos alibis de la porte ouverte. En chemin, je m'arrête au refuge. A cette heure, tout est calme. Rose et toute la cuisine sont en train de préparer le repas. Harley a sa bibliothèque, je trouve Reed dans son bureau.

- Salut.

- Pré. Comment ça va?

- Bien, soirée poker lundi. Avec les mexicains et les nouveaux.

- Tu as invité les Bastards?

- Je vais le faire.

- Les flics sont passés. Ils m'ont posé d'autres questions et veulent parler à Harley.

- Pourquoi?

- Je ne sais pas. Je la mettrai au courant ce soir.

- Pas de problème.

Après quelques minutes de discussion supplémentaire, je me remets en route pour le Club.

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Alors ce chapitre? On apprend un peu plus sur notre président. Bisous

The White Snake: Woody T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant