Chapitre 36 - Le temps

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Moi qui n'étais jamais tombée amoureuse de qui que ce soit mais quelle connerie. Une minable, voilà ce que je suis. Me mettre ivre morte tout ça pour un mec avec qui j'ai couché une seule fois.

Cette nuit ... Nous étions en vacances, nous faisions une petite fête. J'avais bu mais pas suffisamment pour ne plus rien contrôler. Je savais ce qu'il se passait. J'étais consciente de ce que je faisais. L'ambiance était cool, les gens aussi, tout était réuni pour passer une bonne soirée. Je n'avais pas spécialement la tête à me faire draguer. Mais il y a eu mon ami qui m'appela pour que je les rejoigne lui et son meilleur pote. Meilleur pote que je connaissais bien entendu mais en m'appelant j'ai compris que ce dernier s'intéressait soudainement à ma personne. Lui si loquace habituellement, une fois face à moi aucun mot ne fut prononcé. Sans doute à cause de l'effet que je lui faisais. Et l'alcool aussi... Puis nous avons commencé à discuter, discuter, discuter jusqu'à ne plus s'arrêter. Je me souviens m'être demandé pourquoi je ne lui avais pas parlé plus tôt à ce garçon. Nous étions assis sur le canapé quand mon ami commença à totalement perdre le contrôle de sa soirée. Son meilleur pote s'éclipsa quelques minutes pour le raccompagner. Il m'avait dit de l'attendre. Je suis restée tandis que les autres sont tous partis un à un. Faut croire qu'un mec ivre est le déclencheur des fins de soirée. À son retour, je n'ai vu dans ses yeux que du désir. Plutôt flatteur. J'en ai eu envie. Nous nous sommes donc égarés sur son lit. Je n'oublierai jamais ses mains délicates sur ma peau. Je n'oublierai jamais ses baisers tendres. Je n'oublierai pas non plus sa façon de me faire l'amour. En une seule nuit, j'ai cru que c'était ça trouver l'homme de sa vie. Le lendemain, nous nous sommes réveillés en retard, nous n'avions pas le temps de discuter. Je suis partie me préparer. Si j'avais su que par la suite il se défilerait, je ne l'aurais sûrement pas laisser sans aucune réaction au réveil. Le mal était fait. Je commençais à tomber amoureuse et lui à disparaître de plus en plus.

J'ai beau boire et reboire, ça n'efface pas toute la tristesse que je ressens. Je me sens trahis. Certes on ne s'était jamais rien promis mais je pensais que c'était un mec bien. Moi qui croyais qu'il n'osait pas me reparler de notre nuit ensemble par timidité... Quelle conne. Il était juste en train de se taper la pimbêche du lycée. J'ai mal à la tête. Je voudrais que tout ça s'arrête. Tout recommencer ou du moins empêcher ce qu'il s'est passé cette nuit-là.

- VAAAAÏÏNA !

Oh bah tiens.. Il ne manquait plus que lui. Pourquoi faut-il constamment qu'il soit là ? Je n'ai pas le droit de faire couler mes larmes tranquillement non ? C'est trop demander !

- Vava viens là agrippe-toi, ça va aller.

- Laisses-moi ! Ne me touches pas !

Pour qui il se prend. J'ai beau lutter, je ne fais pas le poids contre lui et son mec. Me voilà assise à l'arrière de leur voiture. Ils m'ont même mis de la musique. Je vois trouble. Sûrement à cause des larmes qui ont trop coulé. Ou qui coulent encore je ne contrôle plus rien. Je sens une main me caresser la tête. Je ne suis pas un chien putain.

- Vava... Pourquoi tu te mets dans cet état ?

Mais de quoi il se mêle ? J'avais presque oublié pourquoi je pleurais. Je m'allonge entièrement sur la banquette arrière. Si je n'étais pas autant alcoolisée, je crois que je kifferais avoir un chauffeur et un garde du corps pour me raccompagner. Heureusement que je suis seule à l'arrière, je n'aurais pas supporté devoir partager les places arrières.

- Dis-moi ce qu'il ne va pas.

- Je voulais... je voulais juste... Oh cette chanson ! ME BLOTTIR CONTRE LUI À LUI COUPER LE SOUFFLE, ET LUI DIRE QU'AVEC LUI JE N'AI PAS L'OMBRE D'UN DOUTE. QUE LA VIE EST SI BELLE ASSISE À SES CÔTÉS, JE LUI SERAI FIDÈLE MÊME DE L'AUTRE CÔTÉ. JE JETTERAI AU FEU MA PUTAIN D'FIERTÉ . . . 

- C'est Noam pas vrai... C'est lui qui te met dans des états pareils ? Y a eu quelque chose entre vous je me trompe ?

- JE N'AI PAS EU LE TEMPS... JE N'AI PAS EU LE TEMPS. . .

Je manque d'air, il me faut de l'air. J'ai du mal à respirer. Tout vacille autour de moi. Cela me donne la nausée.

- Tintin prends par le périph' et accélères steuplait, Vaïna commence à s'agiter, il faut vite qu'on arrive.

J'retiendrais mon ami, avant qu'il soit parti.

J'lui dirais d'se calmer et d'rester chez lui.

Surtout qu'il ne suive pas ce mec dans la nuit,

Qui lui fera du mal et lui ôtera la vie.

Moi je commence à m'agiter ? Je suis en train de m'étouffer ! Je n'arrive même plus à parler. Il faut que je sorte de cette putain de voiture. J'ai besoin d'air frais. Je me redresse et me cale tant bien que mal sur l'extrême droite du véhicule. Je veux sentir la fraîcheur du soir sur ma peau. Bien qu'alcoolisée, j'arrive enfin à mettre la main sur la poignée de la portière. J'entends le petit clic de celle-ci se déclencher. La sécurité enfant n'est pas actionnée. Je n'ai qu'une seule idée en tête : sortir de la voiture. Dans un élan d'adrénaline, j'ouvre la portière et

On aimerait tous avoir le temps

Mais qu'est-ce que le temps quand on en a pas ?

On donnerait tout mais pour autant,

Ce n'est que du vent si l'on ne sait pas.

- VAAAÏÏNA !!!! Putain Martin freines arrêtes-toi !

Je n'ai pas eu le temps . . . Je n'ai pas eu le temps.


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... Et quoi ?! Qu'est-il arrivé à Vaïna ?

Qu'avez-vous pensé de ce changement de narration ? D'ailleurs Sacha reprends sa place dès le prochain chapitre ne vous inquiétez pas.

La suite VENDREDI !

Sacha (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant