Le deuxième jour de son travail, Louis était allé chercher le repas de Harry au restaurant asiatique comme cela avait été convenu le jour d'avant. Il revenait vers l'opéra, les bras chargés et une cigarette pendant au bout de ses lèvres. La température avait chuté d'un coup et il avait dû mettre une veste.
Lors de son premier après-midi, Louis avait visité les coulisses et la loge de Harry pour se familiariser à cet endroit si particulier. Le jeune ténor avait une loge pour lui tout seul qu'il avait déjà décoré de posters et de fleurs. Sauf que Louis n'était pas resté longtemps avec Harry, ce dernier devait s'entraîner avec ses collègues. Il avait passé le reste de la journée avec Taylor à organiser des papiers et à parler de Harry et d'opéra. Il avait appris que Harry était le genre de personne qui pouvait être anxieuse facilement, il avait besoin d'un soutien permanent. Avant sa majorité, c'était ses parents qui l'aidaient, mais ils ne pouvaient plus venir et être présents tout le temps. Alors, il avait besoin de quelqu'un comme Louis. Et Taylor lui avait confié qu'il était le ténor le plus connu du monde et le mieux payé malgré son jeune âge. Le jeune français n'en savait rien, presque coupé du monde de l'opéra depuis son incident.

Quand il fut rentré de sa longue journée, il avait tout raconté à Zayn, ce dernier avait été si heureux pour Louis qu'il en avait presque pleuré. Mais ce n'était qu'une question de temps avant que Louis ne craque, il pouvait le faire à tout instant. Un rien pouvait le faire revenir à la réalité. Il avait déjà passé toute la matinée à regarder Harry chanter, à lui passer son eau, la remplir, réimprimer les paroles parce que le ténor avait sué dessus et ne pouvait plus voir ce qu'il y avait écrit ou parce qu'elles étaient d'une police trop petite. Et en allant réimprimer les paroles, Louis en avait profité pour lire l'histoire que constituait l'opéra. Ce n'était pas une reprise d'un ancien opéra joué depuis des décennies, mais une nouvelle conception d'une jeune auteure qui avait collaboré avec un compositeur. Cet opéra était l'histoire de deux rois qui tombaient amoureux, mais leur amour était maudit et l'un d'eux devait s'en fuir pour ne pas tuer l'autre car le père du deuxième avait tué le père du premier. C'était assez complexe, mais cela semblait magnifique. Louis n'avait toujours pas rencontré le deuxième ténor qui ferait le deuxième roi, parce que bien sûr, Harry jouait un des rois. Il feuilletait les paroles qui étaient en Italien, Louis avait aussi appris l'Italien, même si la plupart des chanteurs d'Opéra ne comprenaient pas ce qu'ils chantaient, lui, le comprenait. Cet opéra était si beau, que Louis en fut jaloux, il aurait tant voulu jouer ce genre d'opéra quand il en avait eu la possibilité. Mais il ne pouvait pas se plaindre, il avait quand même chanté dans Lucrèce Borgia.

Taylor lui avait passé un badge pour passer par l'entrée des artistes, mais bien sûr, il fallait que le premier jour où Louis en ait besoin, celui-ci ne voulait plus fonctionner. Il était encombré par les paquets du restaurant asiatique et avait failli les faire tous tomber plusieurs fois. Il remit le badge sur le détecteur, il tourna la poignet, frappa à la porte pour qu'on lui ouvre, mais rien ne se passa. Louis n'avait pas de patience, il avait déjà la gorge qui brûlait et envie de pleurer. Il essayait, mais en vain. Il regarda un instant le ciel gris pour essayer de se calmer et reprit sa respiration.

« Hé !, une voix l'interpella en anglais tout en riant. Je vais t'aider, parce que là ça va plus du tout. »

Louis se tourna vers un jeune homme blond qui sortit le même badge de la poche arrière de son jean. Il portait des lunettes noires et un mètre ruban autour de son cou venait rebondir sur son ventre quand il marchait. Louis l'observa, lui murmura un merci et renifla quand il ouvrit la porte. Le blond lui prit une de ses boîtes de repas et le suivit dans les couloirs de l'opéra.

« Au fait, je m'appelle Niall Horan. Et toi ? Je t'ai jamais vu par ici, t'es nouveau ? »

Le jeune Niall avait l'air plutôt sympa et tout aussi joyeux que Harry, ce qui ne pourrait pas lui faire du mal.

Une nuit à l'opéra | Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant