The White Snake: Woody T3

07

Woody

Ma bécane arrêtée devant le bar, Charlie saute sur le sol et je la regarde se diriger vers le bar. Je sens encore la sensation de ses doigts sur mon torse, mon ventre se réchauffe. Elle m'a caressé et bordel, ça fait un bien fou! Aucune femme ne m'a touché comme ça. Je pose ma main où se trouvait la sienne quelques minutes plus tôt. Je passe ma main sur mon crâne et sors une cigarette.
Cette fille, cette gamine se n'est pas possible... Il en est hors de question. Je termine ma cigarette et regagne le bar. Charlie est déjà au boulot.
Will me serre une bière. Mes yeux se posent sur elle. Le visage assez pâle, des yeux clairs, mais des cernes foncés sous ses yeux. Un haut noir un peu grand d'un groupe de rock des années 80 et un jean déchiré aux genoux. Son corps n'a pas de forme, sans doute des petits seins, même pas sûr qu'elle ait besoin d'un soutien-gorge. Merde Woody, ce n'est qu'une gamine, elle pourrait être ta fille!
Je reste jusqu'à la fermeture du bar, les soirs de match nous rapportent beaucoup. Charlie récupère son sac une fois que Will lui a dit qu'elle pouvait s'en aller.
Je me lève à mon tour et la suis.

- Je te ramène? lui demandé-je.

- D'accord.

Assis sur ma moto, elle s'approche et s'installe à son tour, ses bras entourent mon torse, la chaleur dans mon ventre réapparaît. Je mets en route l'engin et nous quittons le bar. Je roule tranquillement jusqu'à chez elle, sa tête finit même par se poser contre mon dos. Je me sens bien, comme tout à l'heure, elle me caresse et cette fois-ci mon sexe se réveille. Je n'ai pas ressenti ça depuis des années. Depuis que j'ai stoppé ma carrière militaire. Je m'arrête devant chez elle, elle descend et se tourne vers moi.

- Je te remercie pour ce soir... Je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi.

- Tu travailles au White Snake, tu es protégée.

- Merci, mais je ne veux rien te devoir en plus.

- Tu ne me dois rien Charlie. C'est jusque enfin... ton service n'était pas terminé.

- Oui, c'est vrai. À demain alors.

- À demain.

Elle rentre chez elle et moi, je me mets en route pour chez moi.
Je m'installe dans mon canapé et le sommeil finit par me prendre.

" - Woody, nous allons prendre la route vers le Sud, plusieurs villages ont été attaqués.

- Très bien, dis-je. Je vais prévenir les gars de notre départ.

Je quitte la tente et siffle les gars pour les prévenir que j'ai à leur parler. Ils arrêtent leur partie de foot.

- On va vers le Sud, préparez vos sac.

En un rien de temps, nous nous retrouvons dans les camions et partons pour le Sud. Je suis aux aguets, toujours un oeil sur la route et un aux alentours. Cette région est souvent attaquée, encore plus ses derniers temps. Depuis les attentats du 11 septembre, tout le monde est à cran et réclame vengeance.

- Alors avec Polie? Me demande le sergent.

- Je compte la demander en mariage en rentrant, dis-je.

- C'est vrai? C'est super.

- Il faudrait déjà qu'elle accepte, dis-je en riant.

Il se joint à moi, mais une explosion nous fait nous propulser par l'avant, le fourgon est retourné. J'arrive à m'extirper de la tôle froissée, ma tête me fait mal. Mais je me relève et vois le second camion en feu, je m'en approche et découvre que les flammes  lèchent les corps inertes. Une main sur l'épaule me fait sursauter. Le sergent a la tête en sang, plusieurs de mes gars se sont relevés, mais beaucoup sont blessés.
J'entends gémir, je contourne le camion en feu et découvre Mark allongé sur le sable du désert. Brûlé, blessé. Sa peau a fondu, il n'a plus de cheveux et une odeur nauséabonde règne.
Je m'accroupis devant lui.

- Mark, ça va aller.

- Non, je vais mourir, articule-t-il difficilement.

- Tiens le coup mon frère.

- Fais-le s'il te plait.

- Quoi? Non!

- Woody fait-le, je ne tiendrais pas.

Sa main encore valide attrape mon poignet.

- S'il te plaît.

Je ferme les yeux et souffle. J'attrape mon couteau, pose le bout là où se trouve son coeur.
J'inspire..."

Je me réveille en sursaut, transpirant. Je l'ai tué, mais je me suis tué aussi ce jour-là.
Je quitte le sofa et pars prendre une douche, il n'est que six heures. La journée va être longue. Et je me sens mal tout le long. Assis au bar, je regarde Will et Charlie confectionner des cocktails, le sourire aux lèvres. Elle est belle. Vers les 22h00, son père entre dans le bar et s'installe pour sa cuite. Charlie a perdu son sourire et c'est Will qui se charge de le servir. L'heure de la fermeture approche et le ton monte entre la fille et le père. Charlie se laisse insulter sans doute habituée par ce comportement. Avec l'accord de Will, nous la laissons partir.

- Lâche-moi! Entendons-nous de la rue.

- Fais attention!

- Charlie tu me fais chier! Hurle son père.

- Papa!

- Lâche-moi!

J'ai envie de lui casser la gueule. On ne parle pas comme ça à une femme et même à jeun. Le calme semble revenu quand des bruits de freinage se font entendre, puis un cri à déchirer le coeur perce dans la nuit. Will et moi abandonnons le bar pour découvrir Charlie penchée sur un corps allongé sur le sol. Je cours vers elle. Et me fige en découvrant son père allongé sur le bitume. Je relève la tête la voiture a déjà quitté les lieux. Will est au téléphone avec les pompiers.
Charlie pleure, ses cris percent la nuit. Je reprends mes habitudes de militaire et me mets à le secourir, mais je ne sens pas son pouls. Je me mets alors à lui faire un massage cardiaque, les larmes de Charlie coulent toujours sur ses joues. Je ne m'arrête que quand les pompiers sont là, mais comme je le craignais, son père vient de s'éteindre devant elle...

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Un chapitre un peu triste je l'avoue! Alors qu'en avez-vous pensé? Bisous mes amours.