Quand j'ai eu cinq ans, enfin, quelques jours après, ma mère m'a déposée devant la maison de ma grand-mère. Je me souviens l'avoir bien aimée avec ses murs peints en bleu et jaune et son toit en tuiles. Elle avait un petit jardin mignon et bien entretenu. Ma mère a dit qu'elle avait quelque chose à faire pas loin et étrangement, j'ai su qu'elle ne reviendrait pas. Je n'ai pas essayé à la retenir. Ma mère m'aimait, mais on n'était pas riches ce qui entraînait beaucoup de difficultés et elle pleurait souvent en me regardant. Donc, ce jour-là, elle est partie sans se retourner.
J'avais attendu plusieurs heures avant d'entendre la porte s'ouvrir derrière moi. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas toqué dès que maman est partie. Je regardais juste la rue tranquille et notais toutes les habitudes du voisinage.
Je me suis retournée et ai vu une vieille dame, apparemment stupéfaite de me voir. Sans attendre, elle m'avait prise dans ses bras frêles. Elle avait une odeur de thé. Je me souviens encore de la sensation que j'ai ressentie quand elle m'a enlacée. Personne ne m'avait jamais faite sentir aussi...aimée. Elle ne me connaissait pas et pourtant, elle semblait déjà m'adorer. Nous sommes entrées dans sa maison et nous avons discuté. Elle s'appelait Christie et elle était gentille et très drôle. J'aimais beaucoup son humour, un peu bizarre mais agréable. Elle ne me parlait jamais de ma mère. Elle n'aimait pas quand je parlais d'elle. Elle m'a envoyée à l'école de son quartier. J'ai appris beaucoup de ma grand-mère et jusqu'à maintenant, elle était la personne que j'aimais le plus. Malheureusement, deux ans plus tard, elle était décédée. Une mort naturelle. Elle ne s'était plus réveillée pour manger le petit-déjeuner avec moi et je l'ai trouvée dans son lit, inerte, le visage reposé, un sourire paisible sur les lèvres.
Le lendemain, j'ai été placée dans un orphelinat.
Aujourd'hui, ainsi étouffée par les câlins des personnes les plus importantes pour moi, je ressentais de nouveau cette sensation, celle d'être aimée.
- Oh mon Dieu, Robbie! Tu nous as tellement manqués!!!
Cayenne ne cesse de répéter ces mots en murmurant et en pleurant. On aurait dit que ça faisait des siècles qu'on ne s'était pas vues. Les autres m'étreignaient juste très forts et plus silencieusement.
- Ta face de rat d'égout nous a manqués.
- J'ai l'impression que tu n'en penses pas un mot Ralf.
Rafael rigole et se détache.
- Mais qu'est-ce qui s'est passé?! Un matin, on vient nous annocer que tu avais des choses à faire en ville et tu ne reviens que des jours plus tard!!!
Rita ne semblait pas encore s'en être remise et m'aggripait encore.
- Désolée, j'avais des choses à régler...
- Et c'est qui celui-là? Demande Ulysse avec sa voix spéciale "brute épaisse".
Je me tourne vers Owen qui est appuyé nonchalement contre le mur délabré, les mains dans les poches de son manteau. J'ai soigneusement évité de le regarder quand on est arrivés. Je ne voulais pas voir son visage pendant qu'il réalisait où et comment je vivais. Vu tous les palaces luxueux et magnifiques qui appartenaient à leur famille, notre immeuble complètement délabré ne faisait clairement pas du tout le poids. En fait, il n'était pas du tout dans la concurrence.
Logan et Rafael se sont tout à coup rendus compte de sa présence et ont regardé Owen avec méfiance. Dalid et Grace le regardaient avec admiration, ainsi que Rita et Cayenne. Je ne vous en veux pas, je vous comprends totalement...
- Les gars, je vous présente Owen Jackman. C'est un ami à moi.
Ulysse pousse un drôle de bruit et Logan le dévisage d'un œil suspicieux. Il est d'un naturel très méfiant et très haineux, surtout avec les gens riches.
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Steal (To Be) alive
AcciónCertaines personnes n'ont pas (vraiment) choisi leur destin. Et généralement, c'est à cause de quelqu'un ou de quelque chose. Moi, c'est à cause de mon alcoolique de père et pas que. Même dans l'au-delà (probablement dans un endroit moche et pourr...