Steal (To Be) alive

Chapitre XV

Oh mon Dieu. Ça y est. Plus que deux jours avant mon premier cambriolage officiel chez les pros. Ça ne doit pas etre bien compliqué hein? Il suffit de trouver un truc et de le voler... chez l'un des hommes les plus riches du monde.

- Rappelle-moi ton utilité dans tout ça Owen.

Il me fusille du regard, ayant l'air de vouloir m'assassiner par son regard peu commun. Au moins, il a la décence de ne pas répliquer, comprenant sûrement qu'il risque de se faire démonter par ma grande gueule cynique et sarcastique, encore pire quand elle est dépassée.

- Tu veux asphyxier quelqu'un là-bas?

- Ça fait trois heures que je t'écoute t'attaquer à tout et n'importe quoi. Tu pourrais te taire aussi deux secondes, ça me conviendrait.

- Ah bon? Tu te sens vexé? Pauvre petit Einstein.

- Tu es vraiment très agaçante depuis hier.

Je suis très stressée. Et si tout foire? Et de ma faute? C'est la première fois que je me sens si stressée. Bon n'abusons pas mais quand même...

La limousine dans laquelle nous avons roulé depuis plusieurs minutes depuis l'aéroport de Los Angeles se gare et je sors rapidement. Je reste immobile plusieurs minutes devant l'hôtel magnifique et huppé où nous allons séjourner. Décidément, je ne me ferai jamais au luxe.

Owen s'arrête devant moi et me tend sa main en souriant d'un air rassurant. Ses cheveux partent dans tous les sens et sa chemise est froissée. Cet homme est beau en toutes circonstances, c'est pas possible ça. C'est tellement injuste. Je suis sûrement plus malprésentée et plus moche que d'habitude.

- Tu comptes prendre ma main le siècle prochain ou?

Bien sûr, quelle galanterie...

J'attrape sa main et me fige quelques instants. Que vient-il de se passer? Je n'ai pas souvenir que tenir la main d'une personne pouvait nous faire un tel effet. Je manque vraiment de relations sociales, c'est triste.

Owen entremêle nos doigts et me caresse doucement le dos de la main avec son pouce. Ça me détend instantanément. Louche. Je sais que c'est juste pour un rôle mais j'aime bien qu'il me tienne la main comme ça.

- Monsieur Jackman, salue le portier en ouvrant la porte pour nous laisser entrer.

Ah oui, il est ultrariche... comment ai-je pu oublier?
Owen se contente de hocher la tête et nous avançons. Moi qui n'ai absolument jamais été traitée comme ça, je me perds un peu. Je laisse Owen me guider à travers la salle de récéption et lance des regards un peu trop admiratifs autour de moi. La réceptionniste nous accueille avec un sourire séducteur. Au secours...

- Owen, tu es un véritable appât pour chiens.

Il pouffe et tousse étrangement, sous le regard lubrique et perçant de la réceptionniste, nommons Natalie, -c'est inscrit sur sa chemise. Belle broderie.

- Vous allez bien Monsieur Jackman?

- Oui. Merci Natalie.

Il la connaît en plus. Je n'aurais pas dû ressentir ce sentiment de rage.

- Voici la clé de votre chambre.

Je suis leur échange avec intérêt et remarque que Natalie garde trop longtemps sa main dans celle d'Owen. Quel manque de subtilité, sérieux.

Je me racle la gorge et la fixe intensément. Elle fronce les sourcils en me scrutant et effectue une grimace peu perceptible mais que j'ai remarquée quand même. Ça se voit tant que ça que je ne suis pas du monde d'Owen? Au pire, rien à foutre.