Chapitre 45 - L'impatience

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Au même instant, je reçois un sms de mon père qui me dit de le rejoindre à son bureau au Sénat avant de rentrer à la maison. Mon portable vibre de nouveau.

Sms de Papa : " Ne viens pas avec Martin. "

Je fais une dernière accolade à Ash et me dirige vers ma mère et Martin. Mon père est déjà parti apparemment. Je crois que le jour que j'attendais avec impatience depuis Noël est enfin arrivé. Mon père a certainement retrouvé la trace de la mère de Tintin. Je suis si content. Bon, il faut que je me calme, si ça se trouve ça n'a rien à voir. Mais bon s'il me demande que mon taiseux ne soit pas là ce ne peut être que pour cette raison. Les rares fois où il m'a donné rendez-vous au Sénat, c'était pour m'annoncer des informations confidentielles. La dernière en date : l'arrivée imminente d'une pandémie mondiale.

Je retrouve mon taiseux et ma mère en bas des gradins.

- Bon alors les garçons, c'est quoi votre programme cet après-midi ?

Je regarde Tintin interrogatif, il faut que je trouve une excuse pour m'éclipser et le laisser le temps que j'aille au Sénat. Il répond à ma place.

- Cet aprèm mon frère a besoin de moi à son boulot... Il ne va pas falloir que je tarde d'ailleurs.

C'est étrange, il ne m'en avait pas parlé. Ma mère acquiesce.

- Bon bah Sachounet, je crois que tu vas m'avoir sur ton dos aujourd'hui.

- Chouette, mais cet aprèm il faut que j'aille en ville faire une course.

Ma mère acquiesce de nouveau et s'éloigne rejoindre Rosy. Martin me regarde perplexe.

- Qu'est-ce qu'il y a bébé ?

- C'est vrai cette histoire de course en ville, tu ne m'en as jamais parlé ?

- Tu m'avais informé toi pour ton frère cet aprèm ? Non. Alors on est quitte.

- T'es con. Bon j'ai pas le temps de te tenir tête mais sois sage fais pas de bêtise, je dois y aller, je t'aime bisous.

Il m'embrasse et s'en va. Je me sens con. Très très con. Mais je n'ai pas le temps d'y penser. Je m'éclipse de la piscine à mon tour pour monter dans le premier métro.

Après une bonne demie-heure, j'arrive enfin devant les portes du Sénat. Les agents de sécurité sont habitués à me voir ici, ils ne me demandent même plus mon identité. Au tout début, les premières fois que je venais j'étais impressionné. Maintenant, c'est comme aller au supermarché un jour de pointe. Tu ne calcules personne et tu vas droit au but. En l'occurence là c'est le bureau de mon père. Son secrétaire me fait signe de patienter dans le couloir. Il doit sûrement être en rendez-vous. Au bout d'une dizaine de minutes, je commence à m'impatienter.

- Excuses-moi, il en a pour longtemps ?

- Je ne sais pas Monsieur.

- Ok. Vous l'avez prévenu que j'étais là ?

- Non Monsieur.

- Alors faites-le.

- Tout de suite Monsieur, me répond-il en levant les yeux au ciel.

Je sais, la patience n'est pas du tout mon fort. Et j'ai l'impression que le secrétaire de Papa le sait aussi. À chaque fois que je viens, on dirait qu'il prend un malin plaisir à me faire attendre dans ce fichu couloir. Je ne l'aime pas. Il me le rend bien. Je me demande pourquoi Papa ne l'a toujours pas viré. Fin bref. La porte du bureau s'ouvre enfin sur une femme d'une quarantaine d'années. Son visage me dit quelque chose. Mais je n'arrive pas à la remettre. Je n'attends pas une minute de plus et entre dans la pièce.

Sacha (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant