18 la fin du professeur Rogue

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— Je suis Drago Malefoy, c’est moi, Drago, je suis dans votre camp !
Drago, en haut des marches, suppliait un autre Mangemort masqué de l’épargner. Harry stupéfixa le
Mangemort au passage. Malefoy, soudain rayonnant, regarda autour de lui, cherchant son sauveur,
mais Ron lui donna un coup de poing à travers la cape. Malefoy tomba en arrière sur le Mangemort
inconscient, la bouche ensanglantée, proprement stupéfait.
— C’est la deuxième fois qu’on te sauve la vie, ce soir, abominable faux-jeton ! lança Ron.

Il y avait d’autres combattants du haut en bas de l’escalier ainsi que dans le hall. Harry voyait des
Mangemorts partout : Yaxley, près de la porte d’entrée, affrontait Flitwick. À côté d’eux, un Mangemort masqué se battait contre Kingsley. Des élèves couraient en tous sens, certains portant ou traînant des amis blessés. Harry expédia vers le Mangemort masqué un sortilège de Stupéfixion qui le manqua mais faillit frapper Neville. Celui-ci avait surgi de nulle part, les bras chargés d’une
Tentacula vénéneuse qui s’enroula joyeusement autour du Mangemort le plus proche et le fit vaciller.

Harry, Ron et Hermione dévalèrent l’escalier de marbre. Du verre se brisa sur leur gauche et le sablier des Serpentard qui comptabilisait les points de leur maison déversa ses émeraudes un peu partout. Plusieurs personnes surprises en pleine course glissèrent et chancelèrent dangereusement.

Lorsque tous trois arrivèrent au bas des marches, deux corps tombèrent par-dessus la balustrade, au-
dessus de leur tête, et une forme grise, indistincte, que Harry prit pour un animal, se précipita à quatre
pattes à travers le hall pour planter ses dents dans l’une des deux victimes.

— NON ! hurla Hermione.
Sa baguette produisit une détonation assourdissante et Fenrir Greyback fut rejeté en arrière, loin du corps de Lavande Brown qui remuait faiblement sur le sol. Greyback heurta de plein fouet la rampe de marbre de l’escalier et se débattit pour se remettre debout. Mais, dans un éclair blanc aveuglant et un craquement sonore, une boule de cristal lui tomba sur la tête et il s’effondra sur le sol, inerte.
— J’en ai d’autres ! s’écria le professeur Trelawney par-dessus la balustrade. Il suffit de demander !
Tenez…

Avec un geste semblable à celui d’un joueur de tennis au service, elle sortit de son sac une énorme sphère de cristal, agita sa baguette en l’air et envoya la boule fracasser une fenêtre de l’autre côté du hall. Au même moment, les lourdes portes de bois de l’entrée s’ouvrirent à la volée et d’autres araignées gigantesques pénétrèrent de force dans le hall.

Des cris de terreur s’élevèrent de toutes parts : les combattants se dispersèrent, les Mangemorts tout
comme les élèves de Poudlard, et des jets de lumière rouge et verte volèrent vers les nouveaux monstres qui frémirent de toutes leurs pattes et se cabrèrent, plus effrayants que jamais.
— Comment on s’y prend pour sortir ? s’exclama Ron, sa voix dominant les hurlements.
Mais avant que Harry ou Hermione aient pu répondre, ils furent tous les trois brutalement écartés :
Hagrid avait dévalé l’escalier comme un boulet de canon en brandissant son parapluie rose à fleurs.
— Ne leur faites pas de mal, ne leur faites pas de mal ! beugla-t-il.

— HAGRID, NON !
Harry oublia tout le reste : il sortit de sous la cape d’invisibilité et se mit à courir, penché à angle droit pour éviter les maléfices qui illuminaient le hall tout entier.
— HAGRID, REVENEZ !

Il n’avait pas franchi la moitié de la distance qui le séparait de Hagrid lorsque l’inévitable se
produisit : Hagrid disparut parmi les araignées qui battaient en retraite sous l’assaut des sortilèges,
l’entraînant avec elles dans une immense débandade, un grouillement répugnant.

— HAGRID !
Harry entendit quelqu’un crier son propre nom mais, ami ou ennemi, peu lui importait. Il dévala les marches qui descendaient dans le parc obscur tandis que les araignées s’éloignaient en emportant leur proie. Il n’y avait plus trace de Hagrid.
— HAGRID !

Il crut voir un énorme bras s’agiter au milieu des araignées, mais lorsqu’il se lança à leur poursuite, le chemin lui fut barré par un pied monumental qui surgit de l’obscurité et s’abattit en faisant trembler le sol. Harry leva les yeux : un géant de six mètres de hauteur se dressait devant lui, la tête cachée dans l’ombre. Seuls ses tibias velus, épais comme des troncs d’arbre, étaient éclairés par la lumière qui filtrait à travers les portes ouvertes du château. Dans un mouvement souple et brutal, le géant défonça d’un poing massif une fenêtre des étages supérieurs et une pluie de verre brisé tomba sur Harry,
l’obligeant à reculer à l’abri de l’entrée.

— Oh, mon Dieu ! hurla Hermione.
Ron et elle avaient rejoint Harry et, regardaient le géant qui essayait à présent d’attraper des élèves
derrière la fenêtre fracassée.
— NE FAIS PAS ÇA ! mugit Ron en saisissant le bras d’Hermione qui levait sa baguette. Si tu le
stupéfixes, il va écraser la moitié du château…

— HAGGER ?
Graup apparut à l’angle du château. À cet instant seulement, Harry se rendit compte que Graup était en
effet un géant de petite taille. Le monstre gargantuesque qui essayait de broyer ses victimes dans les
étages du château se retourna et poussa un rugissement. Les marches de pierre tremblèrent lorsqu’il
s’avança à pas lourds vers son congénère plus petit. La bouche tordue de Graup s’ouvrit toute grande, découvrant des dents jaunes de la taille d’une brique. Ils se jetèrent alors l’un sur l’autre avec une
sauvagerie de lions.

— COUREZ ! beugla Harry.
La nuit fut remplie des bruits de coups et des cris atroces que produisait la lutte des géants. Harry
saisit la main d’Hermione et se rua dans le parc, Ron sur leurs talons. Harry n’avait pas perdu espoir
de retrouver et de sauver Hagrid. Il courait si vite qu’ils étaient arrivés à mi-chemin de la Forêt interdite quand ils durent à nouveau s’arrêter net.

Cassandra Black tome 9  L'ultime Bataille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant