Partie 43

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Après une longue et profonde discussion avec sa grand-mère, Manuella se trouvait dans un état d'indécision et de perplexité quant à la perspective de retourner à Dakar, chez son mari. Bien sûr, elle éprouvait un sentiment spécial envers lui, mais la peur qui l'habitait à l'idée de devoir affronter sa belle-mère ne s'estompait pas pour autant. La simple idée de retrouver Ndèye Fatou provoquait chez elle des maux de gorge et une anxiété palpable.

Déambulant dans les rues pittoresques de St-Louis, son esprit était en pleine tourmente. Manuella était une femme remarquable, attirant les regards de tous ceux qui croisaient sa route, mais elle ne prêtait guère attention aux regards indiscrets. Elle n'était pas consciente de sa propre beauté et refusait de se valoriser. Malgré ce manque de confiance en elle, elle demeurait incroyablement séduisante, agréable à regarder, car sa beauté était naturelle, pure et rayonnante, dénuée des artifices que les femmes de son âge utilisaient habituellement pour paraître belles.

Arrivant finalement jusqu'à la plage, elle s'assit sur le sable chaud, faisant face à l'océan majestueux. Le vent soufflait sur son visage, mettant en évidence son innocence et sa vulnérabilité. Sous le coucher du soleil, ses yeux semblaient briller davantage, exprimant à la fois sa perdition et ses interrogations. Son regard était perdu, trahissant l'inquiétude qui se lisait aisément sur son visage.

Un jeune homme qui était en train de faire son jogging s'arrêta subitement devant Manuella et la dévisagea sans aucune retenue. Manuella remarqua son insistance et le fixa à son tour d'un regard perçant. Elle n'hésita pas à lui faire comprendre qu'il la dérangeait.

Manuella : Avez-vous perdu quelque chose, Monsieur ?

Le jeune homme revint à lui, clignant des yeux.

Le jeune homme : Ah, excusez-moi Madame, c'est juste que j'adore vos yeux, ils sont hypnotisants.

Manuella fronça les sourcils, lui lançant un regard interrogateur pour savoir s'il était sérieux. Le jeune homme esquissa un sourire et s'assit près d'elle.

Manuella : Qui vous a donné la permission de venir perturber ma solitude ?

Le jeune homme : Je m'excuse de vous déranger, mais j'avais envie de faire connaissance avec vous.

Manuella : Vous êtes vraiment audacieux.

Le jeune homme : J'ai simplement dit ce que je pensais.

Manuella : Hum, et bien je suis désolée, Monsieur, mais je n'ai pas le temps de faire connaissance avec vous.

Manuella se leva, prête à partir.

Le jeune homme fit de même, mais il lui retint le bras.

Le jeune homme : Excusez-moi de vous avoir effrayée, ce n'était pas mon intention de vous faire du mal. Je voulais simplement vous connaître.

Manuella : Drôle de manière de faire connaissance, mon cher Monsieur.

Le jeune homme : Je m'en excuse. Je me nomme Bathie, et je suis photographe professionnel.

Manuella : Enchantée, Bathie. Pouvez-vous retirer votre main de mon bras ?

Bathie s'exécuta, tout en maintenant son regard fixé sur les yeux de Manuella.

Bathie : Comme je vous l'ai dit plus tôt, je n'avais pas l'intention de vous effrayer ni d'être impoli. J'admire vos yeux et j'aimerais vous offrir une séance photo professionnelle.

Manuella : Ça ne m'intéresse pas, désolée.

Manuella se dirigea vers la route pour rentrer chez elle, et Bathie décida de la suivre.

Manuella : La sénégalaise aux yeux bleusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant