XIV

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Bureau du Professeur Rogue, 4 novembre 1996.

Rogue m'accueille dans son bureau. Je me demande ce que j'ai fait... J'ai peur d'avoir une sanction. Il prend la parole :

- Si je t'ai fait venir, c'est pour te rendre un objet qui t'appartient.

Attendez, il vient de me tutoyer ? Aucun sorcier sur Terre ne l'a jamais entendu tutoie quelqu'un. Je fais mine de ne pas être dérangée par cette remarque.

- Qui m'appartient ? Comment ça ?

Il me regarde et fait voler jusqu'à moi une mallette assez fine. Je n'ai aucune idée de ce que ça peut être.

- Après ta naissance, ton père a insisté pour que cet objet te revienne après qu'il ai disparût, afin qu'il ne tombe pas entre de mauvaises mains. Dit-il, sûr de lui.

Merci Professeur mais ça ne m'aide pas beaucoup... Il ouvre enfin la petite mallette et laisse paraître une belle baguette. Elle est noire, en bois poli. Il y a des détails en motifs de serpents sur le manche. Elle est longue et très pointue. J'écarquille les yeux en voyant une baguette aussi magnifique :

- Je n'avais jamais vu une baguette aussi... détaillée et belle.

- Elle n'est pas juste belle. Elle est très puissante. Prends la. Elle est à toi.

- À moi... Ces mots résonnent dans ma tête.

J'effleure la baguette mais retire directement ma main. Une sensation de brûlure et de chaleur intense emplie mon corps. C'est comme une décharge électrique. Un grand frisson. Je lance un regard à Rogue, inquiète.

- C'est le bon signe. Elle est faite pour toi. Tu as la même énergie qu'elle.

Je souris et la prends, fermement cette fois. Je me sens... puissante, j'ai l'impression que je viens de retrouver une partie de moi, qui me manquait.

- Je me sens... wouah.

- Tu tiens dans ta main la baguette de Salazar Serpentard, une des plus puissantes baguettes qu'il puisse exister. Il l'a fabriqué lui-même. Et c'est maintenant la tienne. Prend en grand soin.

- Pourquoi moi Professeur ?

- Cette baguette est ton héritage. Mery, tu es une sorcière puissante, elle t'a choisis, elle a besoin de toi, et tu as besoin d'elle. Tu parles Fourchelangue n'est-ce pas ?

- Oui ? Dis-je étonnée.

- Elle est si dangereuse que seul les personnes qui le parlent peuvent l'utiliser. Seul ses descendants.

Je donne mon ancienne baguette à Rogue et range ma nouvelle dans ma poche.

- Vas en cours maintenant. Fit-il avec un sourire en coin.

Je me lève et trottine jusqu'à la porte avant de me retourner :

- Merci professeur.

Je souris et ferme la vielle porte, puis me dirige vers mon cours de botanique. Je n'y crois toujours pas. À vrai dire, j'ai comme l'impression que j'ai toujours attendus cette baguette. C'est très clairement le morceau manquant de ma vie. Je peux enfin commencer à être moi-même. Faire mes propres choix, ne plus me laisser dicter par les autres. Non pas que je vais me revolter, au contraire. Ce serait le comble, le Mal fait partie de mon corps, de mon sang, mais je ne laisserai jamais mon âme abandonner le Bien.

Quelques minutes plus tard, j'arrive à côté de mon amie Pansy, devant un magnifique petit potager. J'ai une autre passion bien secrète pour les fleurs. Elle me salut et me pose la question la plus attendue du siècle :

- Il te voulait quoi Rogue ?

Je ne lui réponds pas mais lui montre discrètement ma nouvelle acquisition.

- Une baguette ?

- Exactement. Mais elle est spéciale. C'est la propre baguette de Salazar Serpentard.

- Attends, le fondateur de notre maison ? Ton ancêtre ?

J'hoche la tête. Je l'avais prévenu pour ce détail. Je lui fais confiance, c'est une fille bien. Enfin, pour notre milieu social, c'est-à-dire : les Serpentards.

À l'entente de notre discussion, le blond se retourne vers nous et nous fixe étrangement. Il est étonné. Il me dit sèchement :

- Je croyais qu'elle était détruite. Prends en soin.

Derrière, Blaise se retourne à son tour et écarquille les yeux :

- Elle est magnifique.

Hé je sais mes amis. Mais c'est la mienne ! Je la range et affiche un sourire, fière de moi. On pourrait dire que je frime trop mais... J'en profite, ce n'est pas tous les jours qu'il nous arrive une telle chose.

C'est la fin du dernier cours de la journée. C'est La Défense contre les forces du Mal. J'aime vraiment bien cette matière. Du reste, des fois je reste un peu plus après le cours pour m'entraîner plus encore ou m'entretenir avec le Professeur. Et je suis sûrement la seule élève qui n'ai pas peur de Rogue. Il ne me dénigre pas non plus, alors tout va bien.

Ce soir, je m'entraîne à trouver mon patronus. Ça consiste à faire apparaître un gardien spirituel pour se protéger d'une menace.

Depuis une bonne dizaine de minutes, je formule le sort sans même que quelque chose se produise.

- Sois concentrée. M'ordonne Rogue.

- Je n'y arriverais jamais...

- Pense à un bon souvenir. Rappelle-toi de toutes les sensations que tu as ressentie lors de ce moment.

Je ferme les yeux. Je pense à la fois où Drago a mit sa main dans la mienne pendant un cours de potion. Cette remémoration de ce souvenir installa une sensation de bien-être dans mon ventre.

- Expecto Patronum !

Je formule le sort, et une aura bleutée sortie de ma baguette. Un petit animal se forme dans une fumée lumineuse.

- Ton patronus est donc une mangouste. Maline, intelligente et discrète. Déclare Rogue avant d'aller rallumer les lumières.

- Merci Professeur pour avoir encore gaspiller votre temps pour m'aider. Merci.

Je tire la porte et m'engouffre dans le couloir. Je suis pressée de l'annoncer à Pans'. Je me dirige vers l'entrée de ma maison lorsque je surprend le blond courir, seul, et en sueur, dans l'aile inverse. Je ne crois pas qu'il m'ai vu. C'est assez bizarre comme action de sa part. D'ordinaire il est très calme. Cette situation m'inquiète, il faut que j'aille jeter un coup d'œil.






ϟ 9¾ ⚯͛ △⃒⃘

Descendante | Draco MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant