Chapitre 1: La part des ténèbres

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Cc, voici le premier chapitre.

Chapitre 1 : La part des ténèbres.

Tremblante, elle rabat les couvertures sur son visage. L'atmosphère est étouffante là-dessous, elle transpire à grosses gouttes. Ses cheveux poisseux collent à son visage, ses mains moites ne lâchent pas les draps qui la recouvrent, elle s'y accroche comme si sa vie en dépendait. Pour rien au monde elle ne sortirait de là, bien que les fines couches de tissu soient une barrière bien ridicule entre elle et eux.

Laissez-moi tranquille ... pitié ...

Elle les sent tout autour. Ils bougent, glissent, volent, la frôlent, la terrorisent, essayent de la toucher. Elle voudrait hurler, mais elle se souvient du voisin qui est venu la voir la veille, avec son visage rougeaud et sa voix rauque de vieux poivrot. Il en a marre du bruit, des cris, que peut-elle bien faire toute la nuit à hurler comme ça, demande-t-il. Mais il ne peut pas savoir, il ne peut pas comprendre. Avec son regard lubrique, il sous-entend que ses cris ne sont pas des hurlements de terreur, mais de jouissance. Il pense qu'elle ramène des hommes et qu'elle s'adonne aux plaisirs de la chair, tous les soirs. Ce salopard aimerait bien en profiter lui aussi. Mais il est vieux, laid alors il décharge sa frustration sur elle et vient se plaindre du tapage.

Mais il ne peut pas savoir, il ne peut pas comprendre.

Lorsque le soleil brille, lorsqu'il fait jour, elle arrive à peu près à supporter sa situation. Mais dès que la nuit tombe sur l'Angleterre, tout bascule et le cauchemar commence. Elles les voit tous, et eux la voient aussi. Lorsqu'ils le veulent ils peuvent la toucher, mais aussi l'empêcher ELLE de les toucher EUX.

Il fait trop chaud, elle a besoin d'air. Peut-être qu'en écartant juste un peu les draps, elle pourrait mieux respirer. Tremblante, elle entrouvre le tissu et passe sa bouche par l'interstice. L'air frais, salvateur, lui brûle la gorge. Elle a soif, mais l'idée de sortir de son lit lui donne envie de vomir.

Hermione est exténuée. Elle voudrait pouvoir dormir, vivre normalement. Mais depuis la fin de la guerre, rien n'est plus pareil. Depuis qu'elle s'est réveillée dans ce lit, à Ste-Mangouste, elle les voit et ils peuvent la voir aussi.

Elle sent le souffle de l'un d'entre eux sur sa bouche. Elle pousse un cri et bat en retraite sous les couvertures.

« FICHEZ LE CAMP ! »

Le silence se fait. Les chuchotements, les bruissements, tout a disparu. Hésitante, elle se redresse et sort de dessous les draps. Plus rien. Ils s'en sont allés. Mais ils reviendront.

Hermione se précipite sur l'interrupteur pour allumer le plafonnier. La lumière la rassurait mais impossible de dormir avec cette ampoule nue juste au-dessus de son lit. Tant pis, elle essaierait de dormir quand ... Elle venait à peine de penser cette phrase qu'elle se souvint que le lendemain, elle prenait le Poudlard Express avec Harry et Ron pour retourner à Poudlard et faire sa septième et dernière année là-bas.

Heureusement, en tant que Préfète-en-Chef, j'aurai une chambre séparée. Personne ne m'entendra hurler, à part peut-être le Préfet-en-Chef ...

Mouais ... Pas idéal non plus. Surtout que d'après ses calculs, le Préfet-en-Chef serait sûrement Draco Malfoy. Il était le meilleur élève de Poudlard derrière elle, et maintenant que la guerre était finie et que Voldemort était vaincu, tout racisme était interdit, même envers les anciens partisans du Seigneur des Ténèbres. Il n'y avait donc aucune raison pour que le blond ne soit pas choisi ...

Aaaaaaaaaaaaah ah ah ahaaaaaaaaaaaaaaah

Hermione sursaute. Des pleurs d'enfants. Elle se retourne et tombe nez à nez avec un gamin d'environ quatre ans, qui pleure toutes les larmes de son corps. L'un d'entre eux.

La voix des morts (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant