The White Snake: Woody T3

18

Charlie

Hum, mon crâne. J'ouvre péniblement les yeux, mais les referme aussitôt à cause de mon mal de tête. Je fais de nouveau une tentative et il me faut quelques secondes pour m'y faire.
Je ne suis plus à la maison. Mais allongée sur un matelas sale et sans drap. Les murs sont d'une couleur douteuse et une odeur de moisi et d'humidité règne dans l'air.
Je ne sais pas où je suis et surtout avec qui. Je pose ma main sur mon ventre en sentant une légère douleur.

- Tout va bien mon coeur, papa va venir nous chercher.

Enfin je l'espère. La porte s'ouvre et Manuel pénètre dans la pièce avec une chaise. Il s'installe sans rien dire devant moi. Son regard de dégoût se pose sur mon ventre.

- Comment tu as pu faire un bébé avec un type comme lui?

- C'était pas prévu.

- Tu aurais pu avorter.

- Hors de question. Si Woody n'avait pas voulu de moi, je l'aurais quand même gardé.

- Et tu aurais gâché ta vie.

- Non, pas du tout. Je lui aurais donné un sens.

- Pathétique. Tu dois te demander où est-ce que tu es? Pourquoi? Et ce que je compte faire de toi?

- Bien sûr.

- C'est simple, les White Snake ont détruit ma famille. Il ne reste que moi.

- Mais Joe...

Manuel se met à rire.

- On va dire que j'étais en infiltration parmis eux depuis des années. Mais ma seule famille, c'est les Alfa Demon.

- Je suis désolée... Je ne connais pas.

- On a fait exploser le bâtiment de Reed. Le refuge. Tu en as sans doute entendu parler.

- Oui, c'était partout dans le journal, à la télé.

Manuel sourit de toutes ses dents.

- Mais qu'est-ce que j'ai à faire là dedans?

- Je vais les détruire à leur tour et faut bien commencer quelque part. Woody sera anéanti quand toi et ton morveux serez réduits en cendres.

- Tu fais ce que tu veux de moi, mais tu ne touches pas à mon bébé!

- Tu te crois où? Tu crois vraiment que je vais te laisser le choix? Mais je vais réfléchir. Pourquoi n'as-tu jamais voulu de moi?

- Je... euh...

- Ne me dit pas que tu aurais fini par craquer. J'aurais fait tout ça pour rien.

- Tu ne m'intéresses pas, dis-je. Tu es trop sûr de toi et tu cours trop les filles.

Il se met à rire.

- Je suis un homme à femmes, que veux-tu? J'aime les jolies filles, les jolis corps. Et tu me plaisais beaucoup, mais là, dans ton état... Enfin t'es enceinte et ça ne me fait pas bander du tout.

- Désolée pour toi. Combien de temps vas-tu me garder ici?

- Je ne sais pas encore. Je vais les laisser mariner encore un peu.

- Où est-ce qu'on est?

- Au QG des Alfa Demon. Enfin le nouveau, puisque les White Snake ont fait exploser l'autre. Je dois aussi me venger de ça. Merci de me le rappeler.

Manuel se lève et quitte la chambre. J'entends le verrou. Je souffle. Il faut que je reste calme pour le bébé.
Les heures passent, je meurs de faim et de soif. J'ai regardé chaque coin de cette chambre immonde. Pas de fenêtre. Pas de chauffage. Le sol est crade. Manuel ne doit pas connaître le ménage.
La porte s'ouvre de nouveau, il entre avec un plateau et le pose devant moi. Je le regarde avec méfiance.

- Tu peux manger sans problème. Je te garde en vie, pour quelques temps encore.

J'attrape alors le verre d'eau et ensuite le sandwich. Quand je relève la tête vers Manuel, il tiens une caméra et me filme.

- C'est pour leur montrer que tu es encore en vie.

Je ne lui réponds pas.

- Tu pourrais sourire quand même! Râle-t-il.

Il se lève.

- Bon, je dois m'absenter pour un petit moment. Ne fais pas de bêtises en mon absence, ajoute-t-il en riant.

Il m'enferme de nouveau à clé et je termine mon repas. La fatigue me tombe dessus d'un coup. Je finis par m'allonger sur ce matelas et fermer les yeux.

Quand je les ouvre de nouveau, je réalise que c'est bien réel, que je suis bien dans cette chambre, que ce n'était pas un cauchemar. Le bébé bouge à me faire mal. Je me lève donc avec beaucoup de mal et marche un peu dans la pièce, enfin je tourne en rond comme un lion en cage. J'ai besoin d'air... Je me fige en sentant un liquide couler entre mes jambes.

- Oh non, pas maintenant bébé. C'est pas le moment. C'est trop tôt.

Mes larmes commencent à déborder de mes yeux. Pour la première fois, je commence à avoir peur. Je me réinstalle sur le matelas.

- Faut tenir mon coeur, papa va venir nous chercher.

Je l'espère. Maintenant, il doit s'être rendu compte de ma disparition, les premières contractions se font ressentir. Pas encore très douloureuses, mais je ne peux pas mettre au monde mon bébé dans cet endroit. Pas sans Woody. Pas sans aide. J'entends du bruit. Je me redresse. Manuel entre tout sourire mais le perd en me regardant.

- Tu es sérieuse?! Tu pouvais pas te retenir de pisser!

- J'ai perdu les eaux! Il faut que tu m'emmènes à l'hôpital!

- Hors de question! Tu vas sortir ton mioche ici. Je vais appeler quelqu'un qui prendra soin de ton foetus quand tu l'auras sorti, enfin s'il est encore vivant.

Il commence à s'en aller, mais se retourne vers moi.

- En fin de compte, tu auras eu ce que tu veux, ton mioche va s'en tirer.

Il m'enferme et cette fois-ci, je craque.

- Manuel! Manuel! Crié-je. Manuel!

Mais rien. Mes larmes débordent sur mon visage, je cris à la première  contraction forte. Woody je t'en prie... Sors-nous de là. Je me mords la langue en sentant la douleur arriver. Je ne peux pas avoir mon bébé comme ça. Ce n'est pas possible. Je ferme les yeux, déjà épuisée par ce qui m'attend.

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Et voilà, Manuel derrière tout ça! Et le bébé qui a décidé d'arriver, la chance n'est une nouvelle fois pas du côté de notre Charlie! Woody arrivera-t-il à temps? On le saura très vite! Bisous