Zayn avait amené Louis à l'opéra dans sa vieille voiture qui menaçait à tout temps de tomber en panne en plein milieux des rues bondées de Paris. Une chanson de Fleetwood Mac passait à la radio, ce qui faisait siffler et chantonner le métisse.
Une fois derrière le Palais Garnier, Louis souffla pour se donner du courage et sourit à son meilleur ami. Il allait mieux... enfin, un tout petit peu. Il avait réfléchi toute la nuit, s'était relaxé et avait même médité le matin avant de venir. Chose qu'il n'avait jamais faite et il n'avait tenu que trois minutes. Louis était motivé à reprendre une vie normale, il allait tout faire pour être plus fort que son corps, il ne devait pas se laisser emporter. Il était plus fort, il se le répétait inlassablement.
Zayn déposa un baiser dans le cou de Louis qui rit en le repoussant gentiment. Il sortit du véhicule, lui fit un signe d'au revoir et se dirigea vers la porte, en espérant que le badge puisse enfin fonctionner.
À sa grande surprise, Harry était dehors, il attendait assis sur un banc, sur son téléphone, il ne semblait pas avoir vu Louis arriver. Ce dernier s'arrêta à quelques mètres, il ne put s'empêcher d'observer Harry qui avait un air calme, le menton enfoui dans le col de sa veste imitation polaire des années 80 aux couleurs violettes et vertes. C'était un habit peu commun pour un chanteur d'opéra, surtout avec son jean troué et ses Vans blanches vieilles et sales. Il remarqua que les lacets d'un côté étaient roses, il sourit. Harry Styles était vraiment mignon, Louis ne pouvait pas le nier, il n'était pas vraiment son style, mais qui ne pourrait pas trouver Harry beau ? Il ne pouvait pas penser cela sur celui pour lequel il travaillait, mais Louis n'était sorti avec personne depuis des années, à part des aventures d'un soir, il n'avait toujours pas rencontré l'amour. Il ne savait même pas ce qu'était l'amour pour de vrai, il ne connaissait que l'amour qu'il avait envers sa famille. Il devait vraiment sortir ces pensées de sa tête, Harry était quelqu'un de son travail, il devait être sérieux, il n'allait pas tout foirer et Harry avait l'air complètement hétéro. Du moins c'était ce qu'il pensait. Il était là, assis, ses cheveux étaient emmêlés par le vent, il avait froid, il ne pouvait plus se promener dehors en chemise à fleurs, Louis se retint de sourire devant cette scène. Il se détestait d'avoir était jaloux de lui le jour d'avant et d'avoir réagi ainsi face à lui, il n'y était pour rien. Mais à cet instant, sans toute cette fantaisie autour de lui, ne pas le voir dans le Palais et sans chanter, Harry était devenu comme Louis, un humain comme les autres qui n'avait rien à voir avec le passé du jeune français.

Ce dernier fit du bruit en s'approchant, ce qui fit lever la tête à Harry qui lui sourit faiblement et se mit debout. Il se rapprocha de Louis, s'arrêtant à moins d'un mètre, l'observant en souriant, rassuré de le voir de retour. Le ténor faisait presque une tête de plus. Ils restèrent silencieux, se regardant dans les yeux, les mains dans les poches dû au froid. Louis remarqua que Harry sentait la vanille, il ne l'avait pas senti avant, mais son odeur était assez agréable. Louis ne voulait pas briser cette bulle dans laquelle ils étaient, mais Harry la brisa en premier.

« Tout va bien ? demanda-t-il en penchant la tête et plissant les yeux.

- Oui. Je suis désolé, je ne voulais pas agir ainsi, j'ai juste eu une... crise... de panique ?

- Tu n'as pas l'air sûr de toi, remarqua Harry en souriant.

- C'est que je n'aime pas quand ça m'arrive. J'en ai depuis l'adolescence. C'est un peu agaçant à force, mais je ne peux pas le contrôler. Ce n'est pas grave si vous ne voulez plus de moi, vu que j'ai tendance à disjoncter...

- Ce n'est rien, le rassura le chanteur, moi aussi... parfois j'ai peur et je stresse. C'est normal. »

Louis lui sourit, Harry avait l'air de quelqu'un de si confiant et de si sûr de lui, ce genre de personnes que l'on ne croit pas qu'elles ressentent une once de peur, qui ont l'air tout le temps courageuses. Mais ces personnes étaient les premières à se sentir mal et à vouloir tout laisser tomber sauf qu'elles ne le montraient pas si facilement. Louis se demanda alors si Harry pourrait le comprendre, il pensa qu'il était le seul capable de comprendre ce qu'il lui était arrivé. Il voulait lui dire, mais il se ravisa, il voulait rester anonyme, c'était plus facile.

Une nuit à l'opéra | Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant