retour au lycée

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Lundi matin, 6h20, mon réveil sonne. J'étais déjà réveillé depuis un bout de temps. J'étais à la fois terrifié et excité à l'idée de revoir mon prince charmant aujourd'hui. Je fais ma routine de chauve et de peau. Et me prépare simplement, comme chaque matin de boulot.

Quand j'arrive au lycée, l'adrénaline est en moi. Je m'imagine le pire mais aussi le meilleur. C'est tout ou rien. J'ai l'impression que mon angoisse s'est transformée en une autre chose.
J'entre dans la salle des profs, toujours les mêmes lèves-tot qui sont au rendez-vous. A ma grande habitude, je prends mon cappuccino de fragile et m'installe sur le fauteuil avec mon livre. Je n'ouvre pas mon livre. Il est là, posé sur mes cuisses. J'admire la cour, vu de la fenêtre de la salle. Je balaye du regard de temps en temps les personnes présentes. Le temps passe et il n'est toujours pas là. C'est sans doute un problème personnel s'il ne vient pas mais je me sens fautif ou en cause. Héoui est entrée dans la salle en criant « WESHOUILLE MES GROSSES COUILLES COMMENT ÇA GAZOUILLE ÇA PÉTOUILLE? N'OUBLIEZ PAS QUE C'EST L'ANNIVERSAIRE DE PROUTILLON LE NOUVEAU». Ma collègue était habillée classe et chic, du moins encore plus qu'à son habitude. Elle s'approche de moi avec un grand sourire. Et me dit « fais gaffe ptit poussin, t'as peut-être de la concurrence eheh ». Je ne sais pas de quoi elle parle. J'émets une expiration du nez en guise de petit rire et lui annonce que j'approuve comment elle est sapée aujourd'hui. Sur d'un ton narquois, elle me répond « À chaque fois que je sais que c'est l'anniversaire d'un prof homme cis, je mets une cravate, c'est phallique. Je suis une femme phallique. Et les hommes cis qui n'ont juste un pige de plus et qui s'approchent de plus en plus de la mort arrêtent d'essayer de peter plus haut que leur cul. C'est pas parce qu'ils ont un an de plus qu'ils ont à se sentir supérieur. » Je ris. Elle part chercher son café avec un air hautain.
Ce qu'elle m'a dit sur la concurrence me fait tourner en bourrique. De quoi elle parle?
Il est 08h08 et Proutillon entre dans la salle, suivi de Gencivoz. Je ne me fais pas d'idée au début. Ils entrent en même temps par coïncidence. Rien de plus.
Toute la salle chante pour l'anniversaire du coco. Gencivoz, tend un sac en plastique de chez Babou à Petit Prout. Ce dernier rougit et se force à sourire. Il le remercie puis se dirige vers la machine à café. Arbre d'Olive court vers la machine à café pour empêcher M. Flatulence de payer son café, et le faire à sa place.
Partout où Prout Prout se dirige, l'autre boug le suit et veut faire à sa place.

Je comprends alors seulement maintenant pourquoi la femme phallique me parlait de concurrence. Mais mon prince charmant n'a pas l'air de kiffer mon concurrent. J'ai une large marge d'avance sur lui.

Vagineade remarque que Gencivoz est aux pieds de Proutillon. Elle décide de prendre l'autre boug pour laisser tranquille la star du jour.

Da-empty s'approche de moi. Je fais semblant d'admirer la vue qu'offre la fenêtre où je me trouve. Il me salue et prend de mes nouvelles. Je réponds et lui retourne la demande. Il me parle ensuite de l'épisode du cinéma, comme quoi il avait très apprécié ma présence et qu'il voudrait m'inviter à boire un verre un de ces 4. Je lui dit que c'est une excellente idée et que je suis partant. Je lui demande si ça avait été au cimetière. Il ne me répond pas. Je ne force pas.

Derrière nous se trouve Quequettade et Olive. Ils chuchotent et nous observent. Avec toute cette mascarade, j'ai oublié de souhaiter l'anniversaire de mon loulou. La première sonnerie retentit. Il part à une vitesse mais je le rattrape. La seule chose que j'ai su dire, c'était de lui proposer de déjeuner avec moi ce midi. Il accepte et part en cours. Je fais de même, avec un sourire malgré la gêne qui règne en moi.

ProutichauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant